Tuesday , 15 October 2024

Rock Oz’Arènes 2016

C’est avec beaucoup de plaisir qu’on redécouvre le splendide site d’Avenches sur lequel on n’était plus revenu depuis quelques années. L’illumination des arènes les rendent féériques. On a également apprécié la super organisation, pas d’attente, ni à l’entrée, ni aux stands de boissons et nourritures, grâce entre autre à la Card Less introduite cette année afin de faciliter le payement. Pas besoin de grailler au fond du porte-monnaie le montant dû. La recharge est rapide et les points de ventes sont nombreux.

18h30, Scène du Casino, De Wolff ouvre les festivités avec un bon vieux rock comme on l’aime chez les Lords. Rock seventies, d’inspiration Doorsienne,  trio tout droit venu des Pays-Bas, cheveux longs, jean slim noir, bottes pointues, grosse boucle de ceinture, à torse nu sous une veste en cuir. On aurait cru reconnaître Ray au clavier et Jim au micro à leur apogée.  Rock cependant bien réactualisé à notre époque où l’on pouvait ressentir l’essence d’un bon son péchu qui donne envie de sauter à pieds joints dans cette soirée des Rock Oz’Arènes.

À 19h30, M. Seasick débarque seul à petits pas de danse country, pendant que le public afflue à la grande scène. L’arène est loin d’être pleine, pour un artiste de ce cru, malheureusement encore méconnu des petits romands présents.

Il commence en douceur avec son traditionnel « Dog House Bougie » (tiré de son premier album solo) assis sur sa chaise en bois. Son batteur frénétique entre en scène et le rejoint pour la pure harmonie du blues. Puis, il nous donne un extrait de son dernier album (Sonic Soul Surfer) avec le morceau bien entraînant qu’est «  Summertime Boy » pour nous offrir une continuté de choix ! Petit sourire malicieux en coin, il montre un réel plaisir et une envie de partager. Il marmonne de l’Amércain du Sud, dialecte, que nos oreilles de novices n’arrivent pas à taduire, mais il semblerait qu’il nous ait offert une chanson encore jamais jouée en pulbic.

Grand séducteur invétéré, comme à son habitude (de même qu’au Paléo), il invite une jeune demoiselle groupie, arborant une casquette John Deer, tout droit tiré du look de Seasick.. pour lui chanter en tête à tête « Walkin man » (album Song for Elisabeth)… Demoiselle qui a un brin décontenancé son show tout préparé en tirant le micro à elle pour entonner des parties de la chanson, magnifique de sa part !!! Il entonnera bien évidemment son morceau « Self Sufficient » (Hubcap Music) qui fait toujours son effet.

A son habitude, il enchaîne les guitares customisées de son cru : guitare en bois décorée de capsules, boîte de recyclage, et banjo constitué de casserole et pot d’échappement. Un show bien rodé à l’américaine revenant sur la plupart de ses albums de sa carrière constituée depuis 2004.  Nous avons été séduit par son premier passage au Paléo en 2013 et on attendait impatiemment sa venue à Rock Oz’. C’est toujours un plaisir de voir sa trombouille mais on aurait attendu un peu plus de diversité dans ce concert. Qu’il arrête de jouer « Walkin man » en sélectionnant une groupie à monter sur scène !!! Et qu’il nous entonne plutôt « Teasure » afin de rester dans la veine romantico seducteur ! Il faudra qu’il pense à modifier ses futurs concerts afin d’attirer encore du monde !

21h30,  Robert Plant and the Sensational Space Shifters. Le public semble s’être déplacé juste pour lui, cette fois les arènes sont pleines et le public se prosterne déjà devant l’illustre Robert Plant. Nostaglie, nostalgie quand tu nous tiens…. En effet, pas de quoi se déchaîner comme dans ses jeunes années.

Concert bien construit (bien vendu comme dirait un autre chroniqueur croisé sur place), aux sonorités diverses (africaines, espagnoles) afin de renouveler le bon vieux rock de Led Zeppelin. Tentative peu réussie à notre goût, ou peut-être avons nous du mal à tirer un trait. On l’aurait bien entendu au village du monde. La puissance rockn’roll n’y est pas malgré l’accompagnement de musiciens talentueux. Sa voix plutôt timide nous fait souvent tirer l’oreille bien qu’il lui arrive d’être intéressante dans les moments plus gutturaux. Sous réserve.

Après un bon burger, enfin, Kusturica et son No Smoking Orchestra déboule sur scène. On les attendait avec impatience afin de terminer la soirée en beauté. Mais où est parti le public ? Il semble qu’il se soit déplacé essentiellement pour Robert. Quel dommage car le groupe s’y met à cœur joie et ne lésine pas le show !

Malgré que Kusturica soit mis sur le devant de la scène, marketting oblige, c’est un échange entre potes qui se produit devant nos yeux et surtout des musiciens talentueux et hétéroclites, en plus des habituels guitaristes et batteur: c’est également un violoniste, un clavieriste, un accordéoniste, trompettiste et saxophoniste qui accompagnent le célèbre réalisateur de film serbe. De plus, Emir Kusturica, pour le temps d’une chanson et d’un échange délirant avec le violoniste, lâche sa guitare pour jouer du kazou et de la flûte à coulisse. Décidément il ne se prend pas au sérieux et met dès que possible les musiciens et chanteurs qui l’accompagnent en avant.  C’est pour plus d’une heure de concert que le groupe principalement rock, nous transporte sur des airs péchus et motivant des orchestres balkaniques tout en alliant des mélodies tziganes. Le concert est un bon medley de la carrière du réalisateur et du groupe qui compose pour ses films : nous avons droit entre autre à « Chat noir, chat blanc », « La vie est un miracle », « Le temps des gitans » ( 😉 titre traduit par les soins d’Emir), et en avant première une chanson de  « On the milky road » qu’il présentera au festival de Venise, fin août. C’est un Emir assez peu revendicateur comme il a pu se montrer, à part pour envoyer chi…. MTV. Il est plutôt là pour faire la fête et se détendre on dirait. Bien qu’ayant en grande partie déserté, le public restant dans la fosse fait la fête avec lui. Il est d’ailleurs invité à plusieurs reprises à rejoindre le groupe sur scène pour danser. Et plus y en a mieux c’est ! Emir Kusturica joue avec son public sur scène : pompes, courses poursuites, etc… C’est l’ambiance serbe qui est présente, tous ensemble pour faire la fête quoi qu’il arrive.

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