Caroline-Christa Bernard

 

 

Le titre était Circuit Carole qui évoquait, avec un son urbain, rythmé et battant, la vitesse, la mort, les premiers amours et la drogue, en filigrane. C’était grisant. Le deuxième morceau écouté dans la foulée a été une révélation : Le Fracas.

Le texte poétique, plein de références incroyablement bien agencés, résonnait parfaitement avec le battement de sons. Vous trouverez le texte intégral (avec l’autorisation de l’auteur) à la fin de ce papier, histoire, pour vous, de saisir toutes les références de la demoiselle. J’ai donc accepté sa demande d’écoute et de chronique de son EP. De fil en aiguille, nous avons décidé de faire une interview débridée avec pour seul mot d’ordre : l’échange.

Par ce qui frappe tout de suite chez Caroline-Christa Bernard, c’est la fluidité dans l’échange, dans l’envie de partager, de donner (sa musique) et recevoir (les vibrations du temps). Jeune élève au conservatoire et violoncelliste, elle a été élevée dans cet univers atypique avec une maman mélomane et musicienne classique. Cela se ressent fortement dans les sons, le rythme de ses textes et dans cette douceur qui émane d’elle. Malgré la dureté des textes par moments, cet artiste procure une sensation de douceur et de force qui se marient parfaitement. Son chemin de vie a fait qu’elle a, tout d’abord, managé les autres créateurs notamment des plasticiens à travers les méandres de la vie artistique avant de se lancer grâce à quelques rencontres, notamment dans le métro.

Le hasard de la vie, n’est-ce pas ?

Lorsqu’on évoque ses influences, elle évoque le besoin d’écouter la parole de ceux qui sont rejetés, d’être toujours du côté des personnes incomprises et marginalisées dont la vie est traversée d’anathèmes, comme ce fut le cas pour son père, de « sublimer la vie », de « rendre hommage aux femmes artistes ».

Son père défunt, point de départ de toute chose, point d’ancrage vers lequel voguent ses pensées et son inspiration, et qui transparaît en filigranes dans tous ses textes, sans même qu’elle en ait conscience. Et le besoin d’écrire des poèmes…

Elle cite Kerouac, Prévert, Sylvia Plath, les notesbooks de Basquiat comme autant de ballons d’oxygène. Mais il y a aussi des chansons dont les simples mots résonnent comme de la poésie :

“It is the evening of the day,

I sit and watch the children play.

Smiling faces I can see,

But not for me,

I sit and watch as tears go by.”  (Marianne Faithfull “As Tears Go By »)

 

On sent la passion, « son moteur », et l’envie de se recentrer sur elle pour mieux donner aux autres. Ces textes sont ciselés, truffés de références, des mots sur les maux, de l’essence dans le moteur et tout ce qui permet à l’auditeur de se retrouver (ou non) dans l’univers d’un artiste. Car, le mot qui lui sied est artiste. Elle est à la fois auteur, compositeur et chanteuse ; Elle sait visiblement se mettre en scène et son intérêt artistique (peinture, dessin, etc.) me pousse à penser qu’elle en a encore sous les pieds pour faire son trou dans un monde artistique rudement difficile d’accès. La passion qu’elle met dans les paroles et les musiques, fait qu’elle peut être définie comme avant-gardiste ou Indé. Indé, dans le sens indépendante de tous les courants actuels bien formatés, bien rodés, bien lisses (bien ennuyeux, pour ne pas dire plus).

Je suis ravie de partager mon coup de cœur musical avec vous !

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