Golden Silvers. Les argentés dorés. Un peu comme si Raymond Poulidor volait le maillot jaune à ce carnassier Eddy Merckx, à cette crapule de Felice Gimondi ou au détesté Jacques Anquetil. Dans l’affaire, on y verrait bien une reconstitution du brigandage avec comme bande son “True No.9 Blues“ de ces jeunes londoniens toniques : ce qu’il faut de bossa nova, de basse funk, de clavier et de voix vicelardes pour une splendide course poursuite comme on n’en fait plus. A en donner la nausée à Prince ou à Isaac Hayes. Se contentant de ce titre, l’auditeur pressé louperait toutefois l’essentiel : TRUE ROMANCE, premier album de Golden Silvers, est une ode à la pop, naïve, orchestrée, représentant le passé sûrement, le présent sans doute, mais aussi – l’avenir nous le dira – le futur d’un genre aujourd’hui remué tant par The Last Shadow Puppets, Grizzli Bear que Vampire Weekend.

Golden Silvers

Golden Silvers. Les argentés dorés. Un peu comme si Raymond Poulidor volait le maillot jaune à ce carnassier Eddy Merckx, à cette crapule de Felice Gimondi ou au détesté Jacques Anquetil. Dans l’affaire, on y verrait bien une reconstitution du brigandage avec comme bande son “True No.9 Blues“ de ces jeunes londoniens toniques : ce qu’il faut de bossa nova, de basse funk, de clavier et de voix vicelardes pour une splendide course poursuite comme on n’en fait plus. A en donner la nausée à Prince ou à Isaac Hayes. Se contentant de ce titre, l’auditeur pressé louperait toutefois l’essentiel : TRUE ROMANCE, premier album de Golden Silvers, est une ode à la pop, naïve, orchestrée, représentant le passé sûrement, le présent sans doute, mais aussi – l’avenir nous le dira – le futur d’un genre aujourd’hui remué tant par The Last Shadow Puppets, Fleet Foxes que Vampire Weekend.

Pour preuve, ce décapant “Magic Touch“ ignorant tout des recommandations de sagesse, mais aussi l’inaugural “Another Universe“ qu’on confonderait successivement pour du Arcade Fire, Eugene McGuinness, David Bowie et finalement Queen. N’empêche, le petit plaisir coupable est bien appétissant. A l’image de leur pochette affiliant or et violet pour un patchwork de photographies et de symboles (le rendu est assez fantastique et devrait vendre beaucoup d’albums à lui seul), ce trio ne redoute pas la démesure et l’excès, le tout sans guitare. Les titres lents de TRUE ROMANCE dévoilent  quelques ressources insoupçonnées que les morceaux très – trop ? – infernaux cacheraient malheureusement, comme l’enfilade convaincante “My Love Is A Seed That Doesn’t Grow“ – “Here Comes The King“, hommage à Blur période THINK TANK et à Pulp. Ou comment affirmer que les jeunes londoniens de 2009 ne jurent plus par le rock à guitares et vestes en cuire-Converse-tout -le-reste et que, finalement, sans savoir si cela est tant mieux, certains ne s’en sortent pas si mal que cela.

La preuve ? “Shakes“ et ce son qu’on croirait être une guitare mais qui risque bien de s’avérer être un clavier douteux, dans une tendance noisy absolument géniale coupant net les critiques qui pourraient se faire après le putassier “True No.9 Blues“ ou le presque Jimmy Cliff (oui, ils ont osé) “Arrows Of Eros“. Golden Silvers ne perd pas de temps en ricochant sur un  “Queen Of The 21st Century“ qui nous ferait penser tout le contraire, proche dans l’esprit de “Country House“ de Blur en plus sobre. Ebourrifés, les londoniens semblent posséder une besace pleine de bonnes idées, comme sur ce “Please Venus“ assez bluffant, très contemplatif, où encore une fois Jarvis Cocker n’est pas si loin. Nombre de critiques les accusaient de forniquer avec le mauvais goût eighties, force est de remarquer que plus cet album défile, plus on plie devant le savoir-faire de ces faux-jeunes volant tout devant la grand-mère ébéthée de tant de gentillesse apparente. Serait-ce le début d’une vraie romance ?

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