Dry The River

Sur le premier album déjà, les orchestrations étaient très riches avec beaucoup d’ampleur mais dès le premier titre éponyme de l’album, “Alarms in the Heart”, le changement de ton est immédiat : on sent que la production montre un aspect beaucoup moins intime et les nappes de guitares beaucoup moins en retrait – ceci est peut-être dû à la disparition du violon suite au départ de celui-ci entre les deux albums. Pour le coup l’ensemble prend une teinte beaucoup plus pop.  Le deuxième titre “Hidden Hand” est du même acabit.

“Roman Candle” est une balade à deux voix avec Emme Pollock (The Delgados) et à cet arrière-goût de reviens-y propre à ce style. S’en suit “Med School” une complainte musclée sur les élans amoureux d’un étudiant en fac de médecine qui peut paraître complètement cliché – oui bon qui l’est franchement avec les lieux communs qu’on y trouve – cependant la mélodie accrocheuse est efficace et nul doute que cela doit donner de la voix dans l’audience durant les refrains.

On revient au côté americana du groupe sur “It Was Love That Laid Us Low” : l’occasion d’apprécier le travail de Peter Liddle dont la voix parfois m’évoque certains accents de Michael Stipe (REM). On continue cette balade en pays folk avec “Gethsemane”. Chanson qui pour le coup se fait plus mystique et s’inscrit parfaitement dans la tradition americana mais sous stéroïdes : en effet, la musique se fait très énergique et entrainante. “Rollerskate” prend rythmiquement la même forme et après la purification dans les jardins de Gethsemane”, il fait ici dans le remords. “Rollerskate” et “Med School” font dans l’ironie et ne sont pas vraiment à prendre au sérieux tant elles font dans le cliché et le premier degré et contrastent par rapport au reste de l’album.

“Everlasting Light” déborde d’enthousiasme – à la Franz Ferdinand peut-être – et montre une fois encore que le groupe maîtrise les fondamentaux de l’indie pop avec ces nappes de guitares avec ces notes aigües aériennes.

“Vessel” et “Hope Diamond” clôturent cet album où les ensembles de cordes, surement la marque de Valgeir Sigurdsson donnent une ampleur supplémentaire comparé aux autres titres. D’ailleurs ces deux titres récupèrent les gimmicks du post-rock. D’ailleurs “Hope Diamond” pourrait rentrer dans cette catégorie si la batterie n’était pas aussi marquée. Sous forme de chanson cachée, façon 90’s, on trouve le titre clôturant l’album mêlant arpèges, cordes et une guitare en trémolos suggérés.

Le premier album avait mis en exergue déjà la qualité des compositions et de la musique du combo. La force de ce album réside principalement en quoi il se différencie du premier album et la force de conviction avec laquelle Dry The River nous vend ces 10 titres et la fraîcheur avec lequel cela est fait du bien aux oreilles. On sent au travers de l’album l’influence et le travail des trois producteurs ayant participé au projet tant des éléments de leur travail passé transpirent dans le mixage. Un album qui certes ne marquera pas les annales mais qui apporte un certain sentiment de légèreté mêlant un certain éloge de la banalité et la passion.

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