Finies les grosses kermesses musicales à coups de grands noms connus de tous-tes, de menus asiatiques et où l’on se rend avec papamaman. L’été touche à sa fin mais toujours avec son lot rituel de rendez-vous incontournables pour celles et ceux avides de qualité après les toutes aussi rituelles déceptions des gros festivals . Si le Bad Bonn Kilbi annonçait les beaux jours à rallonge, son petit frère de sang vaudois clôt la saison des Pralinato : le Pully For Noise ensoleille la grisaillerie ambiante par sa programmation fraîchement culotée. Tour du proprio avant de prendre nos quartiers.

Pully For Noise

PREVIEW Finies les grosses kermesses musicales à
coups de grands noms connus de tous-tes, 
de menus asiatiques et où l’on se rend avec papamaman. L’été touche à sa
fin mais toujours avec son lot rituel de rendez-vous incontournables pour
celles et ceux avides de qualité après les toutes aussi rituelles déceptions
des gros festivals . Si le Bad Bonn Kilbi annonçait les beaux jours à rallonge,
son petit frère de sang vaudois clôt la saison des Pralinato : le Pully
For Noise ensoleille la grisaillerie ambiante par sa programmation fraîchement
culotée. Tour du proprio avant de prendre nos quartiers.


Jeudi 19 août : 25°, ensoleillé, 0mm
de précipitations

D’entrée, du bien beau monde se partagera
la Grande scène, avec une tête d’affiche pour le moins bluffante : Jònsi (photo).
Si l’on précise d’office qu’il s’agit là ni plus ni moins du projet solo de la
voix de Sigur Ròs, Jón Þór Birgisson en
toutes lettres, on se laisse vite fait aller à l’excitation la plus immodérée.
Et l’écoute de son premier album solo – GO – justifie aisément cette
pointe de folie qui nous anime : même si Jònsi a des antécédents ornés de
chansons épiques sous sa formation, son élan en solitaire ne doit pas rougir en
raison de ce passé glorieux. Sa célèbre voix de tête est évidemment au
rendez-vous, plus quelques doigts agiles piqués par-ci, par-là à d’autres gangs
dans le vent, j’ai nommé Nico Muhly d’Antony & The Johnsons et Bonnie Billy de Grizzly Bear à la rescousse. Le résultat
n’est pas si éloigné des derniers produits estampillés Sigur Ròs, l’ambient
planant traîne au fond du tiroir avec tout de même une atmosphère plus fleur
bleue, la gaieté souriante en bonus. L’écartade foncièrement plus pop
assouvira-t-elle nos attentes ? On aura tôt fait d’oublier nos
interrogations pendant le set de Caribou. Sold out lors de leur venue en avril
dernier au Romandie (voir la review ici), le matheux Dan Snaith et son orchestre
avaient confirmé la tournure « dance machine » de leur dernier
marmot, SWIM. Mais leurs œuvres plus modestes seront
inévitablement au rendez-vous : pour une claque de psychédélisme aboutie,
le détour par Pully se fait plus qu’impératif. Pour continuer dans le désordre,
ce seront les Californiens de Local Natives qui exerceront les premiers stimuli
du For Noise 2010. Voyage, voyage, tant leurs compositions à la fois jeunes et
avisées évoquent les grands espaces arrangés par un lyrisme mi-naïf, mi-génial.
Côté Abraxas, on ne manquera pas My Heart Belong To Cecilia Winter, dont la
réputation scénique a fait le tour de notre petit pays et ne tardera pas à
passer les frontières : des compositions oscillant entre Arcade Fire et
Coldplay, sans tomber dans le mimétisme, le tout vivifié par un chanteur
charismatique (ce qui manque souvent aux formations rock suisses, ayant au
mieux des leaders agaçants).

Vendredi 20 août : 28°, brume mais ensoleillé, 0mm de
précipitations

Ça tâche pour cette seconde soirée. Merrill Beth Nisker, alias Peaches, ne fait pas dans la crise de la
quarantaine et viendra déferler ses chansons pour le moins explicites au For
Noise, qui n’aura alors jamais aussi bien porté son nom. Du haut de ses cinq
albums, Peaches reste incontournable pour sa première galette, THE TEACHES OF PEACHES, où ses paroles dignes des chansons paillardes du Gros-de-Vaud étaient
posées sur un électro-punk brut culotté. Après une petite traversée du désert
aride de la répétition stérile, son dernier album, I FEEL THE CREA,,
marque un retour fracassant renouant avec des exigences plus aiguës en matière
d’électro. On peut tout autant s’exciter par la venue de The National (photo) et de
voir HIGH VIOLET défendu sur scène. Source de frustrations pour
tous les colleurs d’étiquettes, aucun style particulier n’étant totalement
triomphant, The National sont également bougrement doués pour nous compter des
histoires avec des mots et tournures foutrement bien choisis. A l’Abraxas, on
découvrira Your Fault, qui se fait assez rare en live, la demoiselle étant très
prise par Solange La Frange. A ne pas rater donc.

Samedi 21
août : 29°, super-soleil, 0mm de précipitations

Consacré
par son tube “Surprise Hotel”, Fool’s Gold (photo) sent bon la chaleur
californienne et jouera sous le soleil. Il ne pouvait en être autrement. A
l’image de Vampire Weekend, Fool’s Gold pêche allégrement dans les sonorités du
berceau de l’humanité, avec un résultat peut-être plus dense que leurs
camarades, assuré par dix pairs de bras. Entre funk et zouk, l’expédition
s’assure d’être percutante.  Le
contraste sera d’autant plus fort que pas loin derrière suivra la quintessence
mancunienne de The Fall : on aura enfin notre petite dose de rock’n’roll
basique avec cette étoile perfide incarnée par Mark E. Smith qui semble ne jamais vouloir s’éteindre. Les Allemands de Moderat
clôtureront les allégresses de la Grande scène sur une touche foncièrement
électro tandis que pour l’Abraxas, on aura encore droit à un régal suisse avec
les compositions miroitantes de Buvette. Y a pas à
dire, le For Noise remplit encore une fois toutes ses promesses sur le papier.
Aux artistes maintenant de faire gonfler le soufflé.

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