Sarah Eddy

Je vous l’avais promis lors de ma chronique des 15 ans d’Akoufene, nous reparlerons de Sarah Eddy, une chanteuse francophone de « variété française », bien que le terme puisse être réducteur et presque péjoratif. Car cette auteur-compositrice-interprète nous amène à chaque disque dans un univers qui lui est propre. Et cette fois, elle nous accueille à sa « Porte », la porte de son monde.

Musicalement, ce disque est à classer dans la bonne variété française, à comprendre la mise en musique d’un texte travaillé et réfléchi, avec une ligne mélodique (et non un riff de guitare comme dans le hard rock). Ce mode d’écriture est typique d’une chanteuse, et Sarah Eddy sait mettre en musique ses textes. Coté arrangements, on a l’impression devant certains accompagnements classiques (arpèges de guitares) d’être dans un accompagnement conventionnel. Pourtant, en se penchant un peu, les accompagnements sont variés, offrant une certaine subtilité aux chansons et donnant cette impression que chaque chanson est différente de la précédente. Certains titres empruntent plus à la folk, d’autres au jazz, d’autres au rock. Et toujours en accord avec le texte !

C’est sur le plan de ses textes que le disque se distingue le plus. La mauvaise variété française ne parle que d’amour d’une manière plate et convenue et l’on garde encore cette image kitch et erronée de ce genre musical. Ici, c’est loin d’être le cas. Le mot engagé ne correspond pas à ces textes (même si je n’ai aucun doute que Sarah Eddy nous gratifie d’une bonne mise en prose d’un sujet plus engagé), mais c’est plutôt des réflexions, des constatations sur des situations réalistes ou plus imaginaires. Les sujets sont vastes et variés, preuve d’une inspiration débordante. Parfois triste comme le « Poisson », parfois plus machiavélique comme « J’exorcise », parfois attachante comme dans « Rêver » ou tout simplement amoureuse dans « T’es beau », Sarah Eddy est un peu de tout ca, nous emmenant dans son univers à la fois mystérieux, qui peut être beau ou plus triste. Elle ouvre le disque avec une réflexion symbolique de « la Porte », puis abordant le thème des saisons (« Novembre, déjà »), ou de son inspiration avec « J’exorcise », qui aborde le coté libérateur de l’écriture.

Et c’est avec cette grande variété de styles, que ce soit sur les textes ou les arrangements musicaux que je vais conclure. Vous l’aurez compris, le disque ne manque pas d’inspirations ni de variations pour vous faire franchir cette porte vers l’univers de Sarah Eddy. Alors entrez, il n’y a que de la musique…

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