Les Australiens de Tracer déboulent là avec un premier album fort prometteur. Douze titres, 60 minutes. Le gang vient aujourdhui bâtir un projet rock servi par une production musclée et hargneuse. Alors bien sur les bougres n’en sont pas à leur coup d’essai, chacun des lurons ayant déjà officié dans d’autres formations auparavant. Le chanteur se jette sur le micro pour délivrer un grunge-stoner des années 90's le tout emmené par une voix torturée qui n’est pas sans rappeler un certain Chris Cornell.
Le premier titre "Too Much", annonce la couleur mêlée d’électronique et d’infra basse qui écrabouillent les oreilles selon la tradition bien connue depuis l’époque Alice In Chains et Screaming Trees. On retrouve là, un univers très dense où les riffs lourds et une batterie grasse assènent des ambiances tonitruantes et laissent s'installer, une musique envoûtante et assurément rock.
La recette est solide et maîtrisée. Les titres possèdent une dose de bonnes référence (Bad Compagny, Free, Alice In Chains, Soundgarden) épaulés par des guitares remarquables par leur chaleur. La qualité de ce disque tient à la fois au fond de l’affaire qui engage un post rock grungy convainquant et une forme respecteuse d’une tradition, qui, à l’époque des pionniers du genre, ne survitaminaient pas les prods pour gonfler le slibard, mais laissaient parler les guitares. Ca chante grave et niveau harmonies c’est un régal. Un coup de cœur.
Pour reprendre une formule de Renaud, le picon, au troisième biberon ça bouge, au quatrième tout va bien.