Les Yeah Yeah Yeahs sont ce que les Anglo-Saxons appellent des « press darlings », autrement dit des chouchous de la critique (critique rock en l’occurrence). Il faut dire qu’au moment de son arrivée dans le monde merveilleux de la musique électrique quelque part aux alentours de 2002, le groupe avait effectivemen

Yeah Yeah Yeahs

Les Yeah Yeah Yeahs sont ce que les Anglo-Saxons appellent des « press darlings », autrement dit des chouchous de la critique (critique rock en l’occurrence). Il faut dire qu’au moment de son arrivée dans le monde merveilleux de la musique électrique quelque part aux alentours de 2002, le groupe avait effectivement à peu près tout pour plaire : il s’agissait d’un trio comme nombre de grands groupes de l’histoire du rock (Cream, Jimi Hendrix Experience, Police, Nirvana, L’Affaire Louis Trio, non, pas L’Affaire Louis Trio…), les trois musiciens venaient de New York, ville ultra hype à l’époque, et le leader était une femme (et une femme comment dire… heu… quelque peu habitée…). Dans les faits, cela nous a donné un premier album épileptique, concassé, intense, mais franchement aussi un peu fatigant sur la longueur (notamment à cause des cris de chatte électrocutée de la chanteuse). Sorti près de trois ans plus tard, le second album du groupe sonnait plus apaisé, plus mélodique, mais paradoxalement avait fait perdre au groupe une partie de sa substance.

C’est donc aujourd’hui, en 2009, que sort le troisième album des Yeah Yeah Yeahs, et force est de constater que le groupe a une nouvelle fois à peu près tout changé. Finies les guitares, fini le rock hurlé, les Yeah Yeah Yeahs ont ce coup-ci décidé d’investir (du moins en partie) les discothèques. En écoutant les trois premiers morceaux, on imagine d’ailleurs d’ici que de nombreux yeux de fans vont s’écarquiller : pendant douze minutes pas un seul son de six cordes mais des programmations, des boîtes à rythme qui bastonnent et des gros refrains qui tachent. Incontestablement, le groupe cherche, 1, à sonner plus hype que hype, et 2, à décrocher enfin un hit (d’ailleurs, s’il reste encore un peu d’oreilles aux programmateurs radio, les très accrocheurs et putassiers “Zero” et “Heads Will Roll” pourrait bien atteindre cet objectif). Mais les fans ne sont pas encore au bout de leurs surprises puisque voici que débarque “Skeletons”, un drôle de morceau atmosphérique aux fortes effluves celtiques (sans déc’, à un moment on se dit qu’il ne manque plus qu’une cornemuse pour que l’horreur soit totale…).

Il faut finalement attendre le cinquième morceau, “Dull Life”, pour entendre enfin une guitare, et le sixième, “Shame And Fortune”, pour enfin reconnaître les Yeah Yeah Yeahs qu’on aime (ou pas !). “Runaway” est un joli morceau atmosphérique, bâti sur un crescendo, et puis à partir de là, le groupe se relâche totalement et, tout à fait franchement, semble quelque peu bâcler le travail : “Dragon Queen” est un morceau à peu près aussi menaçant que du Britney Spears, sur “Hysteric” et “Little Shadow”, promis, on jurerait entendre Dido (!!!), et “Faces”, qui conclut l’affaire, est un nouveau morceau dansant sympathique mais néanmoins bien moins réussi que “Zero” ou “Heads Will Roll”.

Comment donc juger ce IT’S BLITZ ! au final ? D’abord il est certain que les fans des Yeah Yeah Yeahs seront au mieux très surpris, au pire décontenancés voire carrément déçus. Ceux qui ne connaissent pas ou n’apprécient pas le groupe pourront eux, pourquoi pas, se laisser charmer par quelques-unes des mélodies réellement accrocheuses du groupe (sans non plus que les vieux de la vieille qui dans les années 90 dansaient au son de Garbage ou de Sneaker Pimps tombent de leur chaise d’étonnement…). Ce qui est certain en tout cas, n’en déplaise aux critiques qui les vénèrent, c’est que les Yeah Yeah Yeahs sont pour l’instant très loin d’avoir laissé une trace dans l’histoire du rock (je défie quiconque ici et maintenant d’écouter ce disque en entier plus de dix fois)…

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