Samedi 15 juillet, c?est tassé à l?entrée de notre tente et c'est en sueur, que nous nous réveillons en cette fin de matinée. Nous constatons alors que le phénomène inquiétant du réchauffement est aussi parfaitement d?actualité sur Planète G, de même que la force de gravité, bien présente en ces lieux hospitaliers. C?est ainsi, qu?on se réjouit d?avoir bien heureusement pensé à fermer le sas de notre capsule dortoir, car sinon c?est probablement à l?extérieur et quelques centaines de mètres en contrebas, que les épaves de nos corps éprouvés par la folle nuit passée se seraient sans doute échoués...

Gurten 2006 | Samedi

Samedi 15 juillet, c’est tassé à l’entrée de notre tente et c’est en sueur, que nous nous réveillons en cette fin de matinée. Nous constatons alors que le phénomène inquiétant du réchauffement est aussi parfaitement d’actualité sur Planète G, de même que la force de gravité, bien présente en ces lieux hospitaliers. C’est ainsi, qu’on se réjouit d’avoir bien heureusement pensé à fermer le sas de notre capsule dortoir, car sinon c’est probablement à l’extérieur et quelques centaines de mètres en contrebas, que les épaves de nos corps éprouvés par la folle nuit passée se seraient sans doute échoués…

Le décor de notre réalité de festivalier planté, un petit déjeuner avalé, plusieurs cafés consommés et nous voilà tout « retapé » pour une nouvelle journée au programme chargé. Nous voici donc lancé en direction de la Grande Scène, où dans une chaleur caniculaire, Flogging Molly, une formation américaine de sept chanteurs et musiciens, s’applique à faire danser un public déchaîné, ne dépassant guère la vingtaine. En effet, de jeunes crêtes et d’autres cheveux rockeux-pouilleux bousculent un peu et dans une ambiance bon-enfant, une audience principalement composée de new-baba de circonstance, aux pieds nus parfois et aux fripes colorées bien sûr! Tout ce petit monde sautille donc gaiement sur une musique folk-rock-punk, dont les sonorités irlandaises nous rappellent clairement que le chanteur Dave King est originaire de Dublin. La richesse musicale des multiples instruments (violon, accordéon, flûte, guitare, basse, cuillères, mandoline, banjo, percussions, etc.), la collaboration vivante et tonique des membres du groupe, une météo clémente et enfin un public frais et énergique sont autant d’élément qui font de ce concert réussi un agréable moment festif.
Dommage que tout cela ne se poursuive pas sous la tente de l’Eaststage avec Negramaro. Ce groupe rock italien ne convainc pas le public et il ne fait rien pour. La musique est désagréable, elle n’a rien d’original. C’est fade et sans goût. Après 20 minutes, la formation quitte la scène une première fois… quelques applaudissements les font revenir, pour un instant seulement. Mais cela n’a guère d’effet sur un public habitué à une qualité supérieure depuis le début du festival. En définitive, c’est un concert plat et vraiment décevant auquel nous venons malheureusement d’assister.
On tourne rapidement la page et on poursuit donc l’après-midi avec les Sportfreunde Stiller. Il s’agit d’un rock populaire allemand. Le public amassé devant le Mainstage semble bien les connaître, puisque la plupart de leurs titres sont repris en chœur. Force est de constater que tout le monde passe apparemment un vrai bon moment, probablement comme le public romand en passerai un avec Indochine. Cependant, la barrière de la langue, il faut bien le dire, nous est un peu difficile…
Vient ensuite, sous le couvert de l’Eaststage (un peu d’ombre n’est pas de refus…), le concert de Bela B Y Los Helmstedt. La foule est nombreuse et compacte, il semble que nous attendons là un autre groupe rock allemand de bonne réputation. Sur grand écran on peut voir arriver une bande de cowboys élégants en costumes noir… Voici BB et ses acolytes! Les festivaliers s’enthousiasment devant un show esthétique réussi façon rock’n’roll music-hall. Toutefois, leur musique sympathique nous laisse un peu sceptique… BB c’est Beau, c’est Bien, mais sans plus!

Enfin et soudain notre soirée prend une tournure inattendue avec Jamie Cullum. Ce jeune homme charmeur et charmant de 26 ans, dont la rumeur dit qu’il est l’un des prodiges du jazz contemporain, est un artiste complet. C’est un chanteur doué, un musicien exceptionnel : piano, guitare, percussion. Mais il est également un show man entraînant, amusant, voir même loufoque par moment. Jamie communique avec une aisance qu’on lui dirait innée. Il partage généreusement sa musique avec un public chaleureux qui l’accueille bras et oreilles ouverts, avec un plaisir plus que certain. Il enchaîne des morceaux jazz, dont d’excellentes reprises des classiques «Singing In The Rain» et «What a Difference The Day Made». Il pratique également le rock, avec notamment une magifique reprise de «Wind cries Mary» qui nous ferait presque croire à la résurrection de son auteur, compositeur et interprète : Jimmy Hendrix. Puis une session samba fait trembler la terre du Gurten, piétinée par des milliers de festivaliers heureux et conquis. Un moment de bonheur auditif. Même si à priori la spécialité de ce garçon brillant n’est pas tout à fait le rock, il vaut vraiment la peine d’assister à l’un de ses concerts sensationnels plutôt que d’écouter calmement chez soi son agréable dernier album Catching Tales.

Et finalement, pour nous assurer une fin de soirée en feu d’artifice après une journée torride, c’est au tour du brulant Billy Idol d’enflammer nos cœurs de rock et de feu et nos esprits de braise… C’est avec le poing dressé, un sourire en coin, coquin, malin et l’étincelle au fond des yeux, que le grandiose Billy a choisi de mettre le feu aux poudres… C’est une bombe… C’est l’explosion ! Magnifique, splendide, étonnante énergie pyrockthechnique dont nous fait preuve Billy Idol ce soir. Il est fougueux, on le sent heureux, on ne peut que constater son plaisir d’être là, de donner son spectacle, ou plus juste encore, de se donner en spectacle. Sa voix chaude et rauque nous interprète plusieurs titres de son dernier album Devil’s Playground, qui marque un retour réussi sur le devant de la scène rock internationale depuis sa sortie en mars 2005, après tout de même treize ans d’absence et de nombreuses péripéties rocambolesques. Bravo Billy, tu nous séduis, tu n’as rien perdu de tes belles années surtout pas tes abdos magnifiquement sculptés, dur comme du roc, excitant comme ton rock. En souvenir de ces années qui lui on fait connaître son succès et sa renommée, son tube «Rebel Yell» nous sera offert deux fois, avec cependant quelques variations électriques dans les riffs hallucinants de l’incroyable et délirant guitariste Steve Stevens. On aurait pu imaginer un Billy Idol dur, froid, hautain et distant, mais c’est tout le contraire. Billy c’est un homme généreux, attachant, et drôle. Nous avons, en effet, beaucoup rigolé et eu bien du fun dans le super concert de cette super star, qui réjouissons nous, n’a pas fini de briller !

Photos par Yasmin Saegesser (Flogging Molly et Sportfreunde Stiller) et ©Dominique Hess (Jamie Cullum et Billy Idol)

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