C'est une panoplie de pointures qui nous attendaient ce soir au Chapiteau. We Are Scientists, The Rakes et Editors étaient programmés. Un rendez-vous à ne pas manquer pour tout mélomane qui se respecte.

Paléo 2006 | Vendredi

C’est une panoplie de pointures qui nous attendaient ce soir au Chapiteau. We Are Scientists, The Rakes et Editors étaient programmés. Un rendez-vous à ne pas manquer pour tout mélomane qui se respecte.

Après leur escapade à l’excellent Gurten Festival, We Are Scientists est venu satisfaire ses fans suisse-romands avec un set bruyant et sans temps mort. Les trois New-Yorkais semblent liés par une complicité profonde et n’arrêtent pas de plaisanter entre eux et avec le public. Entre Michael Tapper (batterie) qui n’hésite pas à lancer son verre de bière sur Keith Murray (guitare/voix) qui s’est assis pour montrer sa lassitude à Chris Cain (basse) qui parle toujours au public, et ce même Chris qui, en jouant, vient s’appuyer contre le chanteur qui manque de viser le micro pour chanter, c’est un délire permanent pour les membres du groupe et le public. De "Nobody Moves, Nobody Gets Hurt", à "This Scene Is Dead", en passant par "The Great Escape" ou encore "It’s A Hit", c’est un déluge de décibels, entrecoupé de nouveaux morceaux offerts en exclusivité au public nyonnais. Le show est interrompu par une toile lancée sur scène, et dépliée par Keith, sur laquelle on peut lire "We give our body to science, sperm on me!". Encore une occasion pour déblatérer des blagues qui outrepassent de loin une bienséance de toute façon malvenue dans un contexte aussi rock’n’roll. Malgré le peu de temps laissé à leur disposition et l’heure de passage quelque peu ingrate pour un vendredi (18h), We Are Scientists réussissent l’exploit de remplir un Chapiteau au public clairsemé au début de leur performance. Grâce à la proximité et à la gentillesse naturelle qu’ils  témoignent envers les personnes présentes, grâce à leur rock incroyablement entraînant et accrocheur, nous sommes sous le charme. Dommage que la logique musicale consumériste propre au principe d’un festival oblige les groupes à écourter des lives au profit du groupe suivant. Frustrant mais nécessaire, organisation oblige.

Cette frustration ne durera que le temps de quelques bières, car pas moins d’une heure plus tard c’est une foule plus dense qui est là pour admirer "the magnificent Rakes", selon les termes de Keith Murray. C’est une occasion unique, car c’est la première fois que la jeune formation londonienne se produit en terre helvétique. Très attendu, Jonathan Donohe et ses compères nous livrent un show calibré pour un public exigeant. Leur rock minimal et puissant, sec mais non dénué d’émotion presse le public vers les devants de la scène. À peine entrés, c’est "22 Grand Job" qui est passé à la moulinette. Tout leur album passera sous le groove d’une performance mémorable. "T Bone", "Binary Love" ou encore leur morceau de clôture "Strasbourg" resteront gravés dans la mémoire de chacun. Les mouvements rapide et saccadés de Jonathan viennent ponctuer son chant nerveux, soutenu par la guitare de Matthew Swinnerton. La batterie agit comme un véritable moteur: rythmes calculés, massifs et parfaitement assénés. La basse vient ajouter tout le côté sombre et complexe à travers des mesures dépouillées et ininterrompues. Ces rigides Anglais qui se déhanchent tant bien que mal jusqu’au bout de leurs polos séduisent par leur sincérité, à vouloir offrir le meilleur d’eux-même sous un chapiteau en ébullition. The Rakes ont sans aucun doute réuni une nouvelle brassée de fans ce soir-là. Mais, à nouveau, ce sont soixante minutes qui passent à la vitesse de l’éclair. Editors sont les suivant sur la liste.

Afin de conserver une cohérence rock à cette soirée, c’est volontairement que nous ferons l’impasse sur le concert de Tracy Chapman. Sans pour autant douter de la qualité de sa prestation.

22h45. Editors. Un concert épique. Tom Smith n’épargne personne. C’est "All Sparks" qui ouvre une performance qui a vite fait d’envoûter, de fasciner, de transcender des festivaliers qui n’en croient pas leurs oreilles. Sans beaucoup de charisme, le groupe s’impose par sa musique uniquement. À nouveau une rondeur conférée par un rythme qui nous pousse en avant, ponctué par une guitare dont les sons addictifs provoquent en nous des frissons de plaisir quasi orgasmiques. La dépendance est rapidement installée, ce concert pourrait durer des heures, le timbre de velours de Tom Smith a vite fait de nous emmener dans un univers vertigineux, déviant et lumineux. Nous ne contrôlons plus rien, tout est possible. Lorsque les premiers riffs de "Blood" sont entamés, l’atmosphère est à son apogée, les hurlements jaillissent, le Chapiteau est comme possédé, la sauvagerie passionnelle atteint des sommets. Editors soumettent leur public, et le public y consent avec plaisir, pourvu qu’on lui donne encore quelques morceaux qui lui permettront de ne pas ressentir les effets psychologiques insoutenables d’une douloureuse descente à la réalité. C’est pourtant ce qui est appelé à arriver. La fatalité n’est pas qu’une invention littéraire, c’est un fait. Une heure et les Britanniques raccrochent micro, basse, baguettes et guitare.

Tout ça pour que Cali puisse nous entonner "C’est quand le bonheur?". Et bien c’était avant toi, Bruno… Sans rancune.

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Photos ©Paleo Festival

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