Hell is for Heroes fait tout à l’envers. Jugez donc: après avoir sorti leur premier album, The Neon Handshake, chez la grosse machine EMI, ils se sont lancés avec un label indépendant, Burning Heart Records, qui a gagné ses lettres de noblesse en produisant les Hives et Turbonegro.

Hell is for Heroes

Hell is for Heroes fait tout à l’envers. Jugez donc : après avoir sorti leur premier album, The Neon Handshake, chez la grosse machine EMI, ils se sont lancés avec un label indépendant, Burning Heart Records, qui a gagné ses lettres de noblesse en produisant les Hives et Turbonegro. Dégoutés des arcanes du music business? Le fait est qu’ils signent leur nouvel opus chez Golf Records, obscur label londonien sans vraie tête d’affiche. Gageons que c’est un choix artistique. Autre incongruité de parcours: en général, c’est le premier album d’un groupe qui est éponyme. Hell is for Heroes n’en a cure et nomme le troisième opus d’après le nom du groupe. De vrais rebelles. Passé ces considérations, on peut s’intéresser au groupe lui-même. Peu connus en France, les Hell is for Heroes se sont formés en 2000, à Londres. L’histoire ne dit pas s’ils ont choisi leur nom de scène d’après le film de Steve Mac Queen. Bref. Les deux créateurs du groupe, Will McGonagle (guitare) et Joe Birch (batterie), appartenaient auparavant au groupe Symposium, qui s’était crashé en vol pour cause de bisbilles à répétitions avec la maison de disques. Des rebelles, on vous dit.  Rejoints par trois acolytes, dont le chanteur Justin Schlosberg, les deux affreux forment Hell is for Heroes. Leur premier album est un grand succès en Angleterre, évidemment poussé par les moyens de promotion d’EMI. Le single "You Drove Me to It", garage lourd, se classe haut dans les charts anglais. Pas autant de succès pour l’opus suivant, Transmit Disrupt.  Ce troisième album, qui a eu moins d’échos que les précédents, débute par des accords métalliques dignes des grandes ballades rock, survolés par des chants doux et lents. Le titre monte en puissance jusqu’à un refrain aux sons amplifiés. Ca rappelle un peu Muse. Déjà entendu, quoi. "Only The Rediculous will Survive" est plus réjouissant, par son agile guitare électrique qui sautille sur une batterie efficace. Le refrain reprend ces accents lyriques et amplifiés que l’on peut aimer. Ou pas. De bons riffs entament le morceau suivant, avant de se perdre un peu dans une montée grandiloquente. Le single "You’ve got Hopes" est une ballade franchement réussie, fondée sur une guitare entêtante et une batterie riche. La traditionnelle explosion monumentale du refrain est cette fois plus mesurée, plus contenue, plus agréable. L’ensemble du disque reste assez plat et monotone, et ce malgré le dynamisme des guitares. Hell is for Heroes (l’album, pas le groupe) réjouira les adeptes d’un rock mélodique et puissant, de celui qui a sa place dans les stades en première partie de Muse. Les autres apprécieront la qualité indéniable des parties instrumentales, en s’agaçant, peut-être, des états d’âme un peu surfaits de Justin Schlosberg.

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