Meshuggah est (in)Immutable

TRASH METAL – Meshuggah produit peu mais de la qualité. Carré comme un emballage Ikea, les suédois ont réalisé 3 albums en 10 ans. Pas de quoi s’inquiéter. Comme à l’accoutumée depuis ces dernières années, ce nouveau méfait est conséquent. En effet l’album accuse 67 longues minutes d’agonie. Un long et pénible lamento schizophrénique à l’intérieur duquel la combo brasse une bien angoissante noirceur.

Immutable est à la fois la synthèse des excellents Koloss et The Violent Sleep of Reason tout en osant réintégrer le côté glacial des débuts, je veux bien sur parler de Chaosphere. 

Le fameux côté jazzy n’est plus de la partie. Tout comme la vélocité qui fit les belles heures de l’incroyable Tomas Haake. Toutefois, comme il convient parfois de le souligner le jazz ne doit abuser personne dans son essence. En vérité c’est avant tout une musique froide avant d’être une musique d’avant garde. Si c’es ce critère qui est retenu pour évoquer le jazz dans le metal alors ce disque conserve une trame définitivement jazz. 

L’album s’ouvre avec le très lourd « Broken Cog » et son riff répétitif parsemé de sons aigus lancinants et ce chant très maitrisé dans son genre. La messe est dite. L’album sera lent. Une lente et angoissante agonie d’une lourdeur menaçante. 

Il faudra attendre « God He Sees In Mirrors » pour que le propos s’accélère si j’ose dire. La batterie s’allège mais la guitare, elle, demeure hypnotique en prenant soin de plonger l’auditeur dans des répétitions qui ne participent pas à l’accessibilité de ce nouvel album. Les notes de guitares suraigus et métalliques qui ponctuent la fin de ce morceau, loin d’apporter de l’oxygène au propos, plongent un peu plus l’auditeur dans un chaos sonore ainsi que dans la tourmente. 

Meshuggah se répète c’est une évidence mais la formule fonctionne.

Une question se pose toutefois : comment écouter un album de Meshuggah? La réponse est simple : d’une seule et unique écoute. Ne cherchez pas tellement à distinguer des morceaux. Point de refrains ici. Ecoutez simplement.

Une étrange interlude « The move Below » placée au milieu de l’album permet de respirer quelques instants. Mais ne vous y trompez pas, ce qui est concédé à l’auditeur est repris à la vitesse de l’éclair. « Kaleidoscope » et « Armies of the Preposterous » épuiserons vos dernières forces et même si ce dernier voit poindre de la double grosse caisse c’est pour mieux écraser tout sur son passage.

L’album se clot sur un dispensable « Past Tense ».

Que penser d’un album de Meshuggah auquel n’a pas participé la tête pensante Fredrik Thordendal ? Je laisse la réponse à votre sagacité. 

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