Chew Lips, trio londonien, est le nouveau poulain du label parisien Kitsuné. En général, chacun sait ce que cela signifie : la branchitude absolue est assurée. Avec Chew Lips, il est surtout question de revivalisme sans concessions. Que ce soit sur l’album ou sur scène, les années 80 font leur retour en beauté. Car oui, il y avait du bon dans ces années-là. Tigs (chanteuse) et James (guitariste) répondaient à nos questions avant leur passage au Montreux Jazz Café, mi-juillet.

Chew Lips

INTERVIEW Chew Lips, trio londonien, est le nouveau poulain du label
parisien Believe. Où il est surtout question de
revivalisme sans concessions. Que ce soit sur l’album ou sur scène, les années
80 font leur retour en beauté. Car oui, il y avait du bon dans ces années-là.
Tigs (chanteuse) et James (guitariste) répondaient à nos questions avant leur
passage au Montreux Jazz Café, mi-juillet.


” Même
Lady Gaga est électro-pop “


Lords of Rock : Cela vous fait quoi de jouer à Montreux
ce soir (ndlr. lors du festival)? Connaissiez-vous ce festival avant de venir ?

James : Bien sûr ! Tout le monde le connaît !
Il est vrai que personne ne pense qu’un groupe comme nous pourrait y jouer.
C’est très associé au jazz.

Tigs : Les musiciens le comprennent.

Lords of Rock : Votre premier album UNICORN est plein de contrastes : mélancolique mais très
dansant aussi. Que vouliez-vous montrer par ces différents aspects ?

Tigs : Je pense que nous ne voulions pas faire un album
avec un seul type de chansons. Par exemple des « party songs ». Ce
n’est pas vraiment la musique que nous apprécions. “Karen” et “Play Together” en sont mais nous varions dans la composition. Nous
voulions créer un ensemble cohérent du début à la fin. C’est pourquoi la
dynamique doit aussi être cohérente. On peut le voir comme une histoire. Le but
est de garder l’attention des auditeurs.

J’ai eu le sentiment de plus de
mélancolie que dans vos premiers singles “Solo” et “Stir it Up”…

Tigs et James : Oui !

Est-ce la raison pour laquelle ils ne
sont pas sur l’album ?

 Tigs : Non… Ils ne sont pas sur l’album car lorsqu’il
est sorti, ces titres avaient plus d’un an. Pour nous, ça ne semblait pas très
juste que les gens l’achètent avec d’aussi vieilles chansons. S’ils les
veulent, c’est facile de les trouver sur Internet.

Mais dans ce cas, vous n’avez pas opté
pour la sécurité car ces titres ont marché très fort…

 Tigs : Oui… Mais tu sais, à l’exception d’une review,
tout le monde s’est accordé pour dire que nous avions fait le bon choix. Un
choix courageux.

 James : En même temps, si nous les avions mis, les
critiques nous auraient reproché de nous reposer sur nos lauriers. Si on nous
parle de ces singles, c’est sans doute que la personne les possède et dans ce
cas il n’y a aucun intérêt à ce qu’ils se trouvent sur l’album. 

En parlant de critiques, NME vous a
classé comme « ones to follow » de 2010. De la pression ?

 Tigs : Ils nous ont beaucoup encouragé c’est vrai. Mais
de la pression non…

James : La pression ne vient que de moi…

Tigs : On n’écrit pas de la musique pour les autres ou
pour avoir de bonnes reviews. Néanmoins, lorsque tu travailles très dur sur un
projet, c’est super quand on te le reconnaît. C’est très difficile de trouver
l’intérêt d’un large public si une critique ne dit pas « ça c’est bien, tu
devrais l’acheter ». Donc, bien sûr, nous sommes reconnaissants.

Pour la production, vous avez travaillé
avec David Custom. Celui-ci a également produit Bat for Lashes récemment.
Comment s’est passé cette collaboration et comment l’avez-vous rencontré ?

 James : Il est simplement venu à l’un de nos concerts.
On l’a trouvé très bizarre.

Tigs : Oui, il est un peu effrayant à première vue. Il
dit m’avoir salué et que je l’aurais ignoré. Je n’ai aucun souvenir de
cela !

James : C’est sans doute vrai !

Tigs : Cette première rencontre n’était vraiment pas
parfaite.

 James : Ensuite, nous sommes allés déjeuner avec lui et
je me suis dit que je ne l’aimais pas. Nous avons quand même essayé
d’enregistrer une chanson et on a vraiment cru que ça ne fonctionnerait jamais.
De son côté aussi ! Il est allé voir le manager et lui a dit ne pas
pouvoir travailler avec nous. Néanmoins, le jour d’après, nous y sommes
retournés et ça c’est mieux passé. Puis, le troisième jour, tout malentendu
était presque entièrement dissipé.

 Tigs : Tu sais, c’est comme choisir l’école de ton
enfant ou quelque chose du genre. Tu as toutes ces chansons à enregistrer, tu
démarches plusieurs producteurs et, avec chacun, tu essaies sur une chanson.
Nous avons fait cela, avec plusieurs personnes. Parmi eux, David était
certainement le moins facile !

James : Oh oui !

Tigs : Mais à l’écoute du résultat, il n’y avait tout
simplement pas de doute !

 James : Plus artistique , plus intéressant…

 Tigs : Sincèrement, après avoir fait cette décision et
malgré ces problèmes du début, nous ne l’avons jamais regretté. Oh et James et
David sont devenus les meilleurs amis du monde !

 James : Oui, on s’entend très bien. On n’avait plus
l’impression de travailler ! C’était tellement facile. On regardait des
vidéos sur You Tube toute la journée. Quelque part vers 18h, on pensait à
manger un truc et après on se disait que l’on devrait peut-être travailler un
peu.

 Tigs : Et pourtant, en six semaines c’était bouclé.
Pourtant, nous étions rentrés en studio avec plus de soixante morceaux alors
que nous savions déjà que l’album en contiendrait dix !

Justement ! Vous êtes
incroyablement prolifiques. Vous avez aussi, selon mes sources, composé plus de
dix morceaux lors de votre première séance de répète. Peut-on s’attendre à un
nouvel album d’ores et déjà ? (Rires)

James : Oui, nous commençons à écrire le prochain.

 Tigs : Mais nous avons fait quatre ou cinq tournées
cette année. Deux à nous, une avec Delphic, une avec We are Scientists… C’était
génial ! Mais il est vrai que nous commençons à penser à ce deuxième
album… Par contre, en ce moment c’est la saison des festivals. Et, je ne sais
pas comment ça se passe dans le reste du monde, mais au Royaume-Uni tout
s’arrête ! Disons que c’est festivals tous les weekends et que nous
écrivons pendant la semaine.

Vous êtes classés comme un groupe
« électro-pop » ou « électro-rock ». J’ai le sentiment que
ce terme devient presque péjoratif…Tout et n’importe quoi y est inclus. Quel
est votre avis ?

 Tigs : Oui, ça devient ennuyeux ! Aujourd’hui même
Lady Gaga est électro-pop. Personnellement, je nous classifierais comme
« alternative pop » car c’est bel et bien de la pop.

 James : Quand on écoute notre album, avec tout ce côté
mélancolique, je n’y vois pas d’électro-pop. Il y a de l’électronique dedans
par contre mais je ne dirais pas de l’électro. Et de la pop, il y en a aussi.
Nous essayons d’écrire des chansons pop. Maintenant, le terme électro-rock
arrive aussi et c’est encore pire ! Tout y est bon à jeter !

 Tigs : Ouais, Pendulum est électro-rock ! (Rires)
Mais bon, on ne peut pas vraiment être ennuyés par ce genre de choses.

 James : Les gens ont besoin d’étiquettes.

 Tigs : S’ils aiment, c’est la seule chose qui compte.
Même s’ils ont envie d’appeler ça de l’électro-rock. Ce qui m’ennuie, c’est
d’être classé avec certaines choses dans lesquelles je ne me reconnais pas du
tout. Pour moi, ça ne correspond pas du tout. Pour les gens qui achètent cinq
albums par an, ils ne le voient peut-être pas comme ça et je peux comprendre
pourquoi pour eux, cela pourrait être similaire. C’est ok.

LIRE EGALEMENT:

https://www.lordsofrock.net/Chew-Lips-Unicorn-010

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