Belle and Sebastian: à l'évocation de ce nom, certain en tomberait presque de leur chaise, ou en ferait même un quasi infarctus. A l'instar des Smiths en leur temps, le groupe de Glasgow a suscité de profonds émois chez une partie de la population préférant à juste titre rêvasser sur leur lit plutôt que de devoir faire face à notre morne quotidien. Chez Belle and Sebastian, le soleil était éternel, même si les mots, eux, étaient tranchants, renversants et courageux. Pour ce huitième album, le groupe poursuit sa collaboration avec Tony Hoffer, qui avait produit le dernier LP, THE LIFE PURSUIT et garde le niveau question arrangements. L'inaugural "I Didn't See It Coming" montre une formation puisant dans son classicisme pop tout en empruntant quelques pistes rythmiques, entre Stones Roses et Talking Heads. "Come on Sister" démarre véritablement l'album, jolie pépite 60's chantée par Stuart Murdoch. "Calculating Bimbo" nous fait hésiter entre un état que l'on retrouvera durant tout ce WRITE ABOUT LOVE, soit entre l'ennui poli et l'émerveillement passager. Il y a dans cette éloge de la lenteur (douceur?) un caractère fascinant, mais on ne sent plus forcément le groupe aussi concerné par l'affaire qu'au début de son existence. Sommes-nous tous autant désabusés?

Belle and Sebastian

POP Retour poussif du pourtant si génial groupe Belle and Sebastian. A croire que quatre ans de silence puisse couper les ailes de voltigeurs. Chronique.

Belle and Sebastian: à l’évocation de ce nom, certain en tomberait presque de leur chaise, ou en ferait même un quasi infarctus. A l’instar des Smiths en leur temps, le groupe de Glasgow a suscité de profonds émois chez une partie de la population préférant à juste titre rêvasser sur leur lit plutôt que de devoir faire face à notre morne quotidien. Chez Belle and Sebastian, le soleil était éternel, même si les mots, eux, étaient tranchants, renversants et courageux. Pour ce huitième album, le groupe poursuit sa collaboration avec Tony Hoffer, qui avait produit le dernier LP, THE LIFE PURSUIT et garde le niveau question arrangements. L’inaugural “I Didn’t See It Coming” montre une formation puisant dans son classicisme pop tout en empruntant quelques pistes rythmiques, entre Stones Roses et Talking Heads. “Come on Sister” démarre véritablement l’album, jolie pépite 60’s chantée par Stuart Murdoch. “Calculating Bimbo” nous fait hésiter entre un état que l’on retrouvera durant tout ce WRITE ABOUT LOVE, soit entre l’ennui poli et l’émerveillement passager. Il y a dans cette éloge de la lenteur (douceur?) un caractère fascinant, mais on ne sent plus forcément le groupe aussi concerné par l’affaire qu’au début de son existence. Sommes-nous tous autant désabusés?

L’ennui et l’émerveillement

Belle and Sebastian livre avec le bien nommé “I Want the World to Stop” un exemple de morceau pop intemporel et splendide. Sans aucun doute le titre fort de l’album, peut-être aussi parce que l’on sent toute cette mélancolie des glaswegians ressortir en même pas quatre minutes. La beauté semble parfois être si simple, si logique, si évidente. Il faut écouter cette ligne de basse dans le break pour ne pas vouloir taper du pied, alors que Murdoch chante comme un Dieu. Comme si le groupe avait tout donné en un seul titre et que le reste, finalement, n’a que peu d’importance. Parce que, au final, combien de groupes savent encore trousser une telle composition en 2010? De ce fait, on pourrait tout à fait arrêter l’écoute de ce WRITE ABOUT LOVE que rien n’y changerait. D’autant plus que le reste n’est pas du même niveau (le Stranglers “Ghost of Rockschool” ou le jovial “I Can See Your Future” ne resteront pas dans les mémoires). Pour preuve notamment l’affreuse ballade “Little Lou, Ugly Jack, Prophet John”, chantonné avec la chiante Norah Jones. Etait-ce vraiment nécessaire messieurs dames?  Le titre éponyme “Write About Love” est aussi un featuring, cette fois-ci avec l’actrice Carey Mulligan. Un peu mieux, même si on frôle par moment la faute de goût (on pense au refrain). Amusant malgré tout: on croirait entendre la bande-son d’un vieux film policier anglais, ou d’Austin Powers, au choix. Quelques poignées de bons morceaux, ou de parties de morceaux intéressants, une belle pochette d’album et des clips dégueus: en 2010, Belle and Sebastian tire limite la gueule. On espère les revoir en meilleur forme au plus vite, au risque de vite se retrouver déshérité.

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