Si nous aussi sommes passés à côté des tombes, de la terre, de sangliers empaillés et consorts – faute de place – on a au moins eu droit à des beats d’outre-tombe, à une basse puissante, à du maquillage et du faux sang à faire pâlir de honte le premier fan de Manson venu.

Living Dead Boys, 20.2.08, Bleu Lézard, Lausanne

Si nous aussi sommes passés à côté des tombes, de la terre, de sangliers empaillés et consorts – faute de place – on a au moins eu droit à des beats d’outre-tombe, à une basse puissante, à du maquillage et du faux sang à faire pâlir de honte le premier fan de Manson venu. Parce que quand un Genevois décide de s’y mettre, les enfants, il ne fait pas les choses à moitié ET… ça ne rigole plus.

À l’évocation d’«acid», le King aurait dit «volontiers», mais voilà, c’était sans savoir que ce mot ferait partie de ce qu’il a créé, j’ai nommé le rock and roll. Rock and roll qui s’est mué en électro-rock grâce à des bien pensants comme les Living Dead Boys. Si Elvis l’avait su, il aurait probablement donné naissance à un mouvement à base de clarinette ou de pipeau. Heureusement il n’en fut rien et grâce à lui, Lagardère nous vomit un «She’s Dead», fait le funambule dans le public, se suspend avec son jack de micro pendant que Romainville s’acharne sur le vrombissement de sa basse 80’s et en tire des mélodies obscures.

Les Living Dead Boys ne sont donc pas une copie d’un Lordi version cheap, c’est plus fin : Romainville a l’air d’un garçon de café tué depuis deux jours, abandonné dans une poubelle et jeté au lac. Encore assez en forme pour péter ses cordes, il interprète magnifiquement «We Are The Living Dead Boys» et Carnicero sait donner du retour et de l’écho à la voix du chanteur. Chanteur qui semble être le seul membre encore vivant de ce gang sorti tout droit du cambouis, des égoûts, du Rhône sale, de la terre, de la boue… Tout grince, tout dégouline de noirceur, la saleté est épaisse, palpable. «Dead River» sonne le glas de la fin et c’est dans l’apocalypse que le vocoder hurle, avec sa voix pré-enregistrée et son bras coupé qui pend, «…we are… the living dead boyz… we are …the living dead boyz… we are… the living dead boyz… we are… the living dead boyz… we are…» …et tout n’est que chaos, désolation, white noise… les yeux piquent, les Enfers referment leurs portes.
 
On l’a échappé belle. On en redemande.

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