Bon, alors, Clive Davis vient de sortir un nouvel album à moins que ce ne soit Carlos Santana ; je ne sais plus faire la différence à vrai dire entre le producteur buveur de sang et le guitariste… Disons-le tout de go, ce n’est pas un mauvais disque mais pour les vieux briscards que nous sommes, ça ne fait pas avancer le schmilblick. Si la couverture avait été jaune et noir, le disque ce serait appelé « Le rock pour les nuls » par Carlos Santana où comment faire découvrir les « plus grands riffs et solos de tous les temps » aux masses laborieuses qui n’ont jamais eu le temps d’écouter du rock ou aux ados pré-pubères Gagaïsés qui pense que Katy Perry fait du rock. La production est clairement orientée gros son pour séduire les ados et le niveau sonore est assez élevé pour ne pas être obligé de monter le potard du sonotone à onze. L’interprétation est-elle meilleure ? Non. Différente ? Heureusement.

Santana

REPRISES Lourde tâche que de chroniquer un album de reprises. Heureusement que notre chroniqueur de choc Anthony Oussin a décortiqué cet album de Santana et nous livre ici ses impressions. Alors Anthony? Qu’est-ce qu’il raconte le vieux Carlos?

Bon, alors, Clive Davis vient de sortir un nouvel album à moins que ce ne soit
Carlos Santana ; je ne sais plus faire la différence à vrai dire entre le
producteur buveur de sang et le guitariste… Disons-le tout de go, ce n’est
pas un mauvais disque mais pour les vieux briscards que nous sommes, ça ne
fait pas avancer le schmilblick. Si la couverture avait été jaune et noir, le
disque ce serait appelé « Le rock pour les nuls » par Carlos Santana où
comment faire découvrir les « plus grands riffs et solos de tous les temps »
aux masses laborieuses qui n’ont jamais eu le temps d’écouter du rock ou aux
ados pré-pubères Gagaïsés qui pense que Katy Perry fait du rock. La
production est clairement orientée gros son pour séduire les ados et le
niveau sonore est assez élevé pour ne pas être obligé de monter le potard
du sonotone à onze. L’interprétation est-elle meilleure ? Non. Différente ?
Heureusement.

Le rock pour les nuls par Carlos Santana

Zappons tout de suite l’appel du pied aux rappeurs et autres
adorateurs de Linkin’ Park, Limp Bizkit etc… fait avec la « relecture » de “Back in Black”
par Nas : nul et sans âme, du pur rap’n’rock bling-bling pour berlines
allemandes blanches et nacrées. Carlos entame l’aventure avec une reprise pur
sang avec un “Whole Lotta Love” où l’on peine à retrouver la voix de Chris Cornell,
mixée un peu en retrait, c’est dommage. La frappe de mule de Bonham manque aussi mais
bon. “Can’t You Hear Me Knocking” était déjà un titre Santanien façon Stones
donc la reprise s’imposait. Le guitariste rentre parfaitement dans les bottes
de Mick Taylor lors du solo soutenu par une rythmique tout en souplesse. On
passera sur le chant… Rob Thomas effectue du bon boulot sur “Sunshine Of Your Love”, Santana délivrant une version acérée qui plaira sans aucun doute aux
adorateurs de Guitar Hero. Le cas “While My Guitar” est particulier. Premier single
extrait de l’album, la reprise d’Harrison ne pouvait que s’attirer les
foudres des fans de l’ange mystérieux. La version est clairement mainstream
incluant la présence de Yo-Yo Ma ( violoncelliste officiel de la Maison Blanche ou presque… ) et India Arie qui a trop vouloir rendre hommage
ou prendre des gants, donne une interprétation un peu trop molle tendance
somnifère. L’intro hispanique apporte une touche différente et typiquement made in
Santana. Le solo est quant à lui quasi religieux et l’on sent que le
guitariste a tenté de ne pas faire d’impair. Bien sur cela ne vaudra jamais
le solo de Prince lors de son introduction au Rock’n’Roll Hall of Fame qui
reprena ce titre mais celui de Carlos demeure magique. La version de “Photograph”
n’apporte pas grand-chose de plus à l’originale, idem pour “Dance The Night
Away” et “Riders On The Storm” est un peu trop nébuleuse malgré la présence de
Ray Manzarek. “Bang A Gong” n’a jamais été un de mes morceaux favoris et là
non plus, j’accroche pas. Que dire de “Smoke On The Watter”? Je l’attendais plus que
n’importe qu’elle autre forcément et l’esprit de la chanson est respecté. Surtout que Santana ne défigure pas la base du solo de Blackmore mais le fait
évoluer à sa façon
en ajoutant son feeling avec un grain de guitare saturé et aérien à la
fois. L’interprétation est proche du Deep Purple Tribute – BLACK NIGHT
ACCORDING TO NY CITY paru en 94 avec Stevie Salas, TM Stevens, Joe Lynn Turner
etc… Basse gonflée, riff lourd, ajout de percussions et Jacoby Shaddix (
Papa’s Roach ) a certes un filet de voix un peu fluet par rapport au grand Ian
mais respecte le chant en y ajoutant sa touche perso. Très bonne version tout
comme “Little Wing” avec l’inamovible Joe Cocker. Reprise tranquille où Carlos
Santana la joue humble vis-à-vis de son idole, le chant de Cocker se prêtant
naturellement à l’aspect religieux que ce titre à désormais pris depuis le
décès d’Hendrix. Enfin “I Ain’t Supersitious” du Jeff Beck Group rentre dans
les clous sans surprise. La version deluxe comprend deux titres bonus dont
“Fortunate Son” et “Under The Bridge” que je n’ai pas entendu.

Du bon et du moins
bon donc comme dans tout album de reprises. On sent le guitariste un peu plus
inspiré que d’habitude (pas difficile vu les derniers albums… ). Le fait de jouer des airs déjà écrits et connus de lui ( je doute quand même fort
qu’il connaissait “Photograph” ou “Dance The Night Away” avant l’enregistrement.
Comment monsieur Davis ? Je me tais ? D’accord… ) lui ont sans doute donner
l’envie de se bouger quelque peu. Oui c’est un album de commande, oui Clive
Davis est clairement le Jean-Claude Camus de Santana mais voilà, s’il existe
une seule et infime chance que Carlos Santana refasse un jour de la musique et
non pas de la soupe ( il en fait réellement d’ailleurs avec sa chaine de
restaurant Maria Maria, pfffff…) comme il en fait depuis SUPERNTURAL, cela
passera peut-être par le biais de tels projets et rencontres mais pour cela, il
faudra chercher dans les vieux pots et surtout changer de producteur.

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