Dans le monde du cabaret rock, là où "Duke Special" jouerait le rôle du Dr. Jekyll, les "Dresden dolls" auraient définitivement celui de Mr Hyde. Les "Dresden Dolls", c’est "L’opéra de quat’sous" retravaillé par "Nick Cave" et passé sous amphétamines avec une "Amanda Palmer" et un "Brian Viglione" qui mettent un point d’honneur à composer des textes… dérangeants.
"Yes, VIRGINIA, there’s a Santa Klaus!" était la réponse du Sun du 21 septembre 1897 à la question de Virginie, 8 ans sur l’existence du Père Noël. "Yes, Virginia…" est aussi le titre du deuxième album des "Dresden Dolls". Cette année, ils rempilent avec un nouvel opus dont le titre annonce de suite la couleur: "No, Virginia…".
Il est annoncé comme une face B de "Yes, Virginia…" et regroupe les compositions exclues pour leur manque de baroque, une ancienne démo et une reprise. Présenté comme ça, pas de quoi fouetter un chat. Des ballades, une voix douce, un piano et des guitares qui s’emballent un peu; L’intérêt pour les auditeurs qui n’ont que peu d’affinités pour la langue de Shakespeare s’arrête vraisemblablement ici. Pour les autres, "No, Virginia…" contient peut-être les textes les plus durs et les plus intéressants du répertoire des "Dresden Dolls".
Alors que les disques précédents traitaient gaiement de l’alcoolisme, des désordres mentaux ou encore de l’avortement, "No, Virginia…" traite des tabous sous un nouvel angle. "Lonesome Organist Rapes Page Turner" ou "Boston" présentent des relations de "couples" comme seuls les "Dresden Dolls" osent le faire: fatalisme, nevrose et humour noir dans des situations réelles. Après ce traitement, même la BO d’un college-movie gentillet, "Pretty in pink" des "Psychedelic Furs", passe pour indisposant et glauque.
Définitivement pas une collection de faces B, "No, Virginia…" est vraiment un album complet. Indispensable pour tous les fans du genre.