Fiji

Paris Je T’Aime

Laissez-moi vous conter comment j’ai connu Fiji. C’était un dimanche pluvieux de septembre, pendant le festival Label Suisse, alors que je traînais à la cafétéria des studios de la Radio Suisse Romande. J’avais fait la bombe jusqu’à plus soif deux nuits de suite et j’étais saturé. Je laissais le temps passer lentement et à vrai dire j’étais plutôt d’humeur "capuccino – cosy – en – écoutant – des – contes – pour – enfants" (si, si, il y en avait !) que "bières – et – grosses – guitares". Vous voyez le tableau.

Et alors j’ai vu passer cette fille en robe de soirée à paillettes ultrasexy, glamour à mort, lui donnant un air très Paris-je-t’aime. Je la suivais des yeux sans pour autant arriver à m’arracher de mon siège, et elle s’est dirigée vers une petite scène que je pouvais apercevoir. Cela faisait donc une excellente raison de rester vissé à ma place.

Et j’ai entendu un tonerre robotique, de la disco sortie tout droit des Enfers, des sons graves qui faisaient trembler le tissu adipeux disgracieux que j’ai au-dessus de la ceinture et une voix qui m’invitait à recommencer tout ce que je m’étais juré ce matin de ne pas refaire avant longtemps.

Rock’n’roll Disco Sexyträsh

Là je me suis dit "Y a un truc qui se passe !" et j’ai soudain retrouvé la force de me lever… pour me rasseoir juste à côté de la scène. Encore quelques soundchecks, toujours ce même début : "Mesdames, Messieurs / Faites vos jeux / Rien ne va plus / La partie commence !" Derrière mes yeux vitreux, la curiosité…

"Je crois que c’est ok" a dit la fille en robe de soirée à paillettes ultrasexy. Je balance mon gobelet de capuccino cosy et machinalement je commande une bière. Et enfin, j’entends le titre du soundcheck, "Mesdames, Messieurs", en entier : oui, les jeux étaient faits, la partie pouvait durer des heures ! Les machines sont destructrices, la basse est tonitruante et la voix ne vous laisse aucun répit. Le trio est très à l’aise et se connaît visiblement très bien, tout semble si naturel mais peut-être est-ce calculé avec une précision d’horloger ? Ca assure en tout cas ! C’est intemporel, inhabituel, c’est la fête et si vous n’êtes pas là pour vivre cette expérience à 100 %, alors tirez-vous.

Un gars du label me dit que le groupe est chez lui. C’est sous la menace presque que je lui explique à quel point il me faut leur album. J’avais déjà tout mon plan en tête : faire un portrait complet de cette perle qu’est Fiji.

Une histoire simple

Simon Schüttel est professeur de piano. Il a un groupe avec son frère Menk qui s’appelle Smartship. Les deux font de la musique depuis environ douze ans quand l’une des élèves de Simon, Simone De-Lorenzi, lui dit "Voglio fare la musica. Are you with me ?". Nous sommes en 2003. Simon présente son élève à son frangin et le courant passe. Fiji est né. Simon s’occupera des claviers et machines, Menk fera vrombir sa basse et Simone insufflera la vie à ces sons puissants et dansants.

Deux ans après, le premier album du groupe, Rosy, est vendu à plus de 5’000 exemplaires lors d’une centaine de concerts. Fin 2004, Le Loup sortait outre-Sarine et réjouissait nos amis suisse-alémaniques. De ce côté-ci, nous avons dû patienter quatre mois de plus pour pouvoir ranger le précieux sésame dans notre discothèque, à côté du Black Cherry de Goldfrapp et d’un Blondie ou d’un Nouvelle Vague.


Lien vers l’interview de Fiji

Lien vers la chronique de Le Loup

www.fijitv.net

About Author

Check Also

22ème édition du Festival de la Paille à Métabief les 26, 27 et 28 juillet 2024

Le Festival De La Paille 2024 se déroulera les 26, 27 et 28 juillet prochain à Metabief. …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *