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Interview face-à-face de Nick (batteur) et Whitey (guitariste) des Kaiser Chiefs, Olympia, 5 juin 2007.

Kaiser Chiefs

Votre deuxième album, Yours truly, Angry mob, est-il plus agressif, plus rebelle que le premier ?
Nick: Non, il n’est pas plus « en colère », je dirais même qu’il l’est moins. Pour le premier on avait plus la rage.

Avez-vous travaillé de manière différente sur votre second album, je veux dire sachant que votre public l’attendait ?
(Là, Nick se lève et met des vêtements partout pour éviter l’écho dans la loge toute vide…)
Nick: Moi, je n’ai pas trouvé ça plus difficile, personnellement. Parce que le premier album, on n’a pas cherché à délivrer un message ou un truc comme ça.
Whitey: On n’a pas ressenti de pression, mais on s’en s’en est mis à nous-même, tu comprends, tu ne veux pas vraiment pas que ce soit nul, ou donner quelque chose de mauvais.
Nick: Et le plus important, c’est faire de la scène, et que la foule ne soit pas debout, là, devant toi et soit déçue. Tu veux avoir les mêmes réactions qu’après le premier album. C’est surtout ça qu’on voulait.

Quand vous chantez «Everything is average nowadays», à quoi pensez-vous ?
Nick: À tout !
Whitey: Tout est moyen, en fait !
Nick: C’est plus ennuyeux, tu vois, je trouve que les choses deviennent de plus en plus ennuyeuses. Les choses doivent être médiocres de nos jours. Les choses doivent être un peu médiocres, parce qu’un tel énorme business mène le monde, et tu ne peux pas mener un bon business en vendant des choses extraordinaires, donc tout est moyen, absolument tout est moyen. En fait, ce n’était pas négatif, c’est juste un constat. Et on trouvait ça marrant, on a pensé que c’était marrant…
Whitey: On ne prend pas ce genre de choses très au sérieux…

Et appeler la dernière chanson de votre album « Retirement », dites-moi que ça ne veut pas dire que vous prenez votre retraite !
Nick et Whitey : Non, pas du tout !!!

Vous remerciez de nombreux groupe sur votre website. Voudriez-vous travailler avec un groupe ?
Nick: Moi j’aimerai travailler avec Edith Piaf.
LORK: Elle est morte !
Nick: Vraiment ? Il y a longtemps ?
LORK: À peu près quarante ans…
Nick: Ben, je savais pas !
Whitey: Et Vanessa Paradis, elle est morte ? Moi je voudrais coopérer avec elle !
LORK: Non, elle n’est pas morte mais elle va se marier avec Johnny Depp
Whitey: Dommage, mais à part ça, non ce n’est pas notre rêve de travailler avec quelqu’un d’autre.

Pensez-vous avoir atteint le succès, ou vous voulez encore plus ?
Nick: Nous voulons plus, c’est certain. Plus, parce que nous commençons à avoir du succès à travers le monde. En Grande Bretagne, nous atteignons 100’000 personnes à un concert…
Whitey: En fait, nous voudrions avoir partout le succès que nous avons en Grande Bretagne.
Nick: Et ça me fatigue quand on arrive dans un endroit et on doit tout recommencer.

Est-ce que votre perception de la musique, du rock, de la scène a changé depuis que vous avez du succès ?
Nick: Très récemment, on s’est retourné vers nos premières influences, d’il y a dix ans. Hier soir, on chantonnait dans nos loges des chansons d’il y a dix ans, et c’était génial, les mots étaient tellement justes, tellement sensés. Je veux attrapper ça à nouveau. En fait ça nous fait régresser vers notre jeunesse.
Whitey: Je crois que quand on est un groupe à succès, ça gâche un peu le mythe de ce qu’est vraiment un groupe.
Nick: Oui, on peut voir backstage, et on réalise que backstage, ce n’est pas si énorme. Ce que j’ai fait récemment, c’est régresser. Je suis renude, à la fois nu, mais pas complètement, mais aussi brut, je suis retourné au brut.

S’il y avait une chanson que vous devriez jeter de vos deux albums ?
Nick: "What did I ever give you", sur le premier album.
Whitey: Non, moi je n’en jetterais aucune. Elles sont toutes bien.

Quels autres groupes aimez-vous à part vous-mêmes ?
Nick: Good Shoes qui font notre première partie aujourd’hui, Pigeon Detectives, The Creeps, 1990’s.
Whitey: On aime bien pleins de choses et on essaie d’être réactif, de savoir ce qui se fait. On aime quasiment tout sauf le classique. Du jazzy à Snoop Dog.
Nick: De LCD Soundsystem à Doctor Dre et tout ce qu’il y a entre les deux.

Y a-t-il un groupe français ou suisse que vous connaissez, et qu’éventuellement vous aimez ?
Nick: Air, je trouve qu’ils sont bons, Daft Punk
Whitey: Françoise Hardy, c’est vieux, mais c’est bien !
Nick: Gainsbourg, et toute la musique française très sexy des années 60’s… c’est un peu coquin… c’est français, et tout était supersexy.

Quel est votre meilleur moment en scène ?
Nick: Je ne peux pas me souvenir…
Whitey: On en fait tellement, des concerts, que c’est difficile. J’imagine, que le Rock Am Ring Festival (à Eifel, Allemagne), il y a deux jours, était mon préféré. C’était fantastique !
Nick: C’est vrai, c’était cool. 8’000 personnes, des groupies…

C’est plus excitant de jouer devant plein de personnes ?
Nick: Oui, mille fois plus. Je compare ça à un match de foot, si tu as 50’000 personnes dans un stade de foot, tu es beaucoup plus porté par l’atmposhère.
Whitey: Je ne suis pas d’accord, parce que c’était marrant au début, il n’y avait pas sécurité, et il n’y avait pas grand monde, et les gens venaient sur scène et on ne savait pas comment s’en débarrasser…
Nick :Oui, c’était marrant.
Whitey : C’est aussi sympa de jouer devant un petit public, c’est plus privé, mais c’est moins excitant, c’est sûr.

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