Cette entité à deux facettes est composée de multiples interprètes. Un côté sombre, des paroles tranchantes et un ton agressif, avec King Ju, Cadillac, Mc Salô, mais aussi un côté doux et posé grâce à Pop Hip, le vilain petit canard des 3 cités précédemment.
Tout commence le plus normalement possible (pour un album de Stupeflip), la fin de “West Region’s Inquisitors”, dernière chanson de STUP RELIGION, second album du groupe, puis surgit une voix rauque “Le Stupeflip CROU ne mourra jamais”. Suivent les morceaux “Stupeflip vite!!!” et “La Menuiserie” véritables rampes de lancement de l’album. King Ju et Cadillac au micro, ces deux premières chansons résonnent comme de vrais bons titres hip hop. Pop Hip, le chanteur de variété, s’invite dès la quatrième chanson avec “Gaëlle”, une déclaration d’amour rythmée et séduisante de par sa simplicité. Après l’écoute de ces trois morceaux, tout est dit. Les amateurs apprécieront la suite, les réfractaires se dispenseront volontiers d’en découvrir davantage, et certains n’écouteront qu’une chanson sur deux, trouvant des titres comme “Check da Crou” ou “Région est” trop pervers, ou, au contraire, n’éprouveront pas assez de hargne sur “Gem lé moch’” et “Le coeur qui cogne”.
Cet HYPNOFLIP INVASION est d’ailleurs beaucoup plus accessible que ses prédécesseurs, avec une prise de pouvoir de Pop Hip (qui se fait assassiner sur la piste 18, “La mort à Pop Hip”). Le mélange de boucles enlassantes et bien construites, avec les paroles acidulées de Pop Hip, et des sons tout droit sortis d’un film de série Z, forment l’alchimie parfaite, capable de conquérir n’importe quel non-initié au Crou. Finalement, la seule déception de ce troisième album est cette étonnante “Lettre à Mylène”, dédicace à Mylène Farmer, qui stupéfait un grand nombre de fans.
Malgré les critiques et une maison de disque qui leur a tourné le dos, Stupeflip avance sans se retourner, en continuant de créer et de prêcher leur religion du Stup. Avec HYPNOFLIP INVASION, le groupe revient plus mûr, plus tranquille, et se fait violence en enchainant interviews et concerts, peut-être pour montrer qu’au fond, ils ne sont pas si méchants que ça…
le premier titre est mortel. Pour le reste, c’est à dire l’ensemble du disque, et bien disons que ça me fait penser à mon caca un lendemain de fête.