Emiliana Torrini

La chanteuse islandaise d’origine italienne présente son quatrième album (le sixième en comptant les sorties exclusivement islandaises). Sa musique variée regorge de belles mélodies, qui marquent des oscillations entre folk-accoustique et electro-trip hop. Comme une facettes des humeurs que l’on rencontre au coin de la vie, la pochette représente un faciès à deux visages, l’acceptation de ses contradictions propres.

Avec cet album sensuel et déchirant, Emiliana Torrini se définit comme une artisane qui cherche des sons. Sa voix est soutenue, présentant parfois une ressemblance avec Björk, avec qui elle partage aussi une certaine sauvagerie. TOOKAH, le nom de l’album est un mot qu’elle a inventé en improvisant. Elle le définit comme ce qui nous connecte avec chacun, être et chose. C'est la reconnaissance soudaine que vous sentez en ne faisant rien particulièrement, où tout est doucement parfait pour un instant. L’album comprend neuf titres : Emiliana Torrini produit peu mais bien. Une quête exigeante qu’elle explique : « quand je compose, j’ai des images en tête et si je n’arrive pas à les toucher, je sais que rien ne sonnera juste. »

Au fil des sons, on découvre une panoplie d’univers : la machine à danser "Speed of Dark", la déchirante "Blood Red", la bucolique "Home", la sexuelle "Fever Breaks", sommet de l’album où on la découvre capable d’expérimentations risquées et de pure animalité. Mais on entend aussi l’amère "Autumn Sun", la tribale "Animal Games". Chansons réunies dans un disque où extraversion et introspection, fragilité et agressivité se succèdent sans cesse sans l’ombre d’une incohérence. Comme l’exprime Emiliana Torrini elle-même : « je ne crois pas que les chansons de Tookah soient si différentes les unes des autres. Elles varient seulement du point de vue narratif. Est-ce que les histoires dont je parle sont réelles, racontées, écrites ou est-ce qu’elles ne sont arrivées que dans ma tête ? C’est ça la vraie question. » La réponse se peaufinera dans les méandres dans chaque cerveau à l’écoute. Car comme la musicienne le dit : « écrire de la musique est plus une question de feeling que de mots. Mettre des mots dessus, c’est réducteur. Quand je parle d’une chanson ou d’un disque, je vois des choses. Ça me rappelle un paysage ou un sentiment, et même si je te l’explique, je ne sais pas si tu vas voir la même chose que moi. »

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