vendredi , 13 décembre 2024
Comment appréhender une interview avec Maximilian Hecker ? Tout simplement, sans à priori. L’artiste est sympathique et calme à la fois. La chose la plus frappante demeure sans équivoque cette sensibilité à fleur de peau qui se dégage du jeune homme. Prise de température avant le concert au RKC…

Maximilian Hecker

Le style qui se dégage de ta musique est vraiment tranquille, sincère et axé sur de bonnes vibrations. Penses-tu que les prochains albums suivront également cette ligne ou serais-tu intéressé à utiliser un style différent, un peu plus rock?
En fait, je ne me suis jamais vraiment posé la question. Tout coule de source, je m’intéresse depuis mes débuts aux ballades et à la musique cool. Cela pourrait effectivement arriver un jour car j’aime bien écouter moi-même des choses un peu plus rock. Mais vois-tu, l’important demeure l’émotion que j’arrive à faire passer dans ma musique. Avec le style employé actuellement j’y arrive très bien. Donc ce ne sera pas dans l’immédiat car je n’en éprouve pas vraiment le besoin.

On peut ressentir les différentes influences de groupes britanniques, comme Radiohead, Oasis et d’une manière générale les Beatles dans tes albums. Comment ces groupes ont contribué à ce que tu es devenu?
C’est toujours quelque part de l’imitation quand tu joues de la musique, car dans ton enfance tu apprends à pratiquer et tu sors de cette période fortement influencée par le style de tes aînés. Je dirais donc que oui, certaines influences de mes musiciens ou groupes préférés se font très présentes dans ma musique. Je mélange le tout et je le redonne au public à ma propre sauce avec mes propres textes et sonorités.

Il y a actuellement quelque chose comme quatre albums et quelques maxis qui sont sortis, te sens-tu plus en confiance, est-ce que les périodes d’écriture sont plus facile de par l’expérience que tu as acquises, ou y a-t-il des moments dans lesquels l’inspiration ne vient pas?
En ce qui concerne l’écriture de mes albums, je me mets au piano et cela peut prendre parfois jusqu’à trois mois pour avoir une idée. Donc oui, j’expérimente aussi ce genre de passage à vide. Je ne contrôle malheureusement pas mes idées. Mais certaines fois aussi, je peux écrire deux ou trois chansons en vingt minutes.

Parlons à juste titre de l’inspiration, la gentillesse et le calme qui se dégagent de tes ballades sont omniprésents, mais il est vrai également que l’on ressent une certaine mélancolie, voire tristesse suivant les moments. Est-ce que la mélancolie et le romantisme font partie de tes thèmes de prédilection?
Pas exactement, je pense que le plus important est sans conteste les émotions. Ensuite, cela n’a aucune importance qu’elles soient heureuses ou tristes. Par exemple, quand je suis triste, c’est un état qui peut être bien dans une certaine mesure car mes sens sont exacerbés, et je peux ainsi rendre ce sentiment d’une belle façon dans ma musique. Si des chansons apparaissent comme tristes, ce n’est au final de loin pas négatif,  car ce sont des émotions intenses.

Sur l’album Rose, pourrais-tu s’il te plait nous dire ce que signifie les titres "Kate Moss" et "My Love For You Is Insane" ? Il semble que tu parles d’un amour inatteignable…
Pour moi il s’agit d’une femme, pour quelqu’un d’autre il s’agirait de religion, de sport ou d’autres choses, c’est un état de fait qui lorsque tu le rencontres, tu le ressens fortement et tous tes propres défauts disparaissent d’un coup de baguette magique. Tu projettes tous tes espoirs pour atteindre cet état ou cet être. C’est un peu comme une vision de l’idéal.

Est-ce un choix pour toi que de chanter en Anglais? Aurais-tu envie d’essayer aussi une fois en Allemand?
J’ai toujours écouté de la musique anglaise, voire américaine et je pense qu’il s’agit d’une langue prédisposée à être utilisée pour partager des sentiments forts. En plus, cela met en quelque sorte une barrière de protection entre les paroles d’une chanson et son interprète si la langue utilisée n’est pas sa langue maternelle.

Que préfères-tu: jouer seul chez toi, dans un studio d’enregistrement, ou sur scène?
Je n’aime pas le studio, je pourrais même dire que je déteste ça, je préférerais nettement rester à la maison et jouer seul du piano. Mais j’aime aussi la scène, lorsqu’une véritable complicité s’installe avec les musiciens. Tu peux pratiquement te sentir comme chez toi, sans pression aucune. Et là, c’est franchement génial.

Tu es pratiquement à la fin de cette tournée de support à Duke Special, quel serait le meilleur souvenir que tu désirais conserver?
À la fois tout et rien en particulier. Voyager de nuit avec Duke Special, les moments que l’on a partagé ensemble… C’était une expérience unique et riche qui m’a énormément apporté.

Nous avons appris que de temps à autres tu étais modèle pour certains produits, comment te sens-tu face à ce monde car au final, tu es aux antipodes de cette manière de penser?
Alors attention, il faut faire la distinction entre top model et modèle utilisé pour vendre des produits tels que bouteilles d’eau, ou autre chose. J’appartenais à la seconde catégorie. À Berlin, beaucoup de professionnels recherchent des personnes dans la rue pour faire ce genre de photos. Je l’ai fait deux fois, mais je n’aimais vraiment pas. Il faut cependant que tu saches que lorsque j’étais jeune, à Berlin, je me disais que peut-être cela pouvait avoir une certaine utilité pour se faire connaître. Vers la fin, quand j’ai eu mon contrat avec Kitty-Yo, j’ai abandonné ce travail sans regret.

Ma dernière question, comment te sens-tu avant le concert de ce soir, un peu nerveux ou totalement relax?
Ni l’un ni l’autre, aucune pression, mais il est vrai qu’au fil temps que tu passes en tournée, tu gagnes de l’expérience et tu t’habitues à tous ces sentiments. Cela devient normal que de ressentir de la nervosité, mais c’est généralement en début de tournée, plus vraiment vers la fin.

Un grand merci, Maximilian, pour ta gentillesse et pour le temps que tu nous as accordé !

Lien vers la chronique de l’album I’ll Be A Virgin, I’ll Be A Mountain

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