Melissa Auf Der Maur au MJF

 

Si, en termes de programmation, on peut d’une manière générale difficilement lui donner tort, cette soirée rock (avec The Pretty Reckless et Guano Apes) au Miles Davis Hall ne brille à l’inverse pas vraiment par son affluence, car les tarifs d’entrée ne font pas forcément une sélection dans le sens que nous voudrions. Si l’assemblée est plutôt bigarrée, on retrouve malheureusement pas mal de dandys anglais au visage de bambins se comportant comme des minets en disco à Chypre et des fillettes russes ultra-pomponnées accompagnées de leurs oligarques de papa. Tout ça insuffle dans la salle quelques effluves d’oseille franchement pas rock’n’roll, c’est aussi ça le Montreux. Heureusement, mis-à-part ces profanes, les vrais de vrais sont là…La montréalaise et ses trois musiciens arrivent maintenant sur scène.

 

 

Comme au D ! Club à Lausanne six mois auparavant, la prestance et la classe de Melissa auf der Maur font mouche auprès des initiés. Personnage plutôt ambigu, l’ancienne bassiste de Hole et des Smashing Pumpkins, mélange à merveille ses aspects radieux et sombres : mi-séraphine, mi-satanique. Elle nous gratifie de 55 microscopiques minutes de concert en puisant dans ses deux opus : MELISSA AUF DER MAUR et OUT OF OUR MINDS. Ce dernier étant plus un projet, avec un film, qu’un simple album, le show perd un peu de son ambiance mystique car il manque des jeux de lumières et la projection de ce film…Dommage. Malgré cela, les trois émissaires de Lords se sont régalés sur un "Out of our Minds" aérien, ou la puissance de "Lightning is my Girl" et  "Real a Lie". Melissa auf der Maur alterne entre des passages calmes, voire poétiques, et des moments où la disto déboule à pleine allure. Pour l’avenir de la francophonie, elle reprend même dans la langue Molière le sensuel "Taste You". Sa musique navigue entre un son franchement soutenu aux yeux de beaucoup mais trop mou ou trop pop pour certains ayatollahs du métal…Une synthèse qui nous plaît, surtout quand la belle pousse un cri strident et entonne "Followed the Waves", la foule s’agite alors sérieusement mais le concert touche déjà à son bout : la fin d’un bon moment.

C’était la dernière date européenne d’une tournée de longue haleine, dont il ne reste plus que deux concerts Outre-Atlantique. Ensuite, la canadienne se concentrera sur son troisième album et s’adonnera aux joies de la maternité. Si ! Si ! Pas encore née, cette petite est déjà bercée par la musique de maman, une bonne nouvelle pour les générations futures.

 

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