Tame Impala

Dans la foulée des Vines avec le grunge et plus récemment des Wolfmother pour ce qui est du stoner rock 70's, le pays du didgeridoo a donné naissance ces dernières années à de nombreux groupes qui se sont érigés en fers de lance de genres musicaux qu'on croyait éteint. Tame Impala et son Psyché Rock 60's font partie du lot. C'est peu dire alors que LONERISM, leur nouvel album, était attendu.

On sent très vite que le groupe de l'hyperactif Kevin Parker (à la fois à la composition, au chant, à la guitare et à la production) était impatient d'en découdre. Malheureusement il peine à confirmer l'excellent INNERSPEAKER, lequel mérite vraiment toutes les louanges qu'on a pu lui tresser. On se retrouve, avec ce nouvel enregistrement, face à un feu de cheminée alors qu'on s'attendait à celui du 1er Aout. C'est d'autant plus surprenant que la majorité des titres composés pour l'album l'ont été dans la foulée du premier. La faute peut être à un Kevin Parker omniprésent qui ne s'est entouré cette fois d'aucun ingénieur et qui a tout enregistré dans son home studio avant de finalement s'appuyer sur Dave Fridman (MGMT, The Flaming Lips, Clap Your Hands Say Yeah!) pour le mixage. La qualité des morceaux s'en ressent.

 

 

Cependant, même si certains titres déçoivent (Be Above It, Music To Walk Home By, Why Won't They Talk To Me?) en cela qu'ils n'offrent rien de vraiment nouveau, d'autres s'inscrivent dans la suite logique de l'excellent INNERSPEAKER. "Apocalypse Dreams" nous donne une certaine idée de ce à quoi les Beatles auraient pu ressembler s'ils étaient nées dans l'autre hémisphère, et "Feels Like We Only Go Backwards", avec son refrain lancinant qui ne nous quitte plus tout au long du morceau, rappelle, par certains cotés, leurs concitoyens des Vines. "Elephant" s'annonce comme LE « tube » du disque et ravira les puristes tout comme les aficionados des Canned Heat et de leur hymne "On The Road Again".

Le meilleur? Sur "Keep On Lying" où le quintette renoue avec l'inspiration de ses débuts. La voix lointaine de Parker s'éteint peu avant les 2 minutes pour laisser place à un solo de guitare qui n'en fini plus (ça tombe bien on en avait pas envie) et dans lequel viennent subtilement se fondre les envolées rêveuses d'un clavier en apesanteur. Surement le meilleur morceau de l'album, à écouter en sirotant un Spitz sur la Riviera. On appréciera aussi "Nothing That Has Happened So Far…" à la réverbe sur puissante et au final en apocalypse intersidérale, ainsi que "Sun's Coming Up", berceuse qui clôture calmement un ensemble qui manque portant de constance.
Enfin, comment ne pas parler de "Mind Mischief"  qui avec ses lignes de guitare nous renvoie à l'apogée du surf sixties et nous transporte presque jusqu'en Jamaïque, tant on flirt là avec des riffs proche du reggae. C'est LA bonne surprise du disque car on a, avec ce titre, une vraie prise de risque.

 

 

Du bon et du moins bon donc avec ce nouvel opus de Tame Impala qui nous laisse un peu sur notre faim, tant l'attente au départ était grande. On est loin des groupes références de la grande ère Psyché Rock (Cream, Pink Floyd, McCartney, Led Zep), et pas tout à fait au niveau des références modernes comme MGMT (pour lesquels Tame Implala avait ouvert lors de leur tournée US de 2010).

La bonne nouvelle? C'est que c'est un fantastique groupe de scène et qu'ils seront aux Docks de Lausanne le 27 octobre pour leur unique date en Suisse, et comme c'est en live que Mr. Parker & Co déploient complètement leurs ailes, on ne saurait que vous conseiller d'aller leur prêter l'oreille.

 

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