Miles Kane

La première et incontestable impression qui ressort de COLOR OF THE TRAP est la voix de Miles Kane. Que ce soit lors d’une ballade (Colour of the Trap, qui donne littéralement envie de rester immobile et rêvasser) ou sur du plus lourd, type garage/blues (Inhaler, par ailleurs l’un des meilleurs titres de l’album), Miles Kane se glisse dans tous les styles avec brio. Le son se fait rock (Come Closer) excellent titre d’ouverture ou très crooner (Take the Night From Me) et on se met à se demander s’il ne va pas, enfin, choisir entre les deux… Car, les titres s’enchaînent, avec puissance et une bonne production, on capte tout de suite la patte de son acolyte, Alex Turner, sur certains titres, dont l’excellent "Counting Down the Days", très lyrique, très The Last Shadow Puppets, très « surf » ; ou le toucher de Gallagher (malheureusement sur un des titres sans grande originalité, My Fantasy) mais la multitude de références étouffe un peu l’ensemble.

"Telepathy" et "Happenstance", toutes deux co-écrites avec Turner donc, n’apportent, par exemple, rien de plus à l’ambiance de l’album. "Telepathy" ne serait pas mauvaise (très bon solo final), mais il manque quelque chose pour susciter l’intérêt à l’écoute… Quant à "Happenstance", les paroles sont un peu trop faibles malgré le tempo rock et la présence de la jolie Clémence Poésy (morceau, par ailleurs, meilleur en live). Cela est fort dommage.

 

 

Heureusement, "Inhaler", "Better Left Invisible" et "Kingcrawler" (produit par Carey, ça s’entend !) haussent le niveau. Le premier est une boule d’énergie…. Cela oscille entre le rock, le blues et un son garage, divin à souhait. "Better Left Invisible" (avec la papatte de Dan the Automator) est puissant et « rockement » original. L’introduction frôle la perfection. Quant à "Kingcrawler", le côté tribal est un peu surprenant mais suffisamment envoûtant. Mais alors, que dire de "Quicksand", un véritable bijou pop, très 60’s, avec l’appui magnifique de la voix magique de la belle Corrine Bailey Rae en back vocal.

 

Oublier le ventre mou

 

En définitive, Miles Kane profite de la présence talentueuse de son copain Turner pour produire un bel opus, un brin inégal mais pleins de peps et qui donne envie de sourire (ce qui n’a pas si courant ces derniers temps !). Sa voix possède ce petit atout en plus qui fait que mêmes les moins bonnes chansons passent à la longue… En effet, il est tout à fait souhaitable d’écouter cet album deux fois avant de réellement apprécier l’ensemble des morceaux. Son choix dans le positionnement des chansons est malin. Mettre "Come Closer", "Rearrange" et "My Fantasy" en ouverture fait oublier le ventre mou (Take the night from me) pour finir par un morceau qui laisse une sacrée marge au petit gars qui a né à quelques kilomètres de Liverpool (qui en a l’intonation émouvante pour moi).

L’album ne révolutionnera pas la production de l’année mais il y a fort à parier qu’il figurera quand même la liste des CDs que vous aurez laissés, le plus longtemps, sur votre platine ! Il ne reste plus qu’à attendre un nouvel opus qui devra cette fois-ci trancher dans le style de musique que Miles Kane entend nous plonger.

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