Et hop, un week-end fribourgeois bien sauvage ! L’association FREI organise un week-end de Saint-Nicolas bien punk avec un gros concert le vendredi au Nouveau Monde et un second plus modeste le samedi au XX.

Punk reviews

REVIEW Et
hop, un week-end fribourgeois bien sauvage ! L’association FREI organise
un week-end de Saint-Nicolas bien punk avec un gros concert le vendredi au
Nouveau Monde et un second plus modeste le samedi au XX.

Vendredi,
ce sont Les Sales Majestés qui viennent à Fribourg en première suisse depuis
leur  reformation. Ce groupe punk
français était particulièrement décrié à l’époque et leur retour aux affaires
prête encore à rire. Il est vrai que LSM – pour les intimes – cumulent tous les
clichés du groupe punk français de base. Pour ma part, je n’ai jamais trop été
fan de ce groupe, mais malgré tout, j’ai de bonnes raisons de me rendre à ce
concert.

Outre
le fait que cette soirée se passe dans ma ville natale, mes bonnes raisons sont
notamment motivées par le fait que ce sont de très vieux copains qui assument
la première partie, à savoir Les Vaches Laitières. Impossible d’être punk en
Romandie sans avoir vu au moins une fois le combo laitier sur scène. Je loupe
le début du set des Genevois, mais j’ai dispense, ayant dû les voir plusieurs
dizaines de fois au bas mot. Leur ska-punk, au fil des années, est devenu de
plus en plus carré et puissant, mais maintien une bonne dose de fun et de
conscience politique. Le Nouveau Monde est sold-out et les Vaches, du haut de
leurs dix ans de scène, foutent le feu. L’ambiance est pour le moins délirante.
Qu’est-ce qu’ils ont comme énergie à revendre ces jeunes punks, même lorsqu’il
s’agit de reprises de vieux groupes comme Les Garçons Bouchers (La bière, bien
évidemment) ou des Shériff (Bon à rien) ! Pour ma part, j’ai beaucoup de
plaisir à voir les Vaches dans un contexte nerveux – ils sont arrivés tard à
cause de la neige et doivent finir tôt à cause des Sales Majestés qui ne
veulent pas se coucher trop tard – et apprécier leurs blagues nulles balancées
par Nico, épaulé par Olive, lorsque Jérôme doit changer de corde. Le concert se
conclu par un envahissement général de la scène. Je reste soufflé de la
prestation des Genevois.

Alors
que Les Sales Majestés commencent leur set, je suis déjà bien lancé dans les
starting blocks au niveau des tournées de bière. Dès lors, un poil éméché,
facile de me mettre dans l’ambiance, ce d’autant plus que même sans avoir
écouté un disque des Parisiens depuis des années, je me souviens de pleins de
refrains et au pire, avec d’autres, on se charge de faire des chœurs à la
« ooh, ooh, hoo ». Soit dit en passant, même si les Sales Majestés
font dans le cliché à donf’ et défoncent toutes les portes ouvertes, il faut
leur reconnaître que c’est diablement efficace. Autant leur musique, pompée
des Shériff, mais en légèrement moins fun, et leurs paroles « ouais tous à
fond et demain la révolution ! » (j’exagère à peine), sont faciles,
autant cela parle… du moins lorsqu’on a 17 ans. Effectivement, il règne une
ambiance de folie dans ce Nouveau Monde…

J’ironise,
mais je finis tout de même dans un état plus qu’incertain et fais mon punk…
Enfin, je m’amuse bien, même si le lendemain, j’aurais justement adoré avoir 17
ans, car les gueules de bois, passé un certain âge, ça devient dur !

Très
dur même, car le samedi il est bien clair que je vais rester à l’eau minérale
toute la soirée pour ce second round punk. Trois groupes suisses sont
programmés et, en l’absence de tête d’affiche, l’affluence n’est évidemment pas
aussi massive.

Cela
commence pourtant très bien par un set des Adaptateurs Faciles, un side project
de Ricklette le gratteux de Moskovoi. Accompagné d’un batteur surdoué, il
improvise des riff punk, des délires plus rock’n’roll, des bouts de reprises
(Guns of Brixton ce soir). Le tout est joué en instrumental, mais les deux sont
remplis de bonne volonté et l’on ne s’ennuie pas. Ricklette et Fergu se
complètent tellement qu’on a parfois l’impression que c’est plus que de
l’impro. L’originalité de ce groupe est de vouloir jouer, non pas sur scène,
mais dans des endroits improbables. Ainsi, ce soir-là, les Adaptateurs faciles
se sont installés dans le couloir qui mène aux chiottes du XX et les clients
« habituels » du bar ont les yeux bien écarquillés.

Le
reste de la soirée ne sera pas aussi original. Fiction Réelle est un trio
genevois dont le chanteur doit aduler Lemmy Motorhead vu que tous les clichés y
passent. Son look millimétré et la musique ne laisse guère de doute quant à la
tentative de filiation. Malheureusement, le mimétisme n’est pas toujours la meilleure
des inspirations, surtout lorsque le groupe n’est pas autant carré que ça et
manque surtout de groove ! Bref, cela donne un Motorhead, parfois punk,
parfois en français, mais surtout très plat… Au passage, le groupe reprend les
Ramones et aussi… devinez quoi… Motorhead ! Ils ne se font pas chier pour
le choix des chansons : Blitzkrieg Bop pour les premiers, Ace of Spade
pour les seconds. Cela me permet quand même de faire savoir à la terre entière
que le chanteur a besoin d’une feuille avec les paroles pour la seconde. La
grosse honte, quoi !

Les
Chaux-de-Fonniers Fat No Brain entament eux un set beaucoup plus carré. Il est
évident qu’ils doivent avoir un paquet de concerts dans les pattes. D’autre
part, ils ont l’air très sympa, sans prise de tête… mais ils jouent un punk
rapide et lissé, à la limite du skate-punk, dans lequel je ne me retrouve pas
du tout. Il n’est pas si tard, mais je choisis pourtant d’abdiquer là !
Trop, c’est trop et le punk tue le punk qui est en moi !

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