Defeater

Et bien voilà, je me retrouve un peu sec à l’idée de vous parler du dernier album du groupe américain Defeater tout droit venu de Boston.
Defeater est un de ces groupes qui jouent dans la catégorie du hardcore, le hardcore moderne que certains qualifient de mélodique (surtout outre atlantique), et qui a sorti son dernier album sobrement appelé DEFEATER en mai 2019.
Rétrograde que je suis, quand on m’évoque du hardcore, je pense d’emblée à la descendance du punk de 77, les Dead Kennedys, Minor Threat,puis Suicidal Tendencies, Better Than a Thousand, et pour finir The Bronx, The Distillers, les débuts de A Fire Inside (AFI), The Nerve Agents et aussi tous les groupes ayant mis les pieds dans l’excellence du label Hellcat Records au cours des années 2000.
Là on change de sonorité, on a une voix forte et véhémente tout à fait posée limite technique, qui gueule avec précision. On a de la dissonance volontaire aux niveaux des accords de guitare et une batterie tabassée avec un marteau piqueur.
A la première écoute, je n’ai pas pu terminer l’album. Cependant quelque chose dans le son et surtout l’ambiance des 20 minutes passées à en prendre plein les oreilles m’a poussé à y revenir.
Après un deuxième échec, j’ai finalement tenu bon en essayant de comprendre ce qui m’attirait sans pour autant me permettre d’apprécier DEFEATER du début à la fin, d’une traite. Il faut dire qu’il y a un sacré gap entre ce que j’avais sur ma platine (une galette enregistrée en live par des hippies défoncés au LSD et à la beuh qui prônent la paix dans le monde et l’amour) et DEFEATER par Defeater. En gros j’avais juste un décalage de 20-30 piges entre mon état d’esprit et ce que je tâchais de cerner.
La pochette de l’album m’ayant captivé le regard, suite à 2-3 écoutes enchaînés, j’ai compris que le problème ne venait pas de la musique de Defeater mais de moi.

C’est virulent, fidèle à la recette de ce fameux hardcore moderne avec des passages rapides (rares ou courts) et des parties beaucoup plus lourdes mais qui donnent envie de casser quelque chose plutôt que de simplement faire du headbang.
Et puis les comparaisons, les souvenirs auditifs ont fusé. Je rapprocherais cet album de ceux sortis par The Haunted avec moins de contraste, un côté plus hardcore que métal du coup, je suppose, voire Crime In Stereo.
Les paroles collent à l’humeur de la voix, ça suinte la frustration et la répugnance face à notre époque toujours plus déconnante de jour en jour. L’adjectif « mélodique » prend cependant tout son sens sur certains morceaux un peu plus nuancé que la majorité, je pense notamment à « No Man Born Evil ».
Si ce n’est pas nécessairement un album que je repasserai ou que je dénicherai, je sens qu’il a un potentiel qui ravira les amateurs du genre.
Pour ma part je vous abandonne lâchement ici, vous délaissant et vous contraignant à vous faire une idée précise par vous-même tandis que je vais casser la vaisselle suite à la 9ème écoute de DEFEATER par Defeater.

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