Lords: Comment ça va les filles?
Anne-Valérie: Ça va bien!
Marie: Je visite la Suisse, pour la… troisième ou quatrième fois. Non, la troisième, mais c’est la première fois que je viens à Fribourg.
Vos Eurockéennes se sont bien passées?
Marie: C’était bien, mais on a préféré les années précédentes, niveau concerts. La programmation n’était pas exceptionnelle.
Anne-Valérie: Le samedi, on a quand même passé une bonne soirée. On pensait que Motörhead, c’était juste des gros métalleux, en fait le live était bien.
Marie: On s’est toujours débrouillée pour voir des choses.
Qu’est-ce que vous avez fait sur place?
Marie: Pour Tea? Rien… (rires) On n’a rien écrit sur le moment, on poste nos articles maintenant.
Anne-Valérie: Mais, contrairement à l’an passé, on a pris des notes.
Marie: Et, on a fait une interview de l’un des programmateurs.
C’est quoi Tea Zine?
Marie: C’est un fanzine en ligne, parce qu’on n’aime pas trop l’appellation webzine. Ça peut faire croire qu’on est des professionnelles, alors qu’on est surtout fan.
Anne-Valérie: Parce qu’on n’aime pas faire des trucs super sérieux…
Marie: On est avant tout des passionnées, on tient donc à l’étiquette de fanzine, même s'il s'agit plus souvent de support papier.
Anne-Valérie: Mais on aimerait bien en faire un sur papier!
Marie: Sinon, ça existe depuis novembre 2008. Ça marche bien. On a assez de lecteurs pour être motivée et pour continuer. C’est le principal!
Et vous vous êtes lancées très jeunes…
Anne-Valérie: Ça va faire hyper-prétentieuse, mais j’ai toujours fait des trucs en étant très jeune ou traîné avec des gens plus âgés. Je ne me suis même pas posée de questions. J’ai été accrédité pour la première fois dans un festival à 16 ans. Je n’avais pas de petit copain, mais un fanzine (rires).
Marie: A l’époque, je n’avais pas vraiment d’ami qui se passionnait pour la même musique que moi.. Du coup, je me suis mis à en parler.
Anne-Valérie: Pour moi, c’était agréable d’avoir un support où écrire régulièrement. C’est aussi un exercice rédactionnel continuel. Et d’écrire sur des choses qu’on adore, c’est motivant…
Anne-Valérie, tu habites Fribourg, Marie, tu viens de Bordeaux, comment s’est passée votre rencontre?
Marie: Via internet, parce qu’elle aimait bien mon Skyblog.
Anne-Valérie: Elle postait beaucoup de photos, c’était sympa, puis on a commencé à parler sur MSN. Un jour, on a décidé de s’envoyer des lettres, puis de se retrouver aux Eurockéennes, avec nos parents, à l’hôtel (rires).
Marie: Et la première fois, le courant est aussi bien passé en vrai.
Anne-Valérie: L’année suivante, on était accréditée.
Et Tea Zine, ça vient d’où?
Marie: Je ne me rappelle pas exactement quand j’ai commencé à utiliser ce nom, ce devait être en avril ou mai 2008. J’ai d'ailleurs retrouvé un cahier de brouillon, où y a des croquis avec le nom. C’est venu tout de suite. Alors quand on me demande, j’essaie de trouver de bonnes raisons, genre : c’est court, on aime bien le thé… C’est venu tout seul et ça nous correspond bien.
Entre les deux, qui fait quoi ?
Marie: On se partage tout. Chacune doit gérer ses interviews, ses chroniques…
Anne-Valérie: C’est aussi plus facile, puisqu’on habite chacune des régions bien différentes. Ce ne serait peut-être pas pareil, si on logeait les deux dans la même ville. C’est aussi plus facile depuis qu’on a nos propres adresses mail.
Marie: Et, on signe jamais nos articles, parce que c’est Tea, c’est comme ça. Mais, nos lecteurs doivent bien deviner qu’un concert en France est de moi, et le Bad Bonn Kilbi par Anne-Valérie.
Vos parents s’intéressent à ce que vous faites ?
Anne-Valérie: Après le premier dossier des Eurock’s, ma mère a trouvé que l’on se vantait beaucoup trop. Qu’on abusait du "regardez ce qu’on a fait, c’est incroyable" et elle a jugé ça pas très intéressant (rires). Mais, récemment, elle m'a accompagné au concert d'An Pierlé et elle m'a dit qu'elle avait quand même passé une heure sur Tea, à lire l'interview de cet artiste.
Marie: Ma mère ne m'a jamais rien dit sur Tea, donc je suppose qu'elle n'aime pas. Mon père, par contre, même s'il ne s'intéresse pas à la musique, il me soutient vraiment. C'est d'ailleurs lui qui paie le nom de domaine, c'est symbolique, mais c'est un soutien.
Comment assumez-vous être des filles, jeunes et d’apprécier le rock qui tache?
Marie: Pour moi, ce n’est pas si étrange. Parfois, lors d’interviews, des gens se demandent dans les loges: "c’est qui cette fille ?". Ils me prennent pour une groupie ou une grosse fan, alors que ce n'est pas du tout ça.
Anne-Valérie: Les responsables de communication nous parlent parfois comme si on débarque. Je ne pense pas avoir une expérience incroyable, mais ils nous considèrent parfois comme des débutantes. On a quand même fait soixante interviews.
D'ailleurs, vous n'hésitez pas à parler cul…
Anne-Valérie: On dit juste bite (rires)…
Marie: Enfin, ça va, on met quand même des bisous. Et on emploie pleins de meufs, kikoo, relou… C'est vrai qu'on parle en mode lol, c'est volontaire.
Anne-Valérie: Bien sûr, quand je vais à un concert, je remarque tout de suite si le chanteur est sexe et s'il a de beaux déhanchés. Après, je ne me gêne pas de le dire.
Marie: On va pas dire qu'il a un gros paquet (rires)…
En fonction de certains mots-clefs, ça doit vous valoir pas mal de visites…
Marie: Trois à quatre fois par semaine, des gens tapent "pute, Belfort" et tombent sur notre dossier des Eurockéennes. "Grosse libido", ça marche du tonnerre, parce qu'une fois un groupe l'avait placé dans une interview. Au final, cela vient le plus souvent des artistes et c'est pas nous qui faisons exprès. C'est comme la blague de "qu'est ce qu'une femme avec une cacahuète dans le cul ? la femme à Rachid", on l'a tous les jours dans les recherches. Alors que c'est juste un groupe qui avait raconté un gag merdique.
Anne-Valérie: Du coup, on va continuer!
Retrouvez Tea Zine sur le oueb: tea-zine.com