Caribana

Après de grosses averses matinales, la 22ème édition du Caribana Festival ouvrait ses portes mercredi soir sur un terrain presque sec, avec plus de 7'000 personnes au rendez-vous venues tout particulièrement pour voir les stars américaines de Gossip.

Les Valaisans de Kyasma sont les premiers à se lancer valeureusement, mais à 19h00 et des poussières, les douces vapeurs de crêpes ont été les plus fortes. Plus que jamais dans une veine 80’s synthé-rock avec leurs nouveaux morceaux, les Français de Pony Pony Run Run ont eu nettement plus de succès sur la Grande Scène. « Que le premier rang n’hésite pas à se mettre tout nu » incitait le chanteur accompagné d’un rayon de soleil insolite. Pour les excès, il faudra attendre la nuit. Et Gossip.

 

 

Le public calme sans impatience en profitant de Rambling Wheels. Puis sonne 22h00. Très attendue, Beth Dito apparaît, moulée dans un fourreau noir satiné à paillette, pour laisser exploser sa joie et lever les bras au ciel (sans pluie). Une rythmique lourde, une basse très discoïde et, évidemment, la voix véloce et acide de la chanteuse, il n’en fallait pas plus pour soulever la foule. 1h15 de pure efficacité, slaloment entre pop, punk, rock et funck, le tout enrobé dans un son parfait.

Jeudi, Lou Lesage est la première à faire ses armes, caressant le public de ses compositions touchantes et de sa voix douce, le tout sans un nuage à l’horizon. Le répit aura été de courte durée. L’orage débute juste avant le show d’Everlast, à qui je décerne un carton rouge pour son humeur massacrante et avoir lâché son public après seulement 45 minutes de concert ! Je cours donc à la Scène du Lac écouter les petits génies de Revolver, nouvelle révélation rock depuis quelques mois. Pour mon plus grand plaisir, je découvre trois garçons surdoués dont les mélodies m’entraînent jusqu’à l’arrivée de Kasabian.

Seconde têtes d’affiche de la soirée, les Anglais se devaient de faire oublier la flotte. Sur scène, le quartet se transforme en septet: trompette, synthés, guitare…et bien sûr ce rock glorieux, fort et dansant, digne descendant d’Oasis et de New Order. Kasabian prouvent qu’ils gèrent le spectacle : le public trépigne et saute en rythme. Et les mélopées marquées d’Orient, dans un lightshow dantesque, transforment les gouttes en éléments luminescents d’un spectacle bluffant.

 

 

Je termine mon aventure vendredi et j’espère que le festival en a encore sous le coude. Pegasus, surnommés les Beatles suisses, réjouit les festivaliers à coup de refrains pop dansants très efficaces malgré une météo toujours capricieuse. Le retour de The Specials, héros du ska londonien, renforce cette touche British qui fait des envieux vis-à-vis de Caribana. Sans oublier, le même soir, l’icone new-yorkaise Lou Reed, qui a perdu un peu de sa superbe mais continue à distiller une poésie rock d’un noir profond. La soirée s’achève avec un Stephen Marley très en forme, dont la voix ressemble de façon saisissante à celle de son père. Son style et son aura nous transportent pendant que son timbre doux et mélodieux nous rappelle un certain Ben Harper. A défaut de soirée estivale, la chaleur était bien présente sur la scène.

 

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