Entretien post-concert du Montreux Jazz avec le bassiste de Klaxons Jamie Reynolds. Un grand monsieur qui peut faire peur quelques fois sur scène mais d’une infinie gentillesse. Un « Common English » en somme. Le point sur le groupe, le futur album et leur premier LP MYTHS OF THE NEAR FUTURE.

Klaxons en interview

 

Entretien post-concert du Montreux Jazz avec le bassiste de Klaxons Jamie Reynolds. Un grand monsieur qui peut faire peur quelques fois sur scène mais d’une infinie gentillesse. Un « Common English » en somme. Le point sur le groupe, le futur album et leur premier LP MYTHS OF THE NEAR FUTURE.

Lords of Rock : Débuter cette soirée au Stravinsky en ouverture de Lily Allen n’était pas facile devant une salle pas franchement remplie et calme…
Jamie Reynolds : Non, honnêtement nous avons pris du bon temps, cela arrive aussi parfois en Grande-Bretagne, il ne faut pas croire que c’est à chaque fois l’émeute.

Voici votre première grosse couverture de magazine en 2005, pour le NME (je lui montre cette couverture représentant un trio hillare et cassant un smiley énorme)…
Ah oui ! Notre première couverture. On a énormément ri, c’est pour cela qu’on apparaît aussi détendu sur la photo.

Quand on la regarde, on remarque que les habits ne sont plus trop les mêmes. Ce soir c’était plus armure et ténèbre…
En fait ces habits que nous portons sur la couverture ont toujours été les nôtres. Ces habits de scène, nous les mettons déjà depuis quelques temps, une année au moins. Tout ce truc fluo n’a jamais été une décision en rapport à la mode. C’était nous, c’était fun. C’a n’a jamais été pensé pour attirer l’attention. On a essayé de casser cette image qui nous collait, cette combinaison bizarre nous entourant.

Un de nos confrères français vous ont appelé en 2007 les « Coral pour clubbers ». Qu’en pensez-vous ?
(Il rit) Ah vraiment ? Je les adore, ils écrivent des morceaux vraiment bons. Excellent, bien joué ! Ils écrivent de bonnes paroles et font une musique excitante. L’effort sur les voix est remarquable. C’est assez élogieux pour nous.

Pour revenir à votre concert de ce soir, j’ai noté seulement 4 nouveaux morceaux. Et justement il y a visiblement une attention certaine sur les voix.
Je pense qu’on l’a toujours fait. Mais pour te répondre franchement, ce soir on s’est beaucoup appliqué car il y avait la télévision et tout ce public probablement de langue française. On s’est assuré de bien prononcer pour que cela ne sonne pas comme on le fait normalement en Angleterre. Normalement, c’est plutôt “ehhhh” (d’une voix profonde et rauque). Ce soir on a fait beaucoup d’exercices de prononciation et d’articulation (rires).

Cette voix s’est retrouvée sur le morceau de clôture “Four Horsemen of 2012“.
Oui, aussi sur l’album d’ailleurs. Ce genre de texte à chanter très sombrement : « The devil told you to do it etc etc…». Je ne veux en fait pas vraiment effrayer le public. Mais si les gens lisent peut-être nos paroles, ils remarqueront l’effort que nous avons fait ce soir. On ne l’a jamais fait autant. La foule était statique et nous on s’efforçait de se faire comprendre, c’était une impression étrange. Les gens réalisaient peut-être intérieurement la signification de nos paroles…

Vous avez eu quelques problèmes avec votre label pour faire sortir votre deuxième album. J’ai appris il y a un mois que sa sortie a été retardée…
Oui en effet. On ne voulait vraiment pas faire des morceaux plus calmes, plus lents. Mais effectuer une sorte de changement. On a enregistré 28 morceaux. On était juste en train d’en faire des choses complètement folles et rythmées, une sorte de combinaison de plein de choses, une progression dans nos chansons. Ce que tu as entendu ce soir était effectivement plus calme mais aussi plus bizarre. Il n’y avait pas ces cris du premier album (il répète sa voix effroyable).

En 2007, la presse vous a décrit comme le groupe déterminant qui était «in» et qui était «out».  Et en 2009 ?
Oh bien sûr qu’on est out ! On n’a pas vraiment été là. Notre album n’est pas là, n’est-ce pas ?

Pensez-vous pour autant que puisque vous ne faites pas d’album vous êtes dehors du système ?
Non pas du tout. Je pense qu’il y a une différence. Les gens continuent d’écouter MYTHS OF THE NEAR FUTURE, c’est fascinant. Ils croient encore beaucoup en cette album. Quand le deuxième album sera sorti Klaxons sera véritablement de retour !

 

Il est vrai que l’on revient souvent à votre premier LP. Pensez-vous avoir créé une brèche avec un style personnel ?

Je l’espère mais nous verrons cela pour notre prochaine sortie. Le premier album est toujours spécial pour un groupe, mais il faut confirmer ensuite, ne pas tomber dans l’incompréhension. Ca prend un moment pour cerner véritablement le groupe. Nous ne savons pas combien de temps cela prendra pour nous. Je pense que notre musique est spécialement longue à apprécier, à comprendre. Mais nous avons beaucoup de plaisir à rendre heureux de nouvelles personnes, à continuer de gagner un public. C’est l’essentiel pour nous.

Et que pensez-vous de tous ces groupes contemporains qui se sont perdus en route ou séparés ?
Vous savez les choses changent constamment, la musique aussi change. Certains jouent encore mais sont oubliés malheureusement. Ils font encore des concerts incroyables, dans leur coin. Toutefois, c’est toujours le même procédé dans le circuit de la musique. La musique est faite pour les gens et ces derniers désirent toujours quelque chose de nouveau.

En Grande-Bretagne, vous représentez une certaine catégorie de groupes ou artistes populaires mais exigeants, à l’instar d’Arctic Monkeys, The Streets ou même Lily Allen. Vous sentez-vous proches de ces gens-là ?
Oui, bien sûr, on se sent proches de tous ces artistes. Absolument. Et même s’ils n’aiment pas notre musique je n’y vois pas de problèmes, ce sont des amis (rires). L’unité entre les groupes est une grande chose. Nous essayons tous de faire de la musique d’une manière différente, c’est très excitant.

Et quels sont les groupes que vous adorez actuellement?
Alors aucune idée. Nous sommes depuis des moins dans notre bulle musicale sans pouvoir prêter attention à ce qui nous entoure. Qui est actuellement sous les feux de projecteurs ? Peux-tu toi m’en nommer (rires) ?

Je pense à These New Puritans, plus si récents que cela, mais qui vous ressemblent énormément.
Oui, ils sont assez fous, ils ont une tonne d’idées. On se sent aussi proche d’eux effectivement.

Pour terminer, le deuxième album, c’est pour quand ?
Janvier 2010 ! Tout est déjà fini. On a fait un énorme travail. Enfin nous allons retrouver le calme tout bientôt. Le premier album avait déjà demandé un grand effort de notre part. Nous pourrons souffler quelque peu dans les semaines qui suivent.

Photos © Lionel Flusin pour le Montreux Jazz Festival

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