VCMG

Tout le monde (ou presque, le rattrapage existe) connaît "Just Can’t Get Enough" de Depeche Mode. Cela date déjà de 1981 (heu, oui, j’étais déjà née et en âge d’aller danser !) et donc, limite un mythe. Alors, quand j’ai entendu parler d’un projet entre Vince Clarke, auteur du titre en question, (Yazoo, Erasure) et Martin L. Gore, auteur des compos de Depeche Mode après le départ de Clarke, je me suis évanouie de plaisir. Pensez donc, trente ans !!Parce que Depeche Mode, ce n’est pas seulement le charisme de David Gahan ou des chansons indémodables (Personal Jesus, Master & Servant, Black Celebration, Somebody, etc.), c’est surtout deux compositeurs en avance sur leurs temps. Pionniers de l’électro, Clarke & Gore sont, non seulement, des compositeurs majeurs de cette décennie 80 mais aussi des suivantes.

Alors, bien sûr, quand on tient le petit disque dans sa menotte, on imagine bien ce son métallique, électro avant-gardiste et la tonalité de Gore. On se met à l’aise et on enclenche la touche Play. Et là, le choc auditif. C’est du minimaliste techno. Aucune voix ne vient troubler ces morceaux suffisamment professionnels et propres autre qu’un minuscule petit regret : pas une chanson murmurée par Gore. Parce que, passent encore les projets de Clarke avec Erasure (qui sort au printemps un nouvel opus), les tournées de Depeche Mode, mais il faut reconnaître une chose à Gore : sa voix. Il arrive largement à capter l’auditoire sur un morceau, contrebalançant le charisme sexy de Gahan, et ce, depuis 30 ans.

 

 

A la place, le duo livre 10 compositions nettes, instrumentales et irréprochables. Surtout quand on sait qu’ils ont composé cet opus uniquement en échangeant des emails, sans jamais parler de ligne directive ou se mettre d’accord sur une base commune. Cela relève, soit du génie complice, soit d’un délire avancé de deux vieux amis. Mis à part "Zaat" dont la répétition est agréable, "Spock" incroyablement intéressant et hypnotisant et "Skip this track" (étonnamment humain), le reste m’a laissé un goût un brin amer dans la bouche. Comme un manque, ou un regret. "Wind up Robot" m’a replongé quelques minutes dans un post "Master&Servant". Une joie de courte durée.

Je sais ! A quoi pouvais-je m’attendre avec ces deux gus ? Avant-gardistes et un brin non-conventionnel, ils ne se sont jamais attachés à faire de la musique de masse (ooops !) et ont, toujours, réussi (principalement Gore) à relancer un son que tout le monde croyait à jamais perdu. Alors, les fans d’électro vont être ravis par cet album qui, même s’il ne sera pas mémorable, hantera leurs platines quelques longues semaines. Pour les autres (les fans de Depeche Mode), vous pouvez toujours sortir vos vieux CDs, un mouchoir et espérer qu’un jour, lointain, Clarke rentre au bercail et nous ponde un SPEAK AND SPELL, façon 21e siècle avec Martin L. Gore aux claviers. Cela aurait de la gueule !

En attendant, un rien me réjouissant ces derniers temps (cf. la nouvelle chanson de blur), j’ai ajouté "Wind Up Robot" à ma Play List des matins difficiles.

 

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