Trois ans après l’excellent X&Y, Coldplay livre enfin son quatrième opus. Et autour de lui le mystère est entretenu. Si le premier single, "Violet Hill", a été offert en téléchargement gratuit sur leur site Internet pendant une semaine, le reste de l’album qui sort le 16 juin est ultraconfidentiel. Alors, est-ce qu’il en vaut la peine?

Coldplay

Trois ans après l’excellent X&Y, Coldplay livre enfin son quatrième opus. Et autour de lui le mystère est entretenu. Si le premier single, "Violet Hill", a été offert en téléchargement gratuit sur leur site Internet pendant une semaine, le reste de l’album qui sort le 16 juin est ultraconfidentiel. Alors, est-ce qu’il en vaut la peine?
Triplement oui. D’abord parce que les producteurs sont Brian Eno et Markus Dravs. Un gage de qualité. Le premier a travaillé avec entre autres David Bowie, Peter Gabriel, Paul Simon. Le second est le producteur d’Arcade Fire. Ensuite, parce qu’après trois premiers albums qui se ressemblent et qui pourrait constituer une trilogie de la jeunesse, Viva La Vida est une sorte de nouvelle étape dans la musique de Coldplay. Une sorte de remise en question, en fait. Chris Martin l’explique « le fait d’avoir écouté "Sing (To Me)", une chanson de Blur incroyable, alors que nous étions en tournée après la sortie de X&Y a constitué le point de départ de cet album. Je me souviens l’avoir écouté et m’être dit qu’il allait nous falloir devenir meilleurs en tant que groupe.» Enfin, cet album, mélangeant de nombreuses influences – ils ont écouté aussi bien Rammstein que Tinariwen, Jay-Z, Gershwin, Radiohead, Delakota – ils offrent un set plus expérimental, dont 80% sont des live dans le studio The Bakery, qu’ils ont transformé à cette occasion. Plus expérimental, mais toujours aussi rock. Ils explorent un nouvel univers pour le plus grand plaisir de nos oreilles. L’album s’ouvre avec un magistral instrumental intitulé "Life In Technicolor". Dès ces premières minutes, on ne peut qu’être impressionné par la nouvelle dimension que Chris Martin et ses acolytes abordent. Ils ont monté une marche supplémentaire. Tout au long, cette impression d’ampleur se confirme, notamment dans "Lost!" introduit par un orgue d’église, et rythmé par un simple tambour. C’est mystique, presque émouvant. Avec "42" qui suit, on renoue avec un style plus avec les classiques de Coldplay, une ambiance plus intimiste, pour exploser ensuite avec une chevauchée fantastique dans "Lovers In Japan/ Reign Of Love", chanson en deux parties, au beat paradoxalement très lent, et des paroles débitées rapidement. "Yes" entre métal et cithare indienne. "Viva La Vida", plus rock malgré la profusion de cordes. "Violet Hill", le premier single, est un trait d’union entre le style initial de Coldplay et le rock expérimental qu’ils proposent dans cet album. Enfin, "Death And All His Friends" clôt comme un au-revoir ces qurante-six minutes fantastiques, comme un train qui s’éloigne lentement et qu’on refuse de voir partir.

On pouvait craindre que Coldplay ne se recycle jamais. Qu’ils conservent leur recette gagnante. Et force est de constater qu’ils se sont essayés brillamment à un genre nouveau. On ne peut qu’applaudir l’audace et le résultat.

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