Cat Power

Ce que Chan Marshall vient de nous faire, on ne s’y attendait vraiment pas. On savait qu'elle était capable d’une telle évolution et qu’elle en avait le talent, maisavouonsqu'au vu du nombre de titres issus de sa propres plume ces dernières années, il était permis d'émettre quelques doutes. C’est à l’époque de WHAT WOULD THE COMMUNITY THINK que nous avions fait sa connaissance. Nous avions pris le train en route pour ne jamais en redescendre, rattrapant au passage notre retard et admirant chacune des sorties qui ont suivit. Que ce soit MOON PIX, THE COVER RECORDS ou YOU ARE FREE nous étions complètement sous le charme. A la sortie de THE GREATEST, on avait diagnostiqué les tout premiers symptômes de cette évolution. Puis lors de la période JUKEBOX elle nous avait donné un sentiment de régression, éteignant par la même occasion la flamme qui semblait l’animer quelques temps auparavant. 

 

 

 

Aujourd’hui SUN sonne comme un nouvel éveil, la sortie d'un gouffre qu’elle avait entraperçu mais dont elle a mis du temps à s’extirper. Si à l’époque nous avions ressenti JUKEBOX comme l’impossibilité pour elle de sortir d’une spirale devenue invivable, maintenant il apparait comme la fin d'un cycle tant recherché depuis des années. Désormais il est nécessaire de repenser notre manière d’aborder un album de Cat Power, car dès l'entame de "Cherokee" la révolution de sa musique est en marche. Le minimalisme des débuts à prend de l’ampleur et du volume, la dame utilise désormais une boîte à rythme, superpose sa voix et intègre des sonorités électro! Une instrumentation brut, telle celle de "Sun" ou "Peace and Love", pour nous rappeler qu’elle n’en a pas pour autant oublié ses fondamentaux et son style inimitable. Avec la densification des compos jamais un de ses albums n'aura été autant rythmé, "Ruin" en est l'exemple le plus flagrant. Et avec une dynamique pareille, la jusqu’alors impensable comparaison d'avec Feist n’a jamais été aussi proche d’être faite. On aurait pu décrire combien on a adoré "Nothin but Time" et de la participation d’Iggy Pop sur ce titre, mais on n'a pas trouvé de mot assez fort pour définir le 10:57 de ce chef d’œuvre.

 

 

SUN trouvera certainement ses détracteurs qui auront tous leurs arguments. Il sera trop « mainstream » et trop pop pour les puristes ; Il ne sera pas dans la nature autodestructrice de Chan Marshall du point de vue de ceux qui regrettent les premiers albums. Peu auront raisons, beaucoup auront torts, car un minimum de clairvoyance suffit à se rendre compte qu’il est simplement indispensable.

 

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