Pour ses 35 ans, le plus que populaire Paléo Festival de Nyon s’affiche sur tous les plans et se veut comme une édition quasiment débridée, entre grands écarts de genres et piliers de bars. Avec quelques coups dans le rétroviseur (Crosby, Stills et Nash, mais sans Young, Hugues Aufray aussi), quelques jolies confirmations (The Very Best, Foals, Fanfarlo, Mr Oizo de retour aux – grandes – affaires ou encore Kap Bambino), des noms grands publics que l’on se permettra de taire tant leur (omni)présence année après année devient de plus en plus insupportable, mais aussi quelques jolis coups, qu’on classera entre le gag (les Stooges, au hasard), l’incompréhensible (l’ultra has been Jamiroquai), le malaise (Klaxons et ses tergiversations, à confirmer), le sociologique (Diam’s en burqa?) ou encore le régal des Plastiscines (on en rit encore). Reste que l’on ne prendrait notre paquetage direction la Plaine de l’Asse presque rien que pour Piers Faccini, Benjamin Biolay, Yann Lambiel – pour nous faire vraiment rire grassement – et, surtout, la présence de la scène suisse.
Alors là, chez Lords of Rock, on dit bravo aux programmateurs nyonnais pour cette excellente cuvée helvétique, riche, audacieuse et quasi complète, auquelle il ne manquerait que la présence de Sophie Hunger (exclusivité Montreux jazzienne oblige) et des Young Gods pour permettre au spectateur de dresser un tableau complet de la nouvelle vague suisse. Voyez donc: outre les lausannois Ärtonwall (avec, en invité, le grand Malcom Braff), les très hype My Heart Belongs To Ceclia Winter, Solange la Frange, Filewile ou encore Mark Kelly, les valeurs sûres Hemlock Smith, Stevans, Sens Unik (de retour eux aussi aux affaires), Aloan ou encore Jérémie Kisling, on relèvera, avec grand plaisir, la venue des brutaux Rectangle, des vigoureux The Awkwards, de la très prometteuse Laure Perret, des excellents Disco Doom, mais encore des rigolos Giant Robots et des oubliés Private Garden. Ce tour de la programmation nationale n’est évidement pas exhaustive mais sonne comme une belle consécration du talent de nombre de nos compatriotes et du travail des programmateurs de salles de concerts. Une scène suisse qui se voit donc être mise en valeur. C’est 100 fois mérité.
Pour plus d’informations, le site officiel du Paléo