Nouvelle chronique pour votre webzine préféré: Déchronologie, ou un retour en arrière sur des albums manqués, cachés ou sous-estimés. Pour commencer, The Sleepy Jackson.

The Sleepy Jackson

The Sleepy Jackson: comme un air de déjà vu. Ou plutôt Empire Of The Sun: comme un air de déjà vu. Oui, l’un va dans l’autre. Et c’est tant mieux pour ce duo: le succès leur a enfin tendu les bras. Retour sur leur premier album alors sous le patronyme des Sleepy Jackson.

Il y a des albums, dont on se dit que leur créateur ont été comme touchés par la grâce. C’est le cas de ce premier opus de The Sleepy Jackson. Groupe australien, formé autour de son leader/compositeur Luke Steele, LOVERS (2003) est une pépite pop de 44 minutes, dont aucun titre ne semble plus faible qu’un autre. Dès le premier, “Good Dancers”,  boucle aérienne autour de trois phrases chantées en voix de tête, la magie opère. Ca dure 4 minutes, mais on en reprendrait volontiers 15 de plus…  Le second titre sonne plus punk/rock, tempo rapide et phrasé à la Johnny Rotten, mais c’est  le son pop qui domine cet album, à l’instar de cette merveille “This Day”, où ressurgit le fantôme de Brian Wilson. Elégance des arrangements, des chœurs, velouté des guitares acoustiques, petites touches de piano… Chaque chanson a son petit riff vocal… nan nan nan nan, ou la la la la… que l’on imprime dès la première écoute, et qui ne vous quitte plus. Habile. Avec cette impression que pour Luke Steele et sa bande, tout semble facile, comme s’ils étaient tombés dedans en étant petits. Tantôt saupoudré de quelques gimmick électroniques, mais généralement acoustiques, les chansons s’enchaînent, parfois entrecoupés d’interludes courts, étranges, sur fond de piano bastringue. “Come To This” sonne Beatles, Harrison même, avec une guitare très « gently weeps », une merveille absolue, et “Miniskirt”, impeccable aussi avec ses accents country, comme le « Old dirt farmer » avec petit violon en prime. 

La voix de Luke Steele est certainement un des principaux atouts de ce disque – il assure tous les chœurs – la richesse des mélodies, la limpidité des arrangements font le reste. Comparés à Beck, sans doute pour cette manière de s’approprier le passé pour en faire du contemporain, The Sleepy Jackson ont réalisé un premier album quasi parfait, qui force le respect. Entre pop aérienne, électro et résurgence psychédélique, LOVERS est un disque qui adhère immédiatement aux tympans, et addictif. Une petite perle. 

Un bémol tout de même pour le livret, ou plutôt le feuillet intérieur, où s’entasse, sans espace, les textes et autres infos, illisibles, en caractères minuscules, franchement pénibles à décrypter.  Le second album de The Sleepy Jackson, PERSONNALITY, est sorti en 2006. En 2008, sous le nom Empire Of The Sun, ils connaîtront le succès que vous savez…

Chronique Empire of the Sun

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