Mais il n’est pas encore temps de se relâcher ! Parce qu’aujourd’hui, il y a du FAT, il y a du culte, et la journée va commencer avec l’interview d’Airbourne rien que ça. Alors j’enfile mon T shirt noir « Graspop Metal Meeting », je saute dans mes converses défoncées, et Go Fest’ Motherfucker !
Blood Red Shoes est un duo Garage Rock dans la lignée directe des White Stripes ou des Black Keys. Style épuré, grosse disto sur la guitare, ajout d’un octaver pour se passer d’une basse, rythmes lourds et tranchés. Telle est la recette de ce genre de Rock que Blood Red Shoes exécute à la perfection. Toujours proche des racines Hard Blues, et Rock, flirtant avec des grooves hardos. Elle, c’est la chanteuse guitariste soliste/rythmique/lead, et lui, c’est le batteur également chanteur.
Vous avez raté les White Stripes en live ? Venez découvrir Blood Red Shoes, le couple vous en mettra plein la vue ! L’esprit de Jack White, génie tout puissant du style, n’est jamais loin lorsqu’on entend ce genre de sons. Ces formations se sont multipliées comme des lapins ces dernières années. Proposant toujours des sons et des compos efficaces. Ici ils se donnent la réplique, les deux ayant le potentiel pour jouer et chanter. C’est là leur seule plus-value. Un manque de folie ou d’énergie, mais bon, je viens de voir les Black Keys au Main Square Fest’ en juillet … la barre est haute. Le groupe s’avère être une bonne façon de se mettre dans l’ambiance pour la suite de la journée.
STOP ! On arrête tout là ! Airbourne en approche, prêt pour un nouveau bombardement de gros son ? A mon gout, c’est eux la tête d’affiche du festival ! Air fuckin’ bourne !! La journée a déjà commencé avec l’interview de David Roads, guitariste du groupe emmené par les frères Joel & Ryan O’Kieffe. Cette interview avait un gout d’épique tout simplement, un mec cool, avec qui on a fini par parler guitare et matos en « off » pendant 5 min… unique. Bref, il n’est pas possible de parler d’Airbourne, sans citer ACDC. Leur musique en étant tellement proche, mais pourtant tellement actuelle, dépoussiérée. Comme si on avait mélangé de la boisson énergétique, de la bière australienne, et des bouts de BACK IN BLACK et THUNDERSTRUCK dans un shaker. Pour nous donner les hits sur-vitaminés que sont DIAMONDS IN THE ROUGH, TOO MUCH TOO YOUNG TOO FAST, et GIRLS IN BLACK.
Les gars sont les fervents défenseurs d’une attitude cool & Rock n Roll, à la Lemmy Killmister de Motorhead, dans une célébration de la musique et de l’esprit rock. Ils se placent comme la vision actuelle la plus aboutie de Rock Australien. Dès la première seconde de live on est propulsé dans le rock à l’état pur. Joel O’kieffe cours partout, saute partout. Ils s’approchent tous du public, s’échangent leurs places respectives à gauche et à droite de la scène. Le chanteur descend même face au public pendant ses solos à la Angus Young. Dès le deuxième morceau, il grimpe sur les épaules d’un roadie du staff pour aller distribuer ses riffs de génie en plein milieu de la foule.
Le public est en folie ! Je ne m’y attendais pas, pour ce festival plutôt du coté Pop Rock de la force. Pogos, Mosh pit, Circle pit, Slam, c’est l’éclate ! Je pensai ce genre d’expression réservé au Hellfest, mais je me lance car l’ambiance y est vraiment. D’ailleurs je me demande encore comment mon appareil photo reflex a survécu à ces Circle pit. Les fans autant que les non-initiés étaient en harmonie Rock N Roll avec le groupe. Du morceau d’ouverture BLACK DOG BARKING de leur dernier album, en passant par la reprise de WHOLE LOTTA ROSIE d’ACDC période Bon Scott. Jusqu’au rappel ! Oui, il est 17h seulement, et le public de la Main Stage en redemande déjà. Le dernier titre RUNNIN WILD, où ils ont encore joué avec le public, arrosé et jeté des bières aux gars du premier rang, aura offert un finale digne de ce concert. Jean troués, mur d’amplis Marshall, guitares Explorer au point. Une des sensations de cette édition du festival.
A peine remi de mes émotions, je me dirige vers la scène de l’industrie. Sur la route, je découvre Warpaint. Groupe de rock féminin, à la Girl School. Avec quelque chose de mélancolique et de puissant dans leurs musiques. Les compos sont sympathique, assez travaillées. Il y a des interventions pertinentes du clavier, et de la guitare. Mais après Airbourne ça manque de pêche. De plus j’ai rendez-vous avec un autre groupe au sex appeal féminin. Alors désolé mesdemoiselles, pour cette fois je passe mon chemin,
The Distillers ça vous dit quelque chose ? Ce groupe de Punk Rock du début des années 2000 ! SING SING DEATH HOUSE leur deuxième album culte, qui contiens SENECA FALLS qui a fait partie de la BO d’un jeu vidéo Tony Hawk ! Bon, si ça ne vous dit rien, je ne peux plus rien pour vous. Depuis The Distillers, la belle punkette s’est émancipée et est partie en carrière solo. Elle délivre toujours son punk vénère avec autant de hargne, et sa voix défoncée est juste magnifique pour ce style. Sinon, dans le genre potins, c’est la femme de Josh Homme… le chanteur de Queens of the Stone Age, tête d’affiche de ce soir qui va enflammer la Main Stage.
Nous voilà partie pour une heure de concert bien Punk Rock Californien ! Elle se paye même le luxe de sortir quelques reprises de The Distillers, pour le plaisir de son public. L’énergie est au rendez-vous. Le sex appeal aussi, la sangle de sa guitare va lentement ouvrir son gilet pour faire apparaître un de ses seins. Effet non voulus, mais qui en ajoute un peu au show et à l’esprit Punk Rock de l’affaire ! Un concert efficace.
C’est là, c’est là, c’est la sioux … est-ce que les fans me pardonneront jamais cette petite vanne. Selah Sue donc. Je ne voulais pas aller la voir. J’ai déjà un très bon souvenir de son concert en tête d’affiche des Escales du Cargo à Arles, découvrir Selah Sue en live dans le théâtre antique de la vielle ville, ça n’avait pas de prix. Mais finalement, mon chemin m’a ramené parmi la foule déjà amassée devants la Main Stage pour assister à la fin de son concert. Les critiques encensent cette grande chanteuse, et ils ont raisons. Son Ragamuffin, style de prédilection de la belle, vogue entre reggae, hip hop, rap, ska, et pop. RAGGAMUFFIN est d’ailleurs le titre d’un de ses hits qu’elle a grandement exécuté.
Elle est souriante, elle est belle. Le groupe à une bonne énergie, et une bonne synergie. On sent qu’ils se font plaisir ! Et ça fait plaisir à voir. Son reggae styl’ est des plus revigorants dans cette journée plutôt basée sur l’expression de la guitare électrique. Elle danse et danse encore, du haut de ses 10 cm de talons, sur tous les côtés de la scène. C’est un bon concert, on est transporté dans l’esprit cool et posé du ragamuffin. Le contrat est réussi pour Selah Sue.
C’est le moment des dernières têtes d’affiches du festival. Il y a tellement de monde devant la main stage que je peine à me trouver une place décente. Je suis vraiment étonné par le nombre de personnes présentes depuis Selah Sue. Ils sont 30000 au moins, peut-être plus. L’heure est à la Pop grand public. Lana Del Rey, que je vais découvrir aujourd’hui, va se produire dans quelques minutes. Il y a comme un courant électrique qui circule dans la foule de la Main Stage. Ils l’attendent ça c’est clair. Malheureusement c’est dès le début du concert que je vais comprendre ce qui se passe.
Lana Del Rey nous apparaît en Barbie Girl d’Aqua. Toute en rose avec un brushing parfait. Une fois le « What the fuck » passé. Je me reprends, et me dit que si il y a autant de peuple devants cette scène c’est que la qualité musicale va être présente. Bon, elle a de la voix la Lana, mais ma surprise va laisser place à la déception. Elle descend doucement dans le public pour aller prendre des selfies avec ses fans ( – de 18 ans uniquement), leurs faire des bisous et leurs serrer les mains. A bon … je n’avais pas conscience d’être en face d’une Pop Star aux compositions bazardées encore et encore à la radio, avec un fond malheureusement un peu vide. De plus elle apparaît comme peu heureuse d’être ici à nous proposer son travail, un peu mole, et peu souriante.
Désolé, mais je ne pensais vraiment pas trouver ça, une « popette » gentille qui ne suscite que peu d’intérêt. Il est 21H. Demain je bosse, et malgré La Roux que je voulais découvrir, et Queens of the Stone Age en tête d’affiche, cette édition de Rock en Seine va se terminer là pour moi. Bilan ! Le bilan va être simple : Une super édition de rock en seine. « La meilleure de ces dernières années » certains disent. Et je suis tenté de les croire. Du rock dans tous ces états, de l’électro, du DJ set qui flirt avec le DubStep, du bon vieux classique de Blues aux riffs Rock n roll et énervés, et de la pop (dont je ne suis pas fan, mais vous ne seriez pas sur LordsOfRock.net si vous l’étiez) tantôt douce, tantôt épicée. Il y en aura eu pour tout le monde, dans tous les styles, du fan inconditionnel au simple profane venus se baigner les oreilles de choses et d’autres lors du weekend.
Les sensations du festival auront été The Hives très clairement au-dessus du show. Airbourne, ce n’est pas parce que je suis fan que je dis ça, et Portishead qui a été grandiose. Mais au global, une très bonne qualité des groupes, et des musiques proposées, d’Emilie Simon, à Die Antwoord pour l’électro, de Blood red shoes à Gary Clark Junior pour les « petits » nouveaux venus en France, et de Selah Sue à Arctic Monkeys pour les big shots. 120000 personnes en 3 jours, capacité totale et record battus. Vivement l’année prochaine ! Bravo Rock en Seine !
One comment
Pingback: Bilan 2014 Le choix des rédacteurs - Musique, Chronique, album