Stupeflip

 

Après deux dates parisiennes affichées complètes, c’est le dernier jour du festival que Stupeflip viendra enflammer avec couleurs et morceaux choisis.

« Stupeflip n’est qu’une excroissance du CROU, c'est son côté plus humain, plus business, plus faillible». Tels sont les dires de King-Ju, l’un des fondateurs du groupe Stupeflip dont on ne peut pas vraiment définir le style musical. Univers particulier teinté de réalisme, de nostalgie, d’humour et d’intelligence, ses créateurs ne sont pas pour autant fanatiques de prestations sur scène. Le micro au bec, ça n’est pas leur truc et montrer leurs visages, encore moins. « …arriver sur scène et dire "c'est moi!". Je ne comprends pas comment les gens peuvent montrer leur tête. Il faut quand même une sacrée dose d'exhibitionnisme et d'être bien sûr de soi », ajoute King-Ju lors d’une Interview donnée quelques mois précédents les dates au Bataclan de Paris

 

C’est en 2003 que sort le premier album de Stupeflip, suivi de deux autres dont HYPNOFLIP, le dernier né. Tout est coordonné et les trois albums se suivent avec art et cohérence. Soit, il faut du temps pour réaliser un disque digne du CROU cependant impossible pour l’auditeur de s’en lasser une fois mis dans la platine. Surtout connus pour "J’fume pus d’shit", Stupeflip donne aussi le ton par la suite de ce morceau : "J’refume du shit". Le burlesque n’étant que le masque du C.R.O.U, on a moins envie de rire à l’écoute de "La nature Humaine" ou le "Spleen des petits", toutes deux évoquant les blessures relatives à la « cruauté » des enfants entre eux à l’école. Tristesse, minimas sociaux, factures, dépendances, consommation, voiture, débilité humaine… ces sujets sont abordés avec finesse et intelligence. Le comble de Stupeflip ? L’homogénéité.

 

 

Nombreux sont les gens cherchant encore des places à vendre devant les grilles du festival, cartons à la main, gribouillés au marqueur noir. L’ambiance est fébrile et plusieurs personnes sont venues à Rennes uniquement pour Stupeflip. La salle, un énorme marabout monté pour le festival… est comble.

22h45 : Une introduction travaillée tout en contre-jours et on aperçoit très vite le groupe vêtu d’aubes noires, le visage caché conformément à l’esprit de ses membres.

Le concert débutera par « Les Monstres » au grand plaisir du public dont les premiers rangs connaissent les paroles absolument par cœur. Un personnage étrange s’agite sous la lumière, il traduit le morceau en langage des signes et ma foi, ça donne une dimension tout à fait intéressante au morceau.

Suivront « Mon Style en Crr », « Stupeflip » et « Gaëlle » devant un public de plus en plus effervescent. Chaque titre recèle son ambiance, ses lumières et ses masques plus étranges les uns que les autres (surtout du point de vue des néophytes).

 

 

"Je fume pu d'shit" revisitée quelque peu à la sauce Oldschool et "Pop Hip's Revenge" déchaînent les foules. "Le Spleen des Petits" injecte ensuite sa dose de nostalgie dans la salle. King-Ju chante, un ours en peluche dans sa main qu’il brandit de temps à autres en direction du public. "Stupeflip Vite" et "A bas la hiérarchie" viennent clore le spectacle et la « Religion du Stup » aura sans doute fait de nouveaux adeptes.

Certes, la bande à Cadillac n’aime pas les concerts et le fait savoir. Mais ils donnent quand même le maximum avec un show court, mais de qualité, où on aura pu remarquer les changements de tenues, et un réglage des lumières absolument délicieux. « Stupeflip, c’est Stupeflip », dira l’un des spectateurs les yeux brillants d’étoiles.

 

« Y en a qui trippent, y en a qui trippent pas… » … vivement une prochaine date.

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