Deuxième album en 20 ans de carrière. Enfin, on se comprend. L'actrice qui chante à ses heures ses défauts. Un LP sous l'aile de Air et Jarvis Cocker, un autre sous la direction de Beck. Chronique.

Charlotte Gainsbourg

Deuxième album en 20 ans de carrière. Enfin, on se comprend. L’actrice qui chante à ses heures ses défauts. Un LP sous l’aile de Air et Jarvis Cocker, un autre sous la direction de Beck. Chronique.

 

Evidemment les esprits chagrins auront vite fait de déplorer le fait que, si elle n’avait pas ce nom là, aucune maison de disque ne se serait penché sur cette voix fragile et parfois dangereusement en équilibre sur la justesse. C’est un fait. D’autres se plairont à dire que cet album est surtout pour Beck un side project sans danger qui cartonnera sur le marché français et aura ce “je ne sais quoi” d’exotique propre à charmer le grand public US. Ce n’est pas faux non plus, mais faisons fi de ces considerations pour nous pencher un peu sur l’album en question plus que sur le buzz qui l’accompagne. Après tout a-t-on reproché à Bardot ses collaborations avec le père de la jeune fille dont il est ii question ? A-t-on reproché à Bardot de mener de front une brillante carrière cinématographique et quelques excursions rafraichissantes en territoire musical? Je ne pense pas. On a au contraire reconnu que la belle savait s’entourer et on a fredonné ses ritournelles sans plus se soucier de savoir qui était derrière tout çà.

 

Fragile

 

Certes le chant est fragile, c’est à la mode, demandez à notre petit président en chef, et les comparaisons ne manqueront sans doute pas avec une certaine Carla. Mais c’est peu dire qu’autour de cette voix réveuse, Beck a su tisser une toile mélancolico-apaisée avec force cordes et rythmes exotiques (rappelant souvent le trip-hop éthéré d’un Massive Attack) convocant tout son savoir faire en matière d’arrangement pour une partition presqu’indus-soft. Indus dites vous? genre Ministry meets Ramstein? euh… non non, indus-soft, la bande son d’une usine desafectée un matin d’automne étrangement chaud, noyée (l’usine) dans le coton et au fond de laquelle chante une jeune fille désincarnée. Alternant chant en anglais et en français d’un titre à l’autre. Comme sur le, étonnament, très gainsbourgien “Le Chat du Café des Artistes” et ses envolées mélodiques nelsoniennes, ou le beatlesien “Heaven Can Wait”, qui vient mettre un terme à l’impression d’écouter du Air qui plane depuis le début de l’album.

 

Combien pèse une chanson ? Voilà bien une question saugrenue mais que l’on ne peut s’empécher d’avoir en tête à l’écoute de “Vanities”. Le poids des larmes sur une plume sans doute, voilà qui est pour le moins tiré par les cheveux mais avec ses cordes très Craig Amstrong (Massive Attack, on y revient) difficile de ne pas y penser. L’album déroule ainsi paresseusement, entre le pop “Time Of The Assassins”, un Trick Pony franchement industriel, un Greenwich Mean Time sautillant à la Tings Tings, et milles autres trouvailles qui font que l’on ne s’ennuie jamais malgrè une première impression d’ensemble plutôt…soporifique.

About Author

Check Also

Saxon – Hell, Fire And Damnation

Si le samedi 29 juin 2024, Saxon se produira en tête d’affiche de la Mainstage 2 du Hellfest, alors il …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *