Quelques heures avant d’'attaquer le dernier concert du Kilbi, –17ème du nom - rencontre avec Simone Pace, le batteur du trio new-yorkais Blonde Redhead.

Blonde Redhead

Quels sont les réactions du public envers votre nouvel album 23 ?
Je pense que certaines personnes ne savent pas se positionner par rapport à ces nouvelles chansons, mais généralement les réactions sont positives.

Quel est la signification de 23 ?
Le titre est juste le numéro de l’appartement de Kazu et d’Amadeo (la chanteuse et son mari, qui n’est autre que  le guitariste jumeau de Simone), et c’est également le chiffre fétiche de Kazu.

Quel est le thème principal de l’album ?
Nous n’avons pas développé de thème principal. Quand nous l’écrivions, nous avions un but à atteindre, celui d’avoir un album plus direct et plus simple, pas trop compliqué, d’avoir un peu plus de chansons puissantes. Je pense que c’était l’idée principale lorsque l’on écrivait les chansons. Les paroles n’ont pas vraiment de thème principal, d’ailleurs on n’en a jamais eu, peu importe de quoi elles parlent.

Dans cet album on ressent un aspect un peu plus atmosphérique, plus rêveur que Misery Is A Butterfly
Je pense que Misery était aussi atmosphérique, mais très différemment. 23 a peut-être une profondeur différente dans la musique, il est peut être plus vaporeux, il y a beaucoup de différents sons de claviers, plus de nappes. Lorsque nous l’avons mixé, nous avons attaché beaucoup d’importance à l’atmosphère du disque. Alan Moulder, qui a mixé trois chansons de l’album, avait sa propre vision de notre musique, donc il a joué beaucoup avec cet aspect. Nous avons mixé sept chansons avec Rich Costey, qui utilise beaucoup de reverb’ très différentes. Nous avons aussi utilisé une vieille console, et nous réenregistrions des parties en passant par celle-ci, juste pour garder une profondeur pour l’album. Avant le mixage, tout était très rugueux. Nous voulions vraiment une nouvelle personne au mixage, quelqu’un qui ne nous connaissait pas, pour pouvoir donner des idées avec un regard neuf, un regard extérieur. Nous avons eu de la chance, parce qu’Alan Moulder et Rich Costey sont des personnes que ne apprécions énormément pour leurs différents travaux.

D’une manière générale, comment fonctionne le groupe ?
Généralement, Amadeo amène une ébauche d’harmonies et depuis là on construit. Mais chaque chanson est différente. Nous avons une façon très naturelle de composer, très immédiate. On peut vite commencer à réfléchir, mais en même temps, cela nous prend beaucoup de temps pour être sûr de quelque chose. On prend du temps pour écrire le nombre exact de chansons dont on a besoin pour l’album, ni plus ni moins.

Vous préférez tourner ou être en studio ?
Enregistrer c’est bien. Lorsque tu es dans un studio du matin au soir, le temps passe d’une manière très bizarre, le temps vole, il passe trop vite. C’est un peu effrayant de voir des gens qui travaillent tout le temps en studio. Parfois juste une idée peut te prendre un jour entier. C’est bien de le faire, car tu ne penses qu’à la musique, tu es vraiment enfoui dans le processus, tu es immergé. Les tournées, c’est génial parce que tu peux exprimer ce que tu ne peux pas en studio, il y a aussi la relation avec le public. Un aspect intéressant est de voir comment les chansons évoluent sur scène, se font et se défont. C’est un peu similaire au travail de studio, mais en même temps c’est très différent et éloigné.


Avec quels groupes vous sentez-vous proche ?

Interpol, TV On The Radio et Arcade Fire. Nous avons beaucoup de respect pour ces groupes, ils font quelques choses de différent, ils sont très sérieux et sont surtout passionnés. Ils comprennent ce que sont de bons morceaux. Nous écoutons les disques de ces groupes, eux écoutent les nôtres, nous faisons des concerts ensemble. Ce n’est pas une famille, c’est plus que ça, il y a de l’admiration, ce que tu n’as pas forcément pour ta famille

On vous compare souvent à Sonic Youth, quel votre sentiment par rapport à cela ?
Ils nous ont clairement influencés, mais ça fait vraiment longtemps. Nous les admirons, nous avons énormément de respect pour eux et pour ce qu’ils ont accompli. Les gens ont tendance à toujours tout comparer. Si un journaliste écrit que nous écrivons des chansons à la Sonic Youth, alors le prochain type dira qu’on écrit des chansons à la Sonic Youth.

Est-ce que votre ville, New York City, vous donne de l’inspiration pour votre musique, à cause de son atmosphère très spéciale ?
Ce n’est pas une place où je resterais longtemps, mais actuellement je ne peux aller nulle part d’autre, c’est une ville intense, exhaustive, tu peux toujours trouver quelque chose. Si tu recherche de l’art, de la musique, de l’inspiration, New York est la ville parfaite pour cela. On a pensé à partir, mais on est effrayé d’arriver dans un lieu ou il n’y a rien de tout ça, on a peur.

Quel est l’influence de Serge Gainsbourg pour vous ? Vous aviez notamment fait une reprise.
Kazu est vraiment une fanatique de Serge Gainsbourg. Elle a tout ses films, ses disques, je l’aime aussi énormément. Sa musique est unique, tu ne pourras jamais la copier. Tu peux seulement exhorter son feeling qui est vraiment très spécifique.

Et la musique Italienne ?
Il y a quelque chose en nous, cette harmonie et cette mélancolie, des idées qui restent en nous encore aujourd’hui.

Des projets futurs ?
Tourner et ensuite beaucoup travailler. Enfin, quand nous nous arrêtons entre les tournées, nous faisons vraiment quelque chose hors de la musique, pour souffler un peu.

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