On craignait les avoir perdu de vue définitivement. Un premier album dément, des lives de feu, puis plus rien. Enfin... On le supposait. En début d'été 2010, le trio australien revient avec un nouvel album Crystal Axis. Enchantés par les deux titres s’en démarquant, "Vital Signs" et "This Is Technology, nous les avons rencontré lors du Montreux Jazz Festival, peu avant une prestation remarquée au Café. Une atmosphère mystique mais festive, pas pour nous déplaire.

Midnight Juggernauts en interview

INTERVIEW On craignait les avoir perdu de vue définitivement. Un premier album dément, des lives de feu, puis plus rien. Enfin… On le supposait. En début d'été 2010, le trio australien revient avec un nouvel album Crystal Axis. Enchantés par les deux titres s’en démarquant, "Vital Signs" et "This Is Technology", nous les avons rencontré lors du Montreux Jazz Festival, peu avant une prestation remarquée au Café. Une atmosphère mystique mais festive, pas pour nous déplaire.

Ne pas être catégorisés

Lords of rock : Vous êtes à nouveau à Montreux, deux ans après votre premier concert ici. Quel effet ça fait ?
Vincent (synthé, voix) : C’est incroyable d’être de retour. On s’est réveillé ce matin et on a regardé ce magnifique paysage. J’aimerais rester plus longtemps ici et faire de la randonnée dans la montagne, skier… Peut-être la prochaine fois.

Dans deux ans à nouveau ?
Vincent : Peut-être (rires).
Daniel (batterie) : Nous allons faire un album ici.
Vincent : Oui ! Nous étions justement en train de parler des musiciens qui étaient là dans le passé et sont restés pour y faire de la musique.

Et c’est un projet ?
Vincent : Oui, peut-être. C’est un projet que nous venons de constituer à midi. (Rires)

Parlons de votre dernier album CRYSTAL AXIS. Même si c’est toujours très dansant, j’y vois un côté plus mystique, voire mélancolique… Quelle direction vouliez-vous prendre avec cet opus ?
Daniel : Oh, nous avons commencé à lire beaucoup de livres mystiques et nous sommes devenus nous-mêmes des garçons très mystiques.
(Rire général)
Vincent : Parle pour toi Daniel ! (Rires)
Vincent et Andy : Ca c’est Daniel !
Vincent : Je pense que nous voulions avoir une personnalité différente pour chaque album. Sentir une évolution et ne pas refaire la même chose. C’est une approche distincte. Il y a bien sûr une ligne qui relie notre musique mais nous voulions essayer quelque chose de nouveau. Certaines personnes, j’imagine, aimerons cette approche. D’autres seront déçues, n’attendant pas cela de nous. Nous sommes néanmoins heureux d’avoir essayé autre chose.

J’ai également le sentiment d’un album plus homogène que le dernier DYSTOPIA, à l’exception des titres "Vital Signs" et "This is Technology" qui seraient à classer à part. Le reste semble suivre la même direction.
Vincent : Oh oui ! Il y a j’imagine des éléments très pop. Cela vient aussi de l’énergie qui s’est imprégnée lors de notre tournée précédente. En rentrant, nous nous réunissions pour jouer et expérimenter pendant des heures.
Daniel : Nous voulions un disque fluide, un « album » justement, comme tu dis plus homogène. Aujourd’hui tu as de la musique dont les titres n’ont aucun rapport les uns avec les autres. Nous voulions un genre d’album 70’s, comme un vinyle. Nous avons même envisagé de le sortir sous le format d’un mp3 que les gens devraient écouter en entier.

N’est-ce pas plus instrumental aussi ? On entend une grande palette de sons…
Daniel : Oui. Nous avons tous ces synthés vintage et beaucoup de samplers modernes. Nous avons un nouvel équipement et nous jouions beaucoup plus live avec cela. Nous avons essayé de créer un album dance avec des centaines de couches superposées. Par exemple, si t’écoutes David Bowie, un titre pop classique comme "Heroes" contient énormément de couches et d’ambiances.

Et comment vous retransmettez cela en live ?
Daniel : Chacun joue de plusieurs instruments pour chaque chanson.
Andy : Nous avons dû apprendre à jouer ces titres à trois. Même si cet album est très lié à la tournée précédente, lorsque nous sommes allés en studio, une grosse production s’est imposée. Et ce n’est pas facile de jouer un titre constitué d'autant de couches. Je pense que nous avons réussi et certaines chansons sont très fidèles à la version album. Néanmoins, certaines sont assez différentes. Cela a toujours été le cas avec nos morceaux. Dans le premier album, certaines chansons avaient leurs versions live. Dans CRYSTAL AXIS, c’est tout de même plus similaire puisqu’il s’agit d’un opus très live.

Avez-vous déjà envisagé de faire un album « prog » ?
Daniel : Je pense qu’il y a un peu de ça dans CRYSTAL AXIS. On a pas mal exploré cet aspect. Il y a plusieurs morceaux très prog qui n’ont finalement pas été utilisés mais qui se trouvent dans mon ordinateur. On les ressortira peut-être un jour sous la forme d’un « off cut » de CRYSTAL AXIS.

Il y a cette B-side très pop-rock "Get Connected". Pourquoi ne pas l’avoir utilisée ? Trop différent de l’ambiance générale de l’album ?
Daniel : Oui, à cause de la vibe. Ca ne collait pas vraiment.
Andy : Nous l’avons enregistré très tôt. Parfois, on oublie tout simplement de trop vieux enregistrements. (Rires) Si c’est trop vieux, il arrive que l’on ne soit plus intéressé par ces sonorités.
Daniel : Mais c’est plutôt cool parce que ce morceau va dans une autre direction. Dans l’album, il y a ce côté disco, spatial, organique. Nous essayons d’explorer des facettes diverses.

Lorsque vous avez commencé en 2004, vous étiez un des rares groupes à mélanger électro et pop-rock. Aujourd’hui, en 2010, c’est devenu une scène énorme. Qu’est-ce qui vous distingue de tous ces groupes ?
Vincent : Oui. C’est intéressant de voir cette évolution. Nous avons toujours voulu être vus sous une lumière qui nous serait propre. Ne pas être catégorisés. Mais, nous avons vu tellement de groupes dans cette scène « indie-disco »…C’est sans doute ce qui nous motive aussi à nous orienter vers d’autres approches et avoir ainsi une influence autre.
Andy : Je ne sais pas si c’est vraiment intentionnel. Cependant, il y a trois, quatre ans, lors du premier album, c’était différent. Nous venions de loin déjà (Australie) et cette scène n’existait pas encore.

Et la scène australienne justement ? Quels sont vos contacts avec les autres groupes ? Cette scène-là prend de l’importance dernièrement. J’ai par exemple entendu cette cover superbe de votre "Vital Signs" par Tame Impala…
Vincent : Oui, il y a toujours de très bons groupes émergeant en Australie. Tame Impala sont vraiment géniaux. Nous sommes devenus amis avec eux en partageant des scènes. C’était intéressant pour nous d’entendre un autre groupe faire une remix qui ne soit pas électronique mais live. Ils en ont fait une superbe interprétation.

Ce soir, après le live, vous nous préparez un dj set (ndlr. dj set qui s'est avéré déconcertant…). A quoi cela va-t-il ressembler ?
Daniel : Ce sera nous, dansant sur les platines. (Rires) Chassant les esprits mystiques.

Oh, intéressant ! Comme dans la vidéo ? (Rires)
Daniel : Oui, nous, virevoltant. Nous avons inventé notre « moonwalk », mais ça ne s’appelle pas comme ça. Comment on l’appelle ?
Vincent : Le « baboon-walk ». (Rires).
Andy : Nous aimons bien jouer les dj mais ce ne sera jamais notre priorité. Le but est juste de prendre du plaisir avec cela. On ne prévoit rien. Là tout de suite, je n’ai encore aucune idée de ce que l’on va jouer. Cela dépend de la soirée, du public…
Daniel : Peut-être ce soir je jouerai du prog ! (Rires) J’ai pas mal de morceaux de Yes. On va jouer ça. "Close To The Edge" !

Ce n’est pas leur pire morceau ! (Rires)

Daniel : Oui, il y a du très mauvais Yes mais du très bon aussi !

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