Les premières rencontres sont toujours particulières. Surtout lorsqu'elles se sont fait attendre. Ce fut le cas pour les Black Keys. Leur venue au Paradiso d'Amsterdam fut grande, c'est certain. Sans anthologie, les deux compères d'Akron auront toutefois su mettre un public à genou.

The Black Keys

REVIEW Les premières rencontres sont toujours particulières. Surtout lorsqu’elles se sont fait attendre. Ce fut le cas pour les Black Keys. Leur venue au Paradiso d’Amsterdam fut grande, c’est certain. Sans anthologie, les deux compères d’Akron auront toutefois su mettre un public à genou.

 

Dégomme, country, blues



Le set est explosif, l’entrée en matière est fantastiquement à la hauteur des attentes. “Girl Is On My Mind” et “10 A.M Automatic”, premiers titres, font chavirer la foule ; des trentenaires pour la plupart. Dan Auerbach, alias MacFuzz, ne se fera pas attendre pour cracher ses décibels. Le tout est engagé avec humilité et classe, rien à dire. Pat et Dan sont au rendez-vous et en grande forme. Le set progresse en écumant les succès des albums THE BIG COME UP, THICKFREAKNESS et RUBBER FACTORY. Trois mots : dégomme, country, blues.
Pourtant la roue tournera, avec l’entrée sur scène d’un organiste ainsi que d’un bassiste (musiciens auxiliaires sur les albums ATTACK & RELEASE et BROTHERS). Leur arrivée tant musicale que scénique changera radicalement la donne. C’est dès lors, les titres des deux derniers albums qui retentissent. L’animosité quitte alors la scène et laisse place à une dynamique moins exaltée. On dira tout au plus que les “I Got Mine”, “So He Won’t Break”, “Same Old Thing” ou les nouveaux “Everlasting Light” ou “Tighten Up” feront plaisir, sans plus. La perte de vitesse ne rend d’ailleurs point le public insensible.
Le concert connaîtra cependant un nouvel électrochoc. Vers les 45 minutes, les deux auxiliaires disparaissent. Et d’un seul coup, les compères, qui étaient devenu plus mous, sursautent. “Your Touch” vient comme une gifle au visage de ceux qui croyaient que le meilleur était derrière. “Strange Times” enfonce le clou. Le temps de deux trois titres, le lo-fi fait un retour tonitruant.
A noter que – à l’image du concert tout entier – les titres à deux sont colorés country blues, synonymes des Black Keys du Début. Cela plaît indéniablement, mais toujours est-il que l’on n’aurait pas craché sur les titres plus Rock’n’Roll de MAGIC POTION, “Just Got To Be” par exemple. On leur fait confiance dans tous les cas.
Malheureusement encore, l’organiste et le bassiste réapparaîtront par moment, lors du rappel notamment. Cela restera anecdotique puisque le public montrera bien sa préférence pour le seul duo batterie-guitare.

Classe, modestes et vrais

N’oublions pas que les conditions sont de rêve. Une salle exceptionnelle, un son parfait.
Au delà de la prestation globale, et à mon avis, la fuzz aura été trop uniforme entre les mains de Dan. Certes Monsieur est Docteur en la matière ; larsens, crissements, grain, puissance, le rendu est digne de sa réputation, mais j’ai quelque peu regretté le manque d’évolution du son de la guitare au sein même du concert. Cela reste toutefois un détail. En ce qui concerne les titres d’ATTACK & RELEASE, la surprise est de constater l’absence des titres comme “Psychotic Girl” ou “Oceans & Streams”, rien de dramatique évidemment, si ce n’est que ces deux titres auraient probablement justifié la présence et amené les deux musiciens auxiliaires au premier plan.
Le tout aura été très bon et d’une durée agréable. Ils auront su maîtriser l’audience du début jusqu’à la fin. Classe, modestes et vrais. Un plaisir donc. Les Black Keys, un duo à la hauteur.

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