Wovenhand au Fri-Son

La présence d’un norvégien semblait étonnante au premier abord mais c’est avant de découvrir la musique de Torgeir Waldemar. Il suffit d’écouter le premier morceau pris à la volée comme par exemple ‘’Take Me Home’’ pour s’en convaincre. Sa musique s’approche énormément de celle de Townes Van Zandt, soit du folk américain avec un arrière-goût de Dust Bowl. Et c’est tout seul, l’air quelque peu penaud, qu’il entre sur la grande scène du Fri-Son. Mais une fois qu’il commence à jouer, on est frappé par la présence qu’il impose et on finit par oublier qu’il est seul. Sa musique et sa voix vous prennent aux tripes et dès le premier morceau il a su emballer quasiment tout le public. Ce dernier s’est laissé séduire par sa mélancolie et son côté écorché. Et lorsqu’il finit ‘’Streets’’, le single de son premier album qui sort ces jours, le public lui offre une longue acclamation. Et c’est déjà la fin de son set qu’il conclut sur le ‘’Take Me Home’’ mentionné plus haut. Bref une toute bonne première partie à découvrir sur soundcloud !

Bien que j’ai dû voir Wovenhand 3 ou 4 fois auparavant, cela faisait quelques années que je n’avais plus écouté leur musique et surtout pas entendu leur derniers albums. D’ailleurs, la dernière fois que j’ai vu le groupe se produire sur scène, Pascal Humbert y tenait encore la basse – avant de rejoindre Cantat pour former Détroit. J’avais une idée de ce que j’allais voir. Avant qu’ils ne montent sur scène, j’avais remarqué qu’il manquait le tabouret d’Edwards : en effet, chaque fois que j’ai vu Edwards se produire, que ce soit au sein de 16 Horsepower ou de Wovenhand, il jouait assis au centre de la scène. Cela aurait déjà dû me mettre la puce à l’oreille mais il y avait certains autres éléments attendus comme les deux micros d’Edwards – sur le côté de la scène, très loin du public à droite de la scène (et aussi de l’ampli du bassiste !), et les Gretsch. J’ai été très surpris par leur nouveau son : depuis quand leur son est-il devenu aussi heavy ! Malgré cet effet hypnotique et le jeu de scène, empruntant des gimmicks à la liturgie, habité de Edwards, le public m’a semblé très passif jusqu’à 40 minutes. Puis le set s’est fait plus mélodique avec des titres plus anciens, le jeu à la basse plus complexe et surtout moins assommant. A partir de ce moment, les têtes ont enfin commencé à bouger et on a pu vraiment apprécier les mélodies. La fin du set a, semble-t-il, mieux correspondu aux attentes d’une grande partie du public.

J’ai trouvé que ce côté lourd trop prononcé qu’on trouve en live – notamment cette basse assommante – gâche tout, en particulier la voix et la mélodie dont les nuances sont inaudibles, alors que sur album où le dosage est meilleur cela passe très bien. Si on retrouve le côté illuminé et habité chez Edwards, j’ai trouvé pour le coup la prestation moins intense que dans mes souvenirs. Au final, j’ai été déçu de cette prestation de Wovenhand, sentiment partagé avec d’autres spectateurs. Néanmoins la bonne surprise fut Torgeir Waldemar !

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