Hellfest Part 2 – bilan du samedi 25 juin

4 jours 4 reviews. À l’aube du 3ème jour il est temps de dire merci à Quechua! D’ailleurs, l’enseigne devrait sérieusement songer à investir au Hellfest étant donné le nombre d’objet estampillé de la marque que je croise ici et là. Je me demande souvent si on ne pourrait pas inscrire le festival comme sport olympique car il faut le dire : c’est devenu physique. Certains ont déjà le genou à terre. Il y a peu de monde sur le festival avant 12h00 mais cela ne va pas durer. Chronique de cette grosse journée

(report et photos : Emmanuel)

Samedi 25 juin 

Je suis ex-plo-sé il n’y a pas d’autre mot! Troisième jour et non pas des moindres. Que cela doit dit! La gigantesque côte de boeuf qui m’attend en guise de « brunch » et ce monstrueux Jack Coca feront leur office. Me voilà donc préparé à affronter cette belle journée. Qu’on se le dise : ce samedi est placé sous le signe d’un gros soleil bien lourd et pas un brin de vent! 

Revenons sur cette édition. En 2022 on a un Hellfest à 70 000 festivaliers. Qu’il est loin le Furyfest. La population du Hellfest a beau avoir changé comme le disent certains, musicalement le festival est devenu énorme. ENO-RME. Où donner de la tête? Pour une personne qui n’est pas préparée cela peut devenir complexe. Un conseil et pas des moindres : utilisez l’appli Hellfest sur votre smartphone et préparez votre running order avec, si possible, des choix alternatifs. Personnellement, je mets un point d’honneur à commencer et finir l’intégralité d’un concert. Toutefois, il m’arrive de devoir changer mes plans (et pas seulement pour aller prendre l’apéro avec quelques soiffards hein?!) et cela peut être utile de savoir s’orienter vers un plan B. J’y reviendrai.

Une question qui m’a taraudé tout au long de ces quatre jours, comment diable le festoche parvient-il à avoir un son pareil sur les Mainstage sur une telle surface? Je peux affirmer que c’est de très loin le meilleur réglage en festival metal que j’ai entendu. Cela n’est pas toutefois pas toujours valable sous les tentes. Que vous soyez derrière, devant où sur le côté, le son est toujours impeccable, clair et précis. Les basses sont profondes, les médiums précis et le chant toujours bien devant même lorsque le chanteur est un peu à la ramasse.

L’organisation au niveau du sas d’entrée de la cathédrale est devenue bien fluide et on y circule tout-à-fait convenablement. Le seul problème reste l’évacuation des festivaliers le soir entre 1h00 et 2h30. 

Une autre question me taraude : comment va évoluer le Hellfest ces prochaines années sachant que la barre est désormais « stratosphériquement” haute? Je me réjouis de le découvrir.

La pluie d’hier soir en a calmé plus d’un! Je vois des gens autour de moi qui sont totalement rincés. Autre chose : le public a bien évolué. Beaucoup de jeunes et aussi beaucoup de marathoniens du Hellfest. Ces gens qui se précipitent comme des zombis de l’apocalypse et consomment beaucoup de musique dans un mouchoir de poche. Le résultat est sans appel : certains sont complètement cuits ce samedi en fin de matinée. 

My own private Alaska 

Les choses démarrent en douceur avec le post rock atmo des français de My own private Alaska. Accusant 15 ans d’existence et déjà plusieurs albums, le combo délivre des combos entêtantes. Composé de deux claviers mélancoliques mais jamais triste, le véritable tour de force du groupe repose sur le fait de déplier ses compos sans guitares ni basses. À une époque où le metal se fait de plus en plus précis MOPA apporte sa pièce à l’édifice. Les compos évoque indéniablement plus un rock heavy chaloupé qu’un metal criant. Le chanteur passe, lui, de l’hostilité d’un Phil Anselmo à la douceur d’un Joey Belladone parfois même au cours d’une même chanson.

L’ensemble est très rondement rythmé et les sonorités aériennes donnent envie d’en entendre davantage et peut-être aussi dans des conditions plus “cosy”. Les festivaliers présents sont conquis. La bonne humeur et le plaisir des zicos sur scène sont contagieux. On repart de là avec le sourire et l’envie de se procurer leurs sons. Allez jeter une oreille si cela n’est pas déjà fait, vous pourrez gouter aux plaisir d’une musique envoutante et très maîtrisée.

Eluveitie 

La Suisse est dans la place! Le folk métal helvétique accuse désormais 20 ans au compteur. 20 ans déjà. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il s’en est passé des choses. Le côté acoustique traditionnel est désormais totalement intégré aux compos électriques très puissantes. Les dites compos sont devenues solides et oscillent efficacement entre d’incroyables riffs metals et esprit folklorique transporté grâce à des instruments traditionnels percutants. 

Il y a eu du changement de personnel au cours de ces années, pourtant le mélange entre chant féminin et les growls de Chrigel font toujours mouche. Je précise que ce dernier est un sacré multi instrumentiste : flûte irlandaise, cornemuse, mandoline notamment. Le niveau général de tout le combo est très élévé qu’on se le dise. Ça joue et qu’on ne s’y méprenne pas, ici pas de démonstration gratuite. 

« Rebirth » pose immédiatement le cadre avec son mélange irlando-métal! Un parfait mélange entre un In Flames et des instrumentistes folkloriques. Ce qui surprend c’est l’équilibre entre ce côté résolument moderne du son tranchant des guitares et les instruments folkloriques qui ne sont jamais en dessous du mix général. Ce morceau est à lui seul une très bonne synthèse de ce que proposent les Helvètes. La richesse et la diversité du combo s’est accrue avec le temps et désormais personne ne propose « ça ». C’est en écoutant attentivement « Havoc » ou encore « l’appel des montagnes » que je l’ai réalisé. Le public transpire abondamment sous le cagnard clissonnais qui a désormais fait un retour officiel et fracassant. Le public a le sourire, au moins autant que Chrigel qui évolue sur scène comme un poisson dans l’eau. Excellent Concert donc!

Myles kennedy 

Lorsque Myles arrive sur scène, le ton est donné : la sobriété. Pas d’excès. Pas d’effets de manches, pas de lumière, pas d’écrans. Batterie sur le côté derrière un plexy, quelques tapis sur scène, un peu comme si on était en répèt. Myles est un chouette type, Myles est beau, Myles est vraiment très sympa d’être là! Compo minimalistes, tout est en place, c’est parfait pour un milieu d’après midi. 

Le curriculum du bonhomme est sérieux. Pour rappel : Alter Bridge, Citizen Swing, collaborations avec divers artistes dont Slash, Disturbed. 

Ça serait peu de le dire mais les gens commencent à avoir chaud et à monter en température lorsque résonnent les premières notes de « Wake Me When It’s Over ». Cette voix au timbre si particulier qui peut monter haut dans les aigus et descendre bas dans les graves amène un vent de sérénité alors que le soleil nous tabasse le crâne depuis 12h00.

« Devil on the Wall » et ses relents country rock au texte si métaphorique annonce la couleur de ce qui suivra quelques instants plus tard : « You choose in time when you draw the devil in a wall ». La basse ronronne et lorsque retentissent les dernières notes de « Get Along » le dit bassiste lance sa basse comme un malpropre dans les airs à son roadie qui manque de la mettre par terre de peu. Un très beau set, tout en finesse et gracieux. Trop calme me disent mes voisins, qu’on se le dise, le repose sera de bien courte durée. Le monde qui se masse depuis près de 3h devant pour attendre les roses et les pistolets qui n’arriveront pas avant plusieurs heures commence à s’épaissir! Ça va être long, très long.

Airborne 

Quelle dinguerie! à Toutes les personnes qui n’ont jamais assisté à un concert d’Airborne un bon conseil : préparez-vous! Videz vos poches et buvez de l’eau fraiche un peu avant. C’est la première fois de ma vie que j’ai eu tous les niveaux au rouge. Ces types sont littéralement cinglés! Au dernier Hellfest nous avions eu le droit à un chanteur-alpiniste qui nous avait gratifié de ses talents. Il semblerait que la production ne permette désormais plus ce type d’acrobatie. Toutefois, le feu brule toujours dans la poitrine des australiens et le moins que l’on puisse c’est que la foule est en délire.

Alors que je suis au 4ème rang, « Ready to Rock » démarre sur les chapeaux de roues et prêt, visiblement, personne ne l’est. Alors que ça « stage dive » depuis près de 5 minutes à base de type de plus de 100 kilos, tout le monde semble attendre Guns and Roses depuis plusieurs heures massé sur le devant de la Mainstage. C’est carrément irrespirable. Devant moi, un pauvre hère se demande ce qu’il fait là, des gens sont évacués en escaladant littéralement sur le congénère, tandis que les frères O’Keeffe gesticulent comme des damnés, la tête littéralement prête à exploser. 

Même si Airbourne a toujours divisé dans la communauté métal force est de constater qu’ils sont autre chose que de simples clones d’ACDC comme le dit souvent la presse. Pour moi c’est autre chose notamment sur scène. Bien sur les gimmicks « metoool » sont assénés avec caricature, on gueule, on boit, on a l’air d’être totalement à côté de la plaque mais au final les australiens mettent le feu, c’est une évidence. 

On en remet une couche avec « Too much, Too young, Too fast » et c’est officiel, il n’y a plus d’air, le soleil est à plus de 30°c, impossible de bouger un orteil, la marée humaine est oppressante comme jamais. Votre serviteur est dans le rouge. Je tiens bon, je m’accroche comme je peux, la casquette Hellfest (R.I.P) chute au sol ainsi que les lunettes. Le sac à dos se la joue David Coperfield (merci aux Challengers d’avoir réussi à sauver mon précieux sac et tout mon équipement!) quand à moi je ne suis plus que l’ombre de moi-même alors que « Burnout the Nitro » voit Joel se servir d’indécentes rations de whisky coca (en gros une bouteille lui permet de remplir 5 gobelets de beer pong pour un ratio 4 de Sky pour 2 de coca…).

 Je me dis que c’est tous les soirs comme ça pour eux et que leur foie doit en prendre un sacré coup nom de de Zeus! Je parviens à m’extirper de ce bordel et à faire une jolie photo du gaillard sur les épaules de son roadie. De l’autre côté du pit, c’est le bordel, il n’y a pas d’autre mot. Les australiens mettent le feu, tout le monde est débordé. De mémoire de festivalier, rarement vu un truc pareil depuis Pantera il y a fort longtemps lorsque j’étais jeune et fringuant. 

« Runnin’ Wild » n’a jamais aussi bien porté son nom! Je suis presque soulagé d’entendre annoncé la fin de partie. Quelle dinguerie. Je vais pouvoir aller faire mes étirements car je suis en miette petite nature de 90 kilos que je suis!

Nightwish

A mesure que les années passent Floor gagne en précision. Le show était tout simplement énorme. Tant au niveau du son que de la mise en place scénique tout le monde a assuré. 

Gros concert de 15 titres où tous les « tubes » sont envoyés dans une bonne humeur extraordinaire. « Planet Hell » ; « Storytime » ; le fameux « Nemo » et son entêtant refrain. Du feu, du spectacle, une batterie gigantesque surmontée de gong drum (ce sont des espèces de grosses caisses qui se jouent comme des toms basses). Floor tient le public dans sa main et force est de constater que tout le monde ou presque connaît les paroles par coeur. 

Bien plus qu’un « groupe à chanteuse » les finnois se sont imposés et sont toujours là, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Au pays des contes de fée l’aventure de Nightwish se poursuit, les albums à succès, les tournées, la gloire, bref, celle qui devait remplacer Anette Olzon a bien fait de rester car désormais chaque mélodies, chaque riffs sonnent justes ce qui n’était pas forcément le cas de toutes leurs frontwomen. Sur scène on peut mieux s’imprégner du feeling résolument metal de l’affaire. 

Guns and roses

Ils sont là, ils étaient attendus par l’assistance. Guns and Roses font leur apparition pile à l’heure et c’est un Axl aminci et très souriant qui apparait sur scène. En voyant la prog’ j’ai quand même halluciné de voir que les californiens bénéficieraient de 2h30! Oui, vous avez bien lu, 2h30. Je ne vais pas m’en plaindre, c’est un des groupes que j’attendais le plus. Maintenant que penser du Guns version 2022? 

Disons-le d’entrée de jeu, le chant peut se trouver un peu à la masse selon qu’il est question de tirer sur les cordes vocales. Alors bien sur l’intégralité des tubes des 2 volets de Use Your Illusion est joué ce soir. Pour un total de 24 titres disons-le il fallait être un gros fan pour tenir le coup. C’est une première mais j’ai vu des gens se barrer pendant le concert ainsi qu’un public relativement « pépère » massé devant et très peu de gens au milieu de la fosse. Tout ça est très étonnant  lorsqu’on connait la réputation du combo et le nombre de gens qui attendaient ce concert.

Alors bien sur Axl porte toujours ces nombreux colliers en diamants et ses tiags en peau de serpent mais cette voix si caractéristiques est un peu à la peine notamment sur « Mr Brownstone » « Reckless Life » ou encore « Rocket Queen ». 

Cela me rappelle que tout le monde a vieilli. Oui nos héros deviennent vieux. Ceci étant posé, Duff et Slash sont semblables à eux-mêmes, une autoroute de basse et une guitare totalement maitrisée. La bien jolie claviériste très en forme fait un excellent boulot tandis que le batteur assure le groove là il doit l’être à l’exception de quelques pains malheureusement bien audibles sur « You could be mine ». 

Les reprises sont les bienvenues (un total de 5!) Le Back in Black parvient parfaitement à hystériser le public en lui rappelant qu’un certain Axl a tenu la boutique d’un certain ACDC! Il y a un peu moins d’enthousiasme pour la reprise des Velvets. En revanche celle des Stooges fait mouche et je me rends compte que tout le public ne connait pas ses classiques. Une personne me demande si c’est un nouveau titre… 

Slash balance un solo et rappelle qu’il est toujours dans la place, groovy et mélodique malgré le coup de vieux.

Alors que Blind Guardian fait sa balance sur l’autre Mainstage Axl s’approche en regardant d’un oeil intrigué ce bruit venu d’ailleurs. Pour le coup, je le trouve relativement cool étant donné la situation (la batterie de Blind Guardian fait sa balance depuis pas moins de 10 minutes…). 

Les parties acoustiques de « November Rain » portent le public en joie et c’est l’ovation garantie.

Étonnamment c’est Paradise City qui conclue ce très long set qui, laisse une impression en demi teinte à plusieurs festivaliers. 

La journée a été longue très longue. Il est presque 00h45. L’heure de m’exflitrer vers un bar pour me jeter quelques mousses et dodo.

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