Le rock, comme beaucoup d’autre musiques, peut se permettre de repousser toujours plus loin la limite et ainsi élargir son horizon. Pour cela, nous pouvons tous remercier Mike Patton, qui a réussi au fur et à mesure de ses groupes et projets à inventer de nouveaux genres musicaux.

Tomahawk

Le rock, comme beaucoup d’autre musiques, peut se permettre de repousser toujours plus loin la limite et ainsi élargir son horizon. Pour cela, nous pouvons tous remercier Mike Patton, qui a réussi au fur et à mesure de ses groupes et projets à inventer de nouveaux genres musicaux. Nous ne reviendrons pas sur la carrière de Faith no more ou sur les projets assez étonnants comme Fantomas ou Mr Bungle, mais nous allons cette fois se pencher sur le troisième album de Tomahawk. Et une fois de plus, nous irons très loin.
Tout d’abord, bien que Mike Patton soit à la base de cette formation, il n’est pas tout seul. Le groupe a été fondé avec Duane Denison à la guitare (ex Jesus Lizard). Par la suite, ils ont recruté Jon Stainer (ex Helmet) et Kevin Rutmanis (The Melvins). Tout ce beau monde a sorti déjà deux albums avec Tomahawk en 2001 et 2003. Pour ce troisième opus, Tomahawk est un trio, puisque nous n’avons pas de nouvelles de Rutmanis.

Anonymous est clairement destiné aux fans de Patton & Co qui sont prêts à suivre le trio dans les trips les plus dingues que l’on puisse imaginer. On peut aussi avertir tous les anthropologues mélomanes spécialisés dans la culture amérindienne qu’ils y retrouveront aussi leur compte. Car oui, cher lecteur, ce disque est composé en grande partie de musiques et d’atmosphères amérindiennes. Les grosses guitares sont peu présentes, des chœurs accompagnent la voix, des samples et sons en tout genre créent une ambiance particulière.  Le tout commence avec une intro de plus de trois minutes. Un orage comme toile de fond, des choeurs et des sons qui nous mettent tout de suite dans une ambiance particulière.
"Mescal Rite I" nous montre comment Mike Patton est devenu un chaman. On le voit presque danser en rond lorsqu’il chante sans relâche les phrases qu’il répète en boucle. On entre dans la cérémonie avec "Ghost Dance". Après quelques incantations, on plonge dans un merveilleux break de percussions. Quelques guitares apparaissent sur "Red Fox", Patton prend sa voix aigüe, la guimbarde se mélange aux samples, la pluie s’en mêle, bref un tout assez incroyable. Sur "Cradle Song", Patton chante pour la première fois autre chose que des chants indiens, l’ambiance est très sombre, la voix ténébreuse et la pluie ne cesse de tomber. Tout au long du disque, nous naviguons entre chants traditionnels, délires pattoniens, danses autour du feu et quelques passages rock, tout de même. On trouve même des passages tranchants, voire agressifs sur "Sun Dance" qui alternent avec les chœurs.

Comme souvent avec Patton on peut parler de concept-album. Une fois de plus, on découvre un peu plus son génie et sa folie. La réalisation est irréprochable, on plonge véritablement dans l’univers proposé. Cependant cet album est peut-être élitiste car il ne s’adresse pas à n’importe qui. Les fans s’y retrouveront à n’en pas douter.

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