LORDS OF ROCK Le rock vu différemment !
On ne présente plus Nick Cave & The Bad Seeds. Leur dernier album est très rock, très blues aussi. Poétique, sensuel et langoureux. La voix est toujours aussi grave, les paroles, à la fois sombres et subtiles, vacillent entre drogue et rupture, soit la version hard de «sex, drug & rock n’roll». Tour d’horizon de cet album parti pour conquérir les coeurs des fans, entre autres.
Le premier morceau, "Dig!!! Lazarus, Dig!!!", est bien rythmé, version Iggy Pop ou The Kills en plus ténébreux. Le magnifique "Moonland", co-écrit par Nick Cave et trois de ses compères, rappelle vaguement le "Lullaby" de The Cure, version blues langoureux aux paroles aussi dépressives que subtiles. Les métaphores sont magnifiques. On y croirait vraiment à sa neige, on s’y sentirait même bien, dans cette poudre protectrice. Et il insiste, «it must feel nice». Mais entre les lignes , c’est la dèche. Elle le quitte, il la suit, la poudre isole. À croire que c’est beau d’être malheureux.
"Hold On To Yourself", autre morceau marquant, mêmes auteurs, n’est pas plus gai, ni moins sublime non plus. Sensuel, poétique, la voix est investie, les instruments accompagnent avec brio. D’autres morceaux sont plus dynamiques, comme "Lie Down Here (& Be My Girl)", "Albert Goes West" ou "We Call Upon The Author", ou carrément blues comme "More News From Nowhere". L’alternance entre les genres crée un bon équilibre entre poésie détachée au fond du gouffre et reprise en main rock, mélodieuse et rythmée.
Voilà donc bien un excellent Album de Nick Cave & The Bad Seeds. Sombre, mais pas déprimant. Le son de qui touche le fond et déploie une formidable énergie pour en sortir; une formidable envie de vivre, d’aimer. Du Gainsbourg pour les mots, du Nick Cave dans la voix et un excellent groupe de musiciens et co-auteurs pour sublimer tout ça.
