Young The Giant

C’est sûr, cette chronique arrive seulement maintenant alors que l’album a été dévoilé en début d’année 2014, ça fait désordre. Pourtant, nous en parlions dès sa sortie. Young The Giant est une des révélations de ces dernières années de l’autre côté de l’atlantique. Si le groupe initial, The Jakes, a été formé en 2004, il aura fallu attendre six ans pour découvrir le premier opus éponyme de Young The Giant. Quasi inconnus en France, les morceaux “My Body” et “Cough Syrup” propulsent Sameer Gadhia et sa bande dans les hauteurs des charts US et canadiens, pour ne finalement en redescendre que des mois et des mois plus tard. Évidemment, ces morceaux étaient ceux qui revenaient le plus sur les ondes à l’époque ; toutes les radios du Nouveau Continent diffusaient en masse ces pépites. Sauf qu’à la longue, ça use. Et lorsque le nouveau single a été mis en ligne fin 2013, il y avait tout de même de l’appréhension.

A l’écoute de “It’s About Time”, on découvre des territoires encore inexplorés par le groupe, le rock. Après un premier album orienté alternative, ce premier extrait du Young The Giant 2.0 paraissait moins mélancolique, plus costaud, sans pour autant tomber dans la même catégorie que les Strokes, les Foo Fighters et autres groupes plus burnés. L’espoir d’un deuxième bon album était permis. Le groupe a visiblement grandi. Si le début de MIND OVER MATTER peut en surprendre plus d’un avec quasiment 48 secondes de vide, le vrai premier morceau, “Anagram” est une bonne entame. Guitares très légères à la Foals, batterie aérienne et un Sameer Gadhia qui n’hésite pas à monter dans les aigus très vite. Vient ensuite un trio magnifique. “It’s About Time”, “Crystallized” puis “Mind Over Matter”. Sur cette dernière, fermez les yeux, ne pensez plus à rien et laissez vous emporter par la voix de Sameer. En quelques mots, en quelques minutes, le chanteur vous transmettra ses joies, ses peines. Son désespoir et sa douleur. Sans doute l’une des plus belles chansons de cet opus.

Des titres se dégagent donc clairement. Non pas que le reste de l’album soit mauvais, mais il en devient presque banal à côté des trois pistes précédemment citées. “Firelight” et “Camera” vous ramèneront à la bonne vieille mélancolie du premier album, une bande son parfaite pour une fin d’épisode de Grey’s Anatomy par exemple, tandis que “Eros” et “Teachers” réveilleront les plus endormis sur lequel on retrouve un peu de fougue. Pour être honnête, MIND OVER MATTER n’est pas un chef d’oeuvre, mais n’est pas à jeter non plus. Le premier tiers de l’album tire le reste vers le haut et en fait un disque qui mérite largement d’être écoute. Encore et encore.

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