Tag Archives: Pascal Obispo

Aviv Geffen

J’ai découvert Aviv Geffen un beau soir de l’année 2008, alors qu’il assurait la première partie d’un merveilleux concert solo de Brett Anderson, ex-leader du groupe Suede. Il était monté sur scène habillé et maquillé en noir, simplement accompagné d’une guitare et d’un mec aux claviers et aux programmations. Au milieu de ses jolies chansons mélancoliques, il nous avait expliqué qu’il était un chanteur très connu chez lui en Israël, qu’il s’apprêtait à sortir son premier album en langue anglaise (les précédents étant enregistrés en hébreu), et que cet album serait carrément produit par Trévor Horn, l’homme derrière les Buggles, Art of Noise ou Frankie Goes To Hollywood entre autres choses. Ah et il nous avait un peu parlé de son enfance qui visiblement n’avait pas été de tout repos. Renseignements pris par la suite, Aviv Geffen est un peu plus qu’un « chanteur très connu » en Israël, il est carrément la star n°1 du rock là-bas où il vend plus de disques que Coldplay. Dans les années 90, il a refusé de faire son service militaire, ce qui est un acte très fort dans le contexte géopolitique de la région, et il est devenu une sorte d’apôtre de la paix. Bon, pour être honnête, il me faut avouer que les artistes dégoulinants de bons sentiments ne sont en général pas franchement ma tasse de thé. Il faut dire qu’en général, « bons sentiments » signifie « tous aux abris, un nouvel album de Cali » (ou Benabar, ou Vincent Delerm, ou Pascal Obispo, ou Manu Chao, ou Grand Corps Malade…). Mais Aviv Geffen n’entre pas vraiment dans cette catégorie d’artistes bobos/bien pensants/donneurs de leçons. Au-delà du thème de la paix qui revient ici et là, ses chansons parlent surtout d’amour impossible et destructeur, de haine de soi, de blessures d’enfance, de mort et de suicide.

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The Jayhawks

Tout au long de leur carrière (grosso modo 1987-2004), les Jayhawks ont été une incongruité totale. C’est ce qui a toujours fait à la fois leur charme (sur le plan artistique) et leur malheur (commercialement parlant). Mais il faut dire que débarquer fin 1992 (leur premier album, BLUE EARTH, paru en 89, était passé totalement inaperçu), au moment où l’Amérique toute entière pogotait au son de Nirvana, de Pearl Jam ou de Soundgarden, avec un album de country-folk-rock (HOLLYWOOD TOWN HALL) rempli de mélodies sublimes et d’harmonies gorgées de soleil n’était définitivement pas le moyen rêvé pour parvenir à vendre des disques chez l’Oncle Sam. Dommage…Les Jayhawks se sont formés au milieu des années 80 sous la forme d’un trio mené par un leader-songwriter-chanteur-guitariste nommé Mark Olson. Lors d’un de leurs tout premiers concerts, l’un des rares spectateurs présents dans la salle se présente à eux : il se nomme Gary Louris, il est lui-même aussi chanteur et guitariste. Le trio finit par l’engager en tant que quatrième membre. Le groupe ainsi constitué compose, tourne, enregistre un disque qu’il fait presser lui-même à quelques milliers d’exemplaires seulement (disque totalement introuvable aujourd’hui) et sort son premier vrai album, BLUE EARTH, en 89. Ce premier album propose une musique très folk, très country, très roots, encore très marquée par ses influences (Gram Parsons, Neil Young, The Byrds, etc) comme on peut le constater sur les deux extraits proposés sur cette compilation nommée MUSIC FROM THE NORTH COUNTRY (parmi lesquels « Two Angels » qui sera retravaillé sur l’album suivant).

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