Même pas morts et déjà cultes ! Si une fois vous lisez sur une affiche que les Living Dead Boys vont jouer en ville, trouvez des armes, calfeutrez-vous chez vous et branchez votre radio sur la fréquence d’urgence…ou précipitez vous au jour et à l’heure dites au lieu indiqué sur l’annonce. Restez tard, très tard et attendez. N’ayez nulle crainte.

The Living Dead Boys à l’Usine/Kab

Dr. Foster :       “Every dead body that is not exterminated becomes one of them.
                            It gets up and kills. The people it kills…get up and kill…

                            Dawn of the Dead (1978), George A. Romero

Même pas morts et déjà cultes !
Si une fois vous lisez sur une affiche que les Living Dead Boys vont jouer en ville, trouvez des armes, calfeutrez-vous chez vous et branchez votre radio sur la fréquence d’urgence…ou précipitez vous au jour et à l’heure dites au lieu indiqué sur l’annonce.
Restez tard, très tard et attendez. N’ayez nulle crainte.

Illustrant parfaitement l’exergue de cet article, la musique des Living Dead Boys est de celles qui marquent à jamais, contagieuse et mortifère comme la morsure d’un mort-vivant.
Non seulement parce qu’ils transcendent aisément le cadre plutôt foutraque de l’avant-première au Kab de l’Usine du film « the Show » ce soir-là (« the Show » film de skateurs vertigineux de Tristan Zumbach/Cesar Prod, suivi d’un set de techno vrombissante -collectif D3). Non. Ce qu’on découvre soudainement avec effroi  alors que se mettent à résonner les cris de damnés droit sortis de  l’enfer Miltonien, ce sont les tourments définitifs que leur musique inflige à l’esprit.

Imaginez une foule de fans transis d’electro, plus habitués aux dancefloors qu’aux salles de concert rock, et lâchez-y trois prédateurs touchés par la grâce de la musique, cultivés et accomplis. Tandis qu’apparaissent tour à tour un Baron Samedi balèze, armé d’une basse et furax, portant chemise noire et combat boots, que le guitariste (venant visiblement d’être tué dans un accident de la route) titube sur la scène et qu’un dandy psychopathe caracole au micro, là ça devient soudain évident et la magie de leur musique fait le reste.

La maladie se répand. Le public rugit doucement et oscille au rythme de boucles electro inquiétantes et assassines. Soudain la basse se fâche, son propriétaire vous maudit du regard. Le guitariste se tord en de fabuleuses improvisations hard-rock…et l’air s’enflamme! Wouff ! La scène et la salle appartiennent désormais aux Living Dead Boys, tout le monde peut oublier ce qu’il a entendu et senti avant, car la danse macabre va commencer!

Et c’est parti pour une heure et demie de death-metal-electro inventive, racée et hypnotique. Avec des titres aussi cristallins que « she’s dead », « dead star », « dead army » ou « we are the living dead boys », la trinité impie constituée par Lagardere, Carnicero et Romainville (enfin…ce qu’il reste d’eux !)  déroule le menu alléchant des festivités de cimetière, offrant à l’auditeur sous le charme un avant-goût de l’au-delà. Alternant noirceur absolue et second degré bon enfant, le rock selon les Living Dead Boys prend très vite une tournure aussi extrême que volontaire, le concert devenant alors une occasion de joyeux foutoir suintant l’angoisse et provocateur. Et la froide fureur qui s’empare du public, fasciné par les possibilités intéressantes qu’offre la non-vie, témoigne ensuite du pouvoir  véritable de leur musique sur les vivants.

Alors si l’idée d’aller danser le sabbat avec les zombies ne vous fait pas peur, cette nuit-là pourrait bien être la dernière pour vous…mais quelle nuit!
 
Lien vers le portrait de Living Dead Boys
Lien vers l’interview de Living Dead Boys

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