My Bloody Valentine, The Horrors, Deerhunter ou encore A Place To Bury Strangers. L'affiche, sur le papier, était alléchante pour cette ouverture de la 19ème édition du festival malouin. Vérification sur place.

La Route du Rock

 

 

 

 

My Bloody Valentine, The Horrors, Deerhunter ou encore A Place To Bury Strangers. L’affiche, sur le papier, était alléchante pour cette ouverture de la 19ème édition du festival malouin. Vérification sur place. Et, surprise, ça s’est gâté sur place. La faute à qui?


Il y a parfois des artistes sacrés, idoles de jeunesse ou groupes rendus mythiques car séparés ou presque morts, qu’il faudrait ne pas rencontrer. N’étalons pas les propos de cette introduction: le concert de My Bloody Valentine a cassé le mythe, notre mythe, et pas sûr que LOVELESS, dernière livraison du groupeavant le hiatus en 1991, reste encore longtemps cet intouchable album générationnel. D’autant plus que la réaction au concert des dublinois fut inversément proportionnelle à la hauteur des attentes: déguerpissage en règle. On a crié à la grosse arnaque. Et pourtant, la montagne sonore était bien présente, les morceaux aussi. Mais l’envie? Et les voix liquidées comme un napolitain rendrait muet un manifestant démocratique? Et le paysage, il est beau non, depuis la scène? Il paraît que My Bloody Valentine aurait du plaisir sur scène…. autant laisser croire que Sonic Youth fait du ska festif. Contrairement à ces derniers, ils sont pathétiques car donnent l’impression d’être largués. Même Placebo paraît plus en phase, actuellement c’est dire… Soyons courageux, n’en parlons plus, ceci m’énèrve. Bref, la faute à qui?

 

Il y a parfois des groupes sacrés qu’il faudrait ne pas rencontrer

 

 

 

En tout cas pas aux groupes ayant précédé dignement My Bloody Valentine. Car oui, tout avait bien commencé avec Crystal Stilts en ouverture, un peu tôt tout de même, sacrifié sur l’autel de la dure loi des transports publics et des routes interminables sur la voie du Fort St-Père. Si l’on vous dit que ça sonnait bien à 100 mètres de là, ça vous suffit? Ca vous permettra aussi de mesurer la puissance sonore de la soirée: si elle ne fut pas toujours égale et d’une grande qualité, on n’a pas renié ses pares-oreilles. Enfin prêt à en découdre dignement, on accueillait un revenant, Bradford Cox, qui avait dû annuler la majeure partie de la tournée hivernale de son groupe Deerhunter pour cause de maladie. Welcome back l’artiste. Il y a eu de bien jolies choses avec les titres “Never Stops”, “Nothing Never Happened” du dernier LP MICROCASTLE, mais aussi la belle surprise de retrouver des nouveaux titres de son groupe parallèle, Atlas Sound, très recommandable d’ailleurs. Sinon, si vous sembliez connaître “Microcastle”, le titre, jolie ballade où Cox dépose les armes, eh bien vous avez raté quelque chose, avec cette voix trop belle pour être en bonne santé en lévitation. Pour terminer, “Circulation”. 40 minutes, 7 ou 8 morceaux, on ne sait plus trop et du shoegaze, encore et toujours. On reste toutefois sur notre faim, comme une impression que la prestation en retenue ne laisse pas apercevoir le talent de Cox. La faute à qui? Au soleil?

 

 

 

Je ne vais pas vous refaire le coup du “C’est la faute à qui?”, mais The Horrors avaient annulé leur venue à La Route du Rock en début de semaine. Une histoire de fatigue passagère. Pas toujours facile à comprendre le groupe à Faris Rotter, dommage, on les aurait bien vu à 2h40, les Horrors. Donc oui, ça s’est gâté ce premier soir, malheureusement. Cela dit, il faudrait être sourd ou fan des Strokes pour ne pas avoir vu en A Place To Bury Strangers un splendide groupe alignant les morceaux nocifs et les ballades spatiales. Très martial, très simple, le groupe a su contrer la tendance négative abordée par My Bloody Valentine. Car, comme tout le monde le sait, un festival, si on commence mal, tout risque de péricliter. Il faut parfois courage et bravoure pour succéder à un groupe à côté de ses pompes. On t’attend au tournant. En tournée pour présenter ce qui composera EXPLODING HEAD, deuxième album à sortir en octobre, le trio de Brooklyn (qui a dit “encore”?) est joyeuseument fréquentable en concert. Ils ne nous font pas oublier la double déception de la soirée mais ponctuent honorablement cette première soirée au Fort St-Père.

 

Il faudrait être sourd ou fan des Strokes pour ne pas avoir vu en A Place To Bury Strangers un splendide groupe alignant les morceaux nocifs et les ballades spatiales

 

Photos © Julien Gremaud

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