The Last Shadow Puppets

EVERYTHING YOU’VE COME TO EXPECT avait tout intérêt à être à la hauteur des attentes ! Depuis 2008 et le quasi parfait THE AGE OF THE UNDERSTATEMENT, le duo Alex Turner / Miles Kane n’avait plus évoqué The Last Shadow Puppets. Trop occupés à leurs projets groupe/solo (Arctic Monkeys, B.O. Submarine pour Turner ; solo pour Kane), ils paradaient toutefois souvent ensemble, Kane soutenant régulièrement Arctic Monkeys à la guitare pendant les concerts. Cette fois, c’est la bonne (surprise) ! Personne n’avait annoncé cette arrivée en début d’année alors que nous regardions avidement les sorties 2016, en soupirant de bonheur en voyant les noms (Gorillaz, Radiohead, The Coral, Nada Surf, M83, et consorts). Bref, The Last Shadow Puppets revient avec les musiciens, James Ford (production et batterie), Owen Pallett (cordes) et Zachary Dawes à la basse. L’ensemble a enregistré cet album, comme le précédent, sous le soleil de Malibu, au Shangri La Studio.

L’album est, en lui-même, moins enclin à servir ses influences facilement. Ils semblent avoir lâché Walker/Bowie pour être plus ouvert, plus libre mais plus complet également. Ce deuxième opus est à la fois rock et pop, sensuel et énervé, planant et rugissant, saccadé et mélancolique… Drôlement jouissif dans tous les cas ! Les deux premiers titres révélés (l’énervé rock ‘Bad Habits’ et le délicatement sensuellement pop à la The Doors au titre éponyme) donnaient la tendance musicale. Rien n’est arrêté, rien n’est fixé.

"Aviation" a suivi pour tout mettre par terre. Des violons à la "The Age of the Understatement" pour ouvrir l’album, comme un lien avec le premier album puis le côté rythmique et dansant (si, si). On sent bien l’influence de Kane sur ce titre particulier. Alex Turner et Miles Kane s’amusent, se jouent de leurs influences, de leurs parcours actuels et se complètent toujours aussi bien. Leur amitié se ressent dans l’harmonie du combo et cela n’est pas donné à tout le monde de trouver son alter égo musical (dois-je rappeler le duo mythique blurien Damon Albarn / Graham Coxon pour vous expliquer ce que je veux dire ou non ? Non ? Bon, d’accord, je m’abstiens !).

Comme lors du précédent, leurs prestations scéniques sont à voir absolument. Ça frisonne bien aux premiers rangs et le charisme de Kane s’ajoute au côté rockeur-tête à claques que Turner (sur)joue à merveille dernièrement. Le Turner en question est capable de tout et surtout du meilleur. L’influence des derniers Arctic Monkeys (merci Josh Homme) l’habite toujours et son phrasé est toujours habilement mêlé à la voix rugissante et excitante de Kane…

Il émane de EVERYTHING YOU’VE COME TO EXPECT un raffinement, des orchestrations maîtrisés et un côté groove à la Womack. L’un des meilleurs titres est "Sweet Dreams, TN" qui lorgne sur Roy Orbison avec une touche du nord de l’Angleterre. A l’instar de THE AGE OF THE UNDERSTATEMENT, ces onze chansons ressemblent à une bande son d’un film dont il reste juste à trouver le réalisateur (appel aux candidatures ?) : L’affiche étant toute trouvée car cette sublime photo de Tina Turner est d’une sensualité illustrant parfaitement le ressenti de l’album.

En 2016, les productions s’enchaînent, et il va encore être difficile de détrôner le combo anglais des premiers places du podium (Gorillaz, si vous m’entendez, il faut le sortir maintenant cet album, Radiohead pointant son nez en mai !). En attendant, EVERYTHING YOU’VE COME TO EXPECT est bien tout ce que l’on s’attendait avec eux : le meilleur !

 

Tracklist :

  1. Aviation
  2. Miracle Aligner
  3. Dracula Teeth
  4. Everything  You’ve Come To Expect
  5. The Element Of Surprise
  6. Bad Habits
  7. Sweet Dreams, TN
  8. Used To Be My Girl
  9. She Does The Woods
  10. Pattern
  11. The Dream Synopsis

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